Star Wars: Battlefront constitue une sorte de reboot de la franchise du même nom. Il s’agit d’un FPS exclusivement multijoueurs développé par DICE et édité par Electronic Arts. On s’attend logiquement à du lourd vu le formidable potentiel et le studio aux manettes. Alors est-ce que ce Star Wars: Battlefront relève brillamment le challenge ? Et pourra-t-il plaire aux néophytes comme aux joueurs plus aguerris ? Éléments d’explication et verdict ci-dessous.

Pas de solo et peu de maps

Star Wars: Battlefront ne propose pas de campagne solo. C’est dommage car le potentiel était là pour faire quelque chose de sympathique. Même si les deux dernières tentatives en la matière de Dice étaient pour le moins fadasses.

On retrouve, par contre, quelques missions à faire en solo ou en coop avec un ami. C’est intéressant en guise de tutoriel afin de faire connaissance avec le gameplay. Ainsi que pour prendre en main les héros et les véhicules. Une heure après, on y rejouera plus jamais. Même s’il y a aussi la présence d’un mode Horde assez succinct.

Le cœur du jeu est donc bien constitué par le multijoueur. Il n’y a donc aucune raison d’acheter Star Wars: Battlefront si vous n’êtes pas fan d’affrontements en ligne.

La bonne nouvelle : le titre ne nécessite pas battlelog. Et oui, le changement c’est maintenant ! Il n’est donc plus nécessaire de lancer un navigateur pour trouver une partie, bienvenue en 2015. C’est directement intégré au jeu = le truc de ouf. On peut, par exemple, dorénavant s’abstenir d’éteindre notre jeu pour le relancer si l’on souhaite changer de mode de jeu ou de serveur. Ne minorons pas ce point fondamental. C’est la trouvaille de la décennie et quel progrès en la matière depuis les derniers Battlefield…

La mauvaise nouvelle : pour un produit vendu au prix max et sans campagne solo on était en droit de profiter d’un contenu confortable. Et ce n’est absolument pas le cas, c’est juste dans la moyenne du genre. C’est donc une grosse déception de ne retrouver que treize cartes, au lancement, dans quatre environnements distincts (Tatooine, Endor, Hoth et Sullust). Notons la sortie du DLC gratuit « Battle of Jakku » qui en propose deux de plus. Le studio devrait par la suite, en plus d’un season pass payant, fournir d’autres contenus gratuit.

Malgré tout cela reste insuffisant surtout que toutes les maps ne sont pas jouables selon les gametypes (loin de là).

Pas mal de gametypes

Ces derniers sont assez diversifiés avec les classiques TDM et CTF. On retrouve également diverses adaptations du mode Domination. Les premières sans véhicules sont vraiment sympas avec des Droids à capturer et contrôler qui ne restent pas statiques. Ainsi qu’un mode similaire tout aussi fun avec des points à capturer apparaissant de façon aléatoire. Le traditionnel Conquest de Dice est, lui aussi, présent avec plus de points à contrôler et avec quelques véhicules. Il y a également du Rush (depuis le DLC) et un mode asymétrique de défense et d’attaque dans lequel on doit protéger ou attaquer les AT-AT de l’Empire tout en activant ou désactivant les antennes de liaison pour arrêter les raids ennemis.

On dispose également d’un mode proposant des affrontements entre super-héros (Dark Vador, Boba Fett, Palpatine, Luke Skywalker, Leia Organa et Han Solo). Et d’un autre ou le héros et seul contre des soldats lambdas. S’il se fait tuer, son meurtrier prend sa place. Pour finir, on a droit également à du TDM mais en bataille aérienne. Côté Rebels vous aurez le choix entre un A-Wing et un X-Wing, côté Empire entre un Tie Interceptor et un Tie Fighter.

Sur les gametypes, le contenu est présent et il y a forcément de quoi satisfaire tout le monde. C’est varié et les affrontements opposent de huit à quarante participants. Mais on rappelle et l’on regrette que toutes les maps ne sont pas jouables selon les cas. Si vous tournez uniquement sur quelques modes spécifiques cela va vite être très juste…

Une réalisation artistique exceptionnelle

Lorsque l’on lance Star Wars: Battlefront, ce qui marque lors des premières heures c’est le rendu graphique et sonore du titre qui est tout simplement somptueux. On en prend plein les mirettes et les esgourdes.

Graphiquement, on est proche du photoréalisme avec de très jolis environnements. Les textures sont très fines et bien détaillées. Les skybox rehaussent bien les différents décors. Et on apprécie également le jeu des lumières qui est excellemment géré.

C’est visuellement une très grosse claque. Car en plus, l’univers Starwars est parfaitement et fidèlement reproduit. Les différents véhicules et personnages sont très bien modélisés et animés. On s’y croirait et ce rendu fera verser une larme de bonheur à tous les fans de la franchise tant les batailles ont un superbe rendu.

