Jeu vidéo / Need for Speed

Date de sortie
Développeur
Ghost Games
Moteur
-
Modes de jeu
-
Thème du jeu
Course
Image de Need for Speed

Test de Need for Speed

Need for Speed constitue un reboot de la célèbre série de jeux vidéo de courses de voitures. Cet opus est toujours édité par Electronic Arts et il est cette année développé par Ghost Games. Studio à qui l’on doit Need for Speed Rivals. On nous promet que ce redémarrage « correspond aux désirs des fans et qu’il revient aux valeurs essentielles de la franchise ». Alors quelles sont les forces et les faiblesses de ce Need for Speed cuvée 2016 ? Éléments d’explication et verdict ci-dessous.

Need a scénario

Image de Need for Speed
Une histoire peu passionnante.

Le studio avait promis « un scénario captivant pour accompagner l’action ». Bon, il s’agit en fait d’une histoire lambda sans grand intérêt. Vous êtes le petit nouveau d’une bande de chauffards et vous devrez faire vos preuves. C’est basique et pas spécialement captivant. Après, c’est vrai que c’est plus abouti, sur ce point, que Need for Speed Rivals dont le synopsis tenait sur un post-it…

Arrêtons les médisances pour préciser que la façon de raconter cette histoire est, par contre, plus intéressante. En effet, la mise en scène est globalement réussie avec de nombreuses séquences en vue subjective tournées avec de vrais acteurs. Cela change et c’est assez bien intégré au jeu. La performance de ces acteurs ne mérite pas d’oscars, mais le concept est sympathique. Même s’il faut se faire un peu violence pour s’immerger et se sentir concerné par leurs pérégrinations.

La durée de vie est bonne avec un peu plus de vingt heures pour boucler la campagne et ses nombreuses missions secondaires. Le multi, intégré au jeu (on va y revenir), peut également prolonger la chose.

Une réalisation artistique de qualité

Image de Need for Speed
C’est vraiment joli et très fluide.

Need for Speed tourne sous le moteur graphique Frosbite. On bénéficie donc de graphismes de bonnes qualités. Les environnements ne sont pas trop variés étant donné que l’on ne conduit qu’en ville et dans sa périphérie de nuit.

Mais les décors sont jolis et l’on retiendra surtout l’excellente fluidité du titre. On roule à toute berzingue et il n’y a aucun ralentissement. On notera que le framerate est déverrouillé et que l’on peut monter en résolution jusqu’au 4k.

Il n’y a pas beaucoup d’effets de lumières. Mais on apprécie le rendu de la pluie avec des tronçons de routes humides qui sont extrêmement bien réussis. La modélisation des différents bolides est impeccable.

Par contre, le monde dans lequel on évolue est complètement vide. Il n’y a quasiment aucun éléments destructibles. Si ce n’est les sempiternels feux rouges et autres panneaux d’indications. Sur ce point, c’est assez tristounet.

Le niveau sonore est également réussi. Certains bruitages des moteurs rendent vraiment bien, d’autres un peu moins. Mais dans l’ensemble, cela semble réaliste et c’est bien pêchu. On appréciera également la bande-son son qui est composée d’excellents artistes mais il faudra aimer le genre. Le doublage en français des voix est de bonne qualité.

Pimp My Ride

Image de Need for Speed
Une personnalisation poussée.

La personnalisation de son véhicule est très poussée. On peut vraiment faire ce que l’on veut avec de nombreux vinyles et autres logos en plus d’un large panel de couleurs. Le point fort de cet aspect purement cosmétique, c’est que l’on a la possibilité de modifier chaque éléments de la voiture séparément. Bref, vous pouvez y passer une plombe si le cœur vous en dit. Pour les autres, vous pouvez facilement et très rapidement avoir accès à un large éventail de véhicules intégralement Pimpé par la communauté. C’est très pratique, on peut en proposer également, et il y a de vrais artistes en ligne avec un choix très large de pures beautés.

Le système de progression est basé sur des points de réputations que l’on récolte après chaque épreuve et chaque belle action (dérapage, vitesse, etc…). On peut monter jusqu’au niveau cinquante et à chaque niveau (ou presque) on débloque de nouveaux éléments afin de booster les performances de nos bolides. Il faudra les acheter pour chaque véhicule en notre possession. Et au final, ce système fonctionne bien avec des mécaniques bien huilées.

Ce N4S permet de mettre les mains dans le cambouis avec divers réglages à peaufiner afin de bien régler sa monture. C’est un passage obligé car au départ on possédera une charrette qui ne drift absolument pas. Il n’y a rien de bien sorcier et l’on arrive vite à configurer le comportement de sa voiture comme on le désire. C’est simple et efficace.

Un gameplay classique

Image de Need for Speed
Rien de bien nouveau dans la franchise.

La prise en main est très rapide. Il n’y a rien de nouveau dans le monde des Need for Speed au niveau de la conduite. Chaque sortie de route octroie une immobilisation très temporaire. C’est de l’arcade pur et dur, donc on repart aussitôt après une petite séquence nous montrant l’accident.
On peut passer manuellement les vitesses, si on le souhaite. Ce qui constitue un minimum syndical pour un jeu de ce type. Mais je crois que ce n’était pas possible sur la version console. Et surtout cela n’a pas toujours été le cas dans la franchise…

Il y a cinq vues différentes : une intérieure, une du capot et trois autres, plus ou moins éloignées, qui nous permettent de voir notre bolide. Pour une fois la vue intérieure est jouable. Et on apprécie ce choix plutôt bien adapté à tous les goûts.

