Jeu vidéo / Civilization : Beyond Earth – Rising Tide

DLC / Extension pour Civilization : Beyond Earth
Date de sortie
Développeur
Firaxis
Éditeur
2K
Moteur
-
Modes de jeu
Type de jeu
Stratégie tour par tour
-
Image de Beyond Earth – Rising Tide

Test de Beyond Earth – Rising Tide

A son arrivée en octobre 2014, Beyond Earth n’a pas réussi à convaincre les joueurs de laisser tomber Civilization V. Le phénomène est classique et tous les jeux à extensions ont l’habitude. Firaxis nous livre donc une première extension, nommée Rising Tide, un an, presque jour pour jour, après la sortie de Beyond Earth. Dans l’esprit de feu Call to Power, vous allez pouvoir vous attaquer à un univers encore inexploré : les océans. Voyons cela et espérons que nous ne tirerons pas une fusée de détresse.

Plus de frontières

Image de Civilization : Beyond Earth – Rising Tide
Opportunité du jour : les villes flottantes

Voilà qui bouleverse nos habitudes, Rising Tide fait des océans un espace tout ce qu’il y a de plus banal. Auparavant, il fallait les voir comme de potentielles zones de combat et une barrière naturelle entre les nations. Désormais, les colonisateurs peuvent fonder une ville flottante, vous pouvez d’ailleurs obliger tous les joueurs et IA à débuter dans l’océan plutôt que sur la terre ferme lors du paramétrage de la partie.
La planète entière peut donc être colonisée et cela se fait même plutôt facilement une fois que vous avez assimilé les subtilités de gameplay. En effet, les villes flottantes n’agrandissent pas leur territoire grâce à la culture comme c’est le cas habituellement, elles se déplacent. Cette capacité doit être produite, comme n’importe quelle unité ou bâtiment, et prend au minimum un tour pour être effective. Une ville flottante ne peut avancer que d’une case à la fois en récupérant toutes les cases annexes (en conservant les précédentes). Les plus pressés peuvent toujours acheter des parcelles supplémentaires comme pour une ville terrestre. A noter que ces dernières, même portuaires, ne peuvent s’élancer dans l’océan.

Image de Civilization : Beyond Earth – Rising Tide
L’océan est riche en ressources

Les villes flottantes apportent une opportunité stratégique intéressante en cas de guerre. En effet, outre le délire d’écraser une unité ennemie en vous déplaçant sur elle, vous pourrez progressivement rapprocher votre forteresse de l’ennemi. Toutefois, ne perdez pas votre temps à faire cela si vous devez aller à l’autre bout du monde. Dans le même ordre d’idée, lors des conquêtes, cela vous évite de vous contraindre à raser la ville si elle n’est pas placée comme vous le souhaiteriez. Il vous suffit de la déplacer !
Pour vous encourager à finir dans les océans, des bâtiments et des merveilles sont uniques à ce contexte. De plus, une telle ville peut construire des unités terrestres sans problème. Enfin, l’océan recèle de nombreuses ressources dont quelques nouveautés.

Une diplomatie simili Endless Legend

Image de Civilization : Beyond Earth – Rising Tide
Tu veux bien être ma copine ?

Rising Tide ne s’arrête pas à son nom, les développeurs ont aussi décidé de remanier le système de diplomatie du jeu. Tous les joueurs d’Engless Legend remarquerons les similitudes de ce nouveau système, l’occasion pour Beyond Earth de faire un bon pas en avant. Les relations entretenues avec les factions étrangères sont désormais modulées par la crainte, c’est-à-dire les rapports de force, mais aussi par le respect, qui dépend des valeurs défendues par chaque leader. Vous pouvez en effet définir quatre traits de personnalité (dont un choisir par défaut selon la nation choisie), conférant des bonus dans les domaines domestique, politique et militaire, et pouvant être améliorés ou modifiés en cours de partie. Tout ajout, amélioration ou changement à un coût et ce coût repose sur une nouvelle unité de mesure, le capital diplomatique. Produit par certains bâtiments et merveilles ou selon certaines actions, le capital diplomatique permet, en outre d’ajouter des traits de personnalité à notre leader, de passer des accords avec les factions étrangères ou de mettre en place une nouvelle alliance (si le score de respect ou de crainte sont suffisants). Avec un tel système, cela laisse moins place aux retournements de situations souvent incompréhensible (le petit délire de l’IA à l’armée ultra faible qui s’imagine vous manger tout cru) et permet de monter des alliances sans tomber dans des « non » catégoriques quasi systématiques.

Image de Civilization : Beyond Earth – Rising Tide
Et toi ? Tu veux bien ?