L’ambiance sonore est, elle aussi, au diapason avec des bruitages et des musiques tout droit sortis de la première trilogie. Ce n’est que du bonheur et c’est, là encore, parfaitement maîtrisé.
On notera que l’optimisation est à la hauteur avec un titre qui tournera impeccablement sur de nombreuses bécanes sans aucunes chutes de framerates. Après, il est vrai que pour obtenir ce rendu le studio propose quelques environnements un poil vide par moments (désert de sable, de neige, de granite) et surtout sans destructions d’éléments du décor. Mais on chipote car cette réalisation artistique est tout simplement exceptionnelle.

Un gameplay un peu limité

À l’annonce de Star Wars : Battlefront, il faut bien avouer que l’on espérait une sorte de Battlefield 4 avec un skin Starwars. Mais Dice n’a pas suivi ce chemin et a particulièrement simplifié la donne avec un jeu au rendu très arcade.

En effet, il n’y a pas de classes, pas d’incidences de tir selon le mode de visée et la vitesse de déplacement, pas de gestion des munitions et de la santé (cela se recharge seul assez rapidement), pas de customisations d’armes, pas de possibilités de se coucher à terre ou d’escalader un petit obstacle, etc…

Le studio a opté pour un gameplay sommaire avec seulement quelques armes (une dizaine) à débloquer. Dans le lot, on a en fait soit un blaster efficace à courte portée soit une arme de type sniper et une pseudo mitraillette. Le problème c’est que l’on ne peut en porter qu’une à la fois et donc on ne peut pas switcher rapidement pour choisir l’arme la plus efficace selon les phases de combats.

Afin de contrebalancer un peu cela, Dice propose que le joueur s’équipe d’un deck composé de trois cartes. Elles se débloquent selon un système classique de progression et il y en a vingt-quatre au total. Il ne vous faudra guère plus de vingt heures avant de toutes les posséder même si on peut les améliorer.

Il est possible d’en changer rapidement à chaque respawn et l’on dispose soit de grenades, de snipe ou de blaser, de réacteur dorsal (afin de faire un grand saut), de bouclier de protection et de divers bonus afin de réaliser plus de dégâts à l’impact. On peut donc utiliser deux armes distinctes mais il y a un temps de recharge après l’usage de quinze à vingt secondes (vaut mieux savoir viser avec le snipe).

Ce système de cartes fonctionne bien et c’est agréable comme concept. Mais au niveau du contenu, c’est assez chiche et, on aura vite fait de ne retenir que les combos de decks les plus puissants. De plus, on ne peut nier qu’un débutant va drôlement en baver face aux adversaires mieux équipés. C’est souvent rageant de perdre un kill face à un adversaire plus avancé mais pas skillé pour un sous, qui a besoin que d’une touche pour vous tuer alors qu’il vous en faut trois. C’est mal équilibré et l’on piétine sévère au départ. On notera que la version deluxe permet d’avoir deux armes plus puissantes dès le début de la partie…

Mais lorsque tout le monde est sur le même pied d’égalité c’est de suite beaucoup plus amusant. Car Dice maîtrise toujours son sujet en la matière de FPS multijoueurs. Les cartes sont petites ce qui favorise les affrontements rapides et soutenus. On doit s’en cesse se déplacer, le gameplay favorisant les combats rapprochés. Les retournements de situations sont fréquents. Et les snipers ne sont pas à la fête avec une détection rapide à cause de la trajectoires lumineuses de leurs tirs. C’est globalement fun avec un bon ressenti général (bien qu’un peu mollasson par moments) et un team play bien présent.

Il y a peu de véhicules (une dizaine max, ceux que vous avez vu dans la première trilogie) mais ils se pilotent facilement avec un système de détection et de visée automatique. Afin de proposer un peu plus de diversité dans les affrontements, on peut également ramasser quelques bonus à usage unique (tourelles, lance-roquettes, etc…) directement sur la carte lorsque l’on réussi un objectif.

Les super-héros se jouent en vue à la troisième personne. Ils possèdent également un système de cartes avec deux trois pouvoirs à actionner en plus de leurs sabres lasers ou de leur arme spécifique. Cela varie un peu la chose et cela reste jouissif d’incarner tel ou tel personnage pour un fan. Comme beaucoup de choses dans le jeu, ils ne sont pas très bien équilibrés les uns vis-à-vis des autres.

Au final, le jeu ne propose pas la même profondeur qu’un Battlefield et la durée de vie s’en ressentent cruellement. On en fait vite le tour à cause d’un contenu rachitique en totale inéquation avec le prix. Le gameplay atteint ses limites auprès des aficionados du genre qui lui trouveront de trop nombreuses limitations ainsi qu’un rendu beaucoup trop arcade. Malgré tout, lorsque l’on en a fait son deuil et que l’on a tout débloqué c’est toujours agréable de se faire deux trois parties de temps en temps après les heures (20-30) de découverte.

Star Wars: Battlefront constitue donc un divertissement agréable mais on en attendait légitimement beaucoup plus.