Il y a énormément de missions principales et secondaires durant la campagne du jeu. Et globalement il y a deux types d’épreuves : une de vitesse et une autre où l’on doit récolter le maximum de points de drift. Pour la vitesse, il y a quelques subtilités comme du contre-la-montre (seul donc), avec d’autres adversaires (sept max), plusieurs tours du mêmes tracés ou bien encore la prise en compte uniquement du tour le plus rapide. Le drift s’est soit seul, soit en équipe. Et si l’idée est plutôt bonne en pratique c’est complètement lourdingue avec des équipiers (Putain de Robyn) qui n’avancent pas et qu’il faut sempiternellement attendre afin que notre score soit pris en compte. C’est par moments insupportable !

Image de Need for Speed
Ventura Bay c’est bof à part les tracés en collines.

Au niveau de l’architecture, le comté fictif de Ventura Bay est très en de deçà de ce que proposer la ville de Fairhaven de Need for Speed Most Wanted. La taille est adéquate, mais il n’y a pas de raccourcis à emprunter et seulement quelques très rares sauts à faire. On trouvera une section ville assez bof, une dans la montagne superbe pour les drifts rapides et une petite portion d’autoroute pour atteindre le 380 km/h. Ce n’est pas très diversifié et c’est vraiment du déjà vu dans la saga surtout au niveau des Underground. On regrettera que la sensation de sandbox vide se fait vite ressentir avec un comté sans aucune once de vies qui est seulement parsemé de quelques voitures de-ci de là. C’est particulièrement marquant avec cet épisode qui se déroule de nuit, moment où tout le monde doit dormir, j’imagine. C’est inhérent à la saga, mais encore plus flagrant avec cet épisode.

Pour finir avec les déceptions, évoquons rapidement la police qui est d’un niveau de nullité jamais atteint ! Il n’y a pas beaucoup de poursuivants (3/4 au max). Et il suffit de passer la troisième pour les perdre. C’est pathétique mais à un point… On croisera deux types de barrages, celui que l’on défonce aisément et celui qui a des herses au sol afin de crever vos pneus. Là, si vous ne trouvez pas de station essence pour réparer votre véhicule vous pouvez vous faire appréhender. Sinon, c’est impossible même avec de la bonne volonté. Alors, lorsque l’on vous demande comme mission de s’échapper d’une poursuite de plus de cinq minutes, par exemple, il va falloir prendre son mal en patience et effectuer des demi-tours tous les cinquante mètres pour y parvenir !

Des courses sympathiques en drift

Image de Need for Speed
Le drift est très réussi.

Les sensations de vitesses sont excellentes. Cela va vite, et même très vite. Tout défile à la vitesse grand V, et l’on doit éviter l’accident qui finira inévitablement par arriver à un moment ou à un autre. Le fun et le plaisir de piloter tous ces superbes bolides sont bien réels. De ce point de vue, c’est agréable. Mais on regrette que le studio ait opté pour moins de largesses. Car dès que l’on dépasse, les 200-250 Km/h la moindre touchette est synonyme d’accident. Il me semble ainsi plus difficile d’esquiver les très rares véhicules de la circulation. Et on ne peut pas s’appuyer sur les rebords de la piste. On apprécie encore moins, les véhicules garés dans les virages (en ville ou bordure) nous empêchant de drifter large.

Sur l’aspect de la vitesse les sensations sont là, mais cela manque quand même de fun et de folie en général : pas de sauts, pas de raccourcis, pas de destructions, des tracés bof, une IA moyenne, la police nulle, etc… Le studio a proposé quelque chose de bien plus distrayant avec Need for Speed Rivals sur ce point.

Les courses de Drift sont par contre, très amusantes. Une fois notre bolide bien réglé les sensations de dérapages contrôlés à moyenne et grande vitesse sont excellents. Les tracés en montagnes sont vraiment bien pensés et l’on s’y amusera beaucoup. La visibilité est très bonne avec des véhicules qui répondent instantanément.

Image de Need for Speed
Un nouvel opus ni bon ni mauvais.

Il y a enfin, l’intégration de la nouvelle version d’autolog. Et ce système AllDrive permet à un joueur d’être présent dans le jeu de ses amis (ou d’inconnus), et réciproquement (si on le souhaite). On pourra ainsi participer jusqu’à huit à une même session sur la carte. Concrètement, on pourra se lancer des duels lorsque l’on se croise. Mais surtout venir en aide ou pourrir une course d’un ou plusieurs autres pilotes. Ces interférences dans la partie d’autrui sont particulièrement amusantes (surtout quand cela ne lag pas). Car c’est bien évidemment, lors des parties contre des adversaires humains que le jeu prend tout son sens.

Le multi en tant que tel, est pensé un peu comme GTA Online. À la différence que c’est bien mieux géré chez Rockstar… En effet, on peut inviter ou rejoindre les autres coureurs mais que ceux de la map à un événement. C’est donc rarement plein, c’est long et pas spécialement ergonomique. On y arrive, mais on aurait aimé un système différent afin de pouvoir enchaîner rapidement les courses (pleines) avec d’autres personnes.

Au final, ce reboot est quand même décevant. Ce n’est pas un mauvais jeu, il y a quand même des choses intéressantes mais on pouvait en espérer bien plus. Ghost Games a manqué d’audace et propose une très jolie coquille mais assez vide.

Points positifs
  • Graphismes
  • Le sound design
  • Fluide
  • Le drift
  • Personnalisation pousée
  • Sensation de vitesse
Points négatifs
  • Scénario plat
  • IA bof
  • Police ridicule !
  • Un monde vide de chez vide
  • Manque d’ambition de la part de Ghost Games
  • Le drift en duo : horrible
  • Long et pénible d'enchainer les courses en multi