Après la guerre, la paix, comme le respect et la crainte, la négociation d’une paix se joue sur un score de guerre. Plus vous détruisez d’unités adverses ou prenez le contrôle de villes, plus vous marquez des points. Au moment de discuter d’un retour au calme, vous allez en résumé comparer votre score à celui de votre ennemi. Si le résultat est neutre, c’est le statu quo, tout le monde rentre chez lui et on en parle plus. Si le score est fortement à l’avantage de l’un, il va alors prendre le contrôle de villes, l’étrangeté du système est que si vous êtes le vainqueur, pour obtenir la paix, vous êtes litté985ralement obligé d’accepter les villes proposées et en même temps, la demande se résume parfois à déposséder en quasi totalité votre victime si bien qu’il ne peut que refuser. Résultat, vous devez l’écraser.

Avec la mer, l’exploration

Image de Civilization : Beyond Earth – Rising Tide
Les artefacts : une bonne idée sous exploitée

Nous ne nous arrêtons pas là. D’une part, vous découvrirez la présence d’artefacts lors de l’exploration de vaisseaux écrasées, de bases englouties, de nacelles de secours ou de nids extraterrestres. Ces vestiges de civilisations extraterrestres disparues ou souvenirs de la vieille Terre, ces objets ont une valeur économique, scientifique et culturelle qui varient selon leur qualité. Toutefois, c’est en travaillant trois artefacts ensemble que vous obtenez les meilleurs bonus, c’est là que de nouveaux bâtiments ou merveilles sont débloqués. Petite ombre au tableau, on a vite fait de tout débloquer et une fois arrivé au bout, vous ne trouverez plus du tout d’artefact, même s’ils restent de nombreux lieux inexplorés… les explorateurs en herbe ne trouveront donc pas ici l’occasion de prendre un avantage stratégique.

Image de Civilization : Beyond Earth – Rising Tide
Ça pue le nid de Zergs !

L’autre nouveauté, ce sont les splendeurs, d’énormes structures naturelles ou artificielles exclusives à chaque biome (luxuriant, aride, fongique et les deux petits nouveaux, glacial et primaire), qui déclenchent des quêtes et octroient des bonus. Au même titre que les artefacts, vous plierez le sujet assez rapidement et les bonus obtenus sont rarement renversants.

Ravalement

Le système d’affinités a lui aussi fait l’objet d’une refonte, en incluant tout simplement un système d’hybridation entre les trois doctrines : l’harmonie (adaptation à la vie extraterrestre), la pureté (préservation du modèle humain) et la suprématie (robotisation outrancière). Nouveaux bonus et nouvelles unités sont de la partie au détriment toujours d’un manque de cohérence, comment imaginer l’harmonie et la pureté faire bon ménage ?

Image de Civilization : Beyond Earth – Rising Tide
Tu veux voir mes traits ?

L’interface de la toile technologique est remaniée sans pour autant se sortir de ses défauts. Il n’y a plus de dézoom ce qui est gênant pour une vision globale tandis que les nouveaux pictogrammes permettent de voir la nature de la découverte bien plus facilement : ressource, bâtiment, merveille, unité etc. En revanche, rien ne permet d’identifier les technologies associées à telle ou telle affinité.
Pour finir, quatre nouveaux sponsors viennent prendre place dans la partie, Chungsu (Corée), l’Alliance de la Mer du Nord, Integr (Allemagne) et Al Falah Moyen-Orient) et les bonus des anciens ont été revus pour coller aux nouveautés de Rising Tide.

Amélioration positive

Image de Civilization : Beyond Earth – Rising Tide
C’est une hybride ?

Grâce à Rising Tide, Beyond Earth se démarque enfin des précédents Civilization en faisant des océans une zone comme les autres. Mais cette extension se rapproche en même temps de la profondeur de ses illustres aînés. Le souci est que nous partions de relativement loin, il y a encore peu de nations, les aliens sont toujours cantonnés au rôle de barbare, l’utilisation et l’intérêt des satellites restent très limités, la toile technologique manque de variété et cela se ressent sur les unités où nous tournons toujours avec les mêmes et que dire des armées uniques type colosse qui bien souvent n’ont de puissant que le nom et dont le coût en production et en ressources exorbitant les rendent totalement inefficaces.
Si Rising Tide donne de l’ampleur à Beyond Earth et convertira une partie de la communauté récalcitrante, nous faisons face à un éternel recommencement, c’est certainement via une deuxième extension que les joueurs pourront enfin apprécier ce Civilization version SF. Ce qu’il sera intéressant de voir, c’est si Beyond Earth se démarque suffisamment de Civilization V pour en devenir un compagnon plutôt qu’un remplaçant.