Jeu vidéo / Mirror’s Edge : Catalyst

Date de sortie
Développeur
Electronic Arts
Éditeur
Dice
Mode de jeu
-
Thème du jeu
First Person Shooter
Image de Mirror's Edge : Catalyst

Test de Mirror’s Edge : Catalyst

Mirror’s Edge : Catalyst est la suite de Mirror’s Edge sorti début 2009 sur nos bécanes. Cette simulation de Yamakazi avait apporté un vent de fraîcheur avec son gameplay relativement novateur et les bonnes sensations qu’elle procurait. C’est pourquoi on espère une suite à la hauteur de nos attentes. Le jeu est toujours développé par Dice et édité par Electronic Arts. Alors quelles sont les forces et les faiblesses de ce Mirror’s Edge : Catalyst ? Éléments d’explication et verdict ci-dessous.

Un scénario plat

Image de Mirror's Edge : Catalyst
Faith : le maillon fort du jeu.

Ce nouvel épisode nous permet de retrouver Faith Connors, l’héroïne de la franchise. C’est une intrépide jeune femme en quête de sensations fortes, c’est aussi l’un des meilleurs Messagers de la cité de Verre. Elle sort tout juste de prison. Et si vous voulez savoir pourquoi, il vous faudra acheter une BD uniquement en anglais…

Mais très vite les jours heureux de Faith sont comptés. Lorsqu’elle croise la route de Gabriel Kruger et du conglomérat qui opprime la ville, Faith comprend qu’elle est sur une affaire qui dépasse tout ce qu’elle a pu affronter jusqu’ici.

L’aventure proposée est relativement fade via un scénario banal de platitudes. On a du mal à s’y immerger tant il manque de contenant. On croisera quelques rares protagonistes sans charismes. Et il faut se faire un peu violence pour se sentir concerné par leurs pérégrinations. Du début à la fin de notre aventure, on a droit à de la soupe entrecoupée de quelques rebondissements plus que prévisibles. La fin ouverte ne convaincra en plus personne et laissera tout le monde sur sa faim.
Bref, si Faith a vraiment du charisme grâce à son chara-design, ce n’est pas le cas de tout le reste…

La durée de vie est cette fois-ci à la hauteur avec une quinzaine d’heures sans trop se promener et une bonne vingtaine en essayant de récolter les différents collectibles et en faisant les différents défis secondaires. La rejouabilité n’est pas top même si on peut continuer à parcourir le monde une fois l’aventure terminée.

Un monde vaste mais vide

Image de Mirror's Edge : Catalyst
C’est beau, vaste et totalement vide.

Le monde que l’on peut explorer est assez grand. Il est réparti en plusieurs « quartiers » que l’on débloque au fur et à mesure de l’aventure. L’action se déroule essentiellement sur les toits immaculés des gratte-ciel de la cité de verre. Même si on devra aussi parcourir de sombres tunnels souterrains à un moment donné. Chaque « quartier » à un style visuel propre mais au final on retrouve tout ce qu’il y avait dans le premier opus (rien de plus) mais en plus grand.

On peut se déplacer librement et/ou rejoindre chaque « quartiers » via un voyage éclair lorsque l’on a débloqué cette possibilité. Le système de navigation n’est pas des plus ergonomique si vous optez pour cacher toutes les indications superflues à l’écran. En effet, on peut choisir d’afficher un chemin prédéfini avec tous les éléments en rouge. Ce qui est un peu nul et bien moche (comme dans le premier). Il y a même maintenant la possibilité de suivre en plus un faisceau de lumière qui nous guide (au cas où l’on est vraiment miro). Si vous n’appliquez pas cet assistanat déplacé le jeu me semble plus intéressant. On a quand même l’indication de la direction à rejoindre de toute façon et c’est visuellement bien plus joli. Par contre, certaines jonctions de quartiers ne sont pas affichées sur la carte. Et on peut perdre un temps fou si on ne se souvient plus qu’il faut y accéder via tel ou tel mécanisme. On est donc (dans mon cas) obligé de switcher ce système d’indications lors des missions et lors de sessions « libres », cela soule vite car ce n’est pas très bien pensé et géré. De plus, le level-design général n’est pas vraiment à la hauteur. Avec des zones qui se ressemblent trop et au final peu inventives.

Si la cité de verre est relativement vaste, elle est surtout mortellement vide. Alors d’accord, on est sur les toits. Mais il n’y a jamais personne (ou presque) à part deux trois pigeons et encore c’est rare aussi. Lorsque l’on regarde les rues, on voit au mieux une voiture (bien moche) de temps en temps. Pas un passant, rien, un monde totalement vide. Dans Mirror’s Edge : Catalyst , on se sent le plus souvent seul au monde.

Un gameplay solide et divertissant

Image de Mirror's Edge : Catalyst
Parcourir ce monde est très plaisant.

Si vous avez déjà joué à Mirror’s Edge vous ne serez pas dépaysé. C’est en fait exactement la même chose au niveau des déplacements et des combats. On peut chipoter et trouver quelques différences mais globalement rien de nouveau à l’horizon.

On évolue en vue subjective et l’on joue au Yamakazi. En termes de maniabilité, avec un minimum de touches, les développeurs sont parvenus à garder et à proposer au joueur un large gamme de mouvements. C’est très simple à prendre à main, mais il faudra un peu de temps avant de tout bien maîtriser. Les acrobaties sont plutôt faciles à réaliser, mais il faudra apprendre à avoir un timing parfait pour les enchaîner en souplesse afin de ne pas interrompre la fluidité des mouvements de Faith et ainsi garder une vitesse constante.

Le sentiment de liberté est toujours bien présent. On peut sauter, grimper, glisser, faire des demi-tours rapides, ainsi que du wall-jump. Les sensations sont bien là. Un travail très minutieux et bien réalisé a été accompli afin de proposer une immersion totale. Absence donc de HUD, et le joueur peut voir le corps du personnage qu’il incarne. Ce qui est assez rare en vue subjective.

De plus, la caméra prend réellement la place du regard de Faith, si bien que lorsqu’elle effectue une roulade, la camera roule avec. Par ailleurs, la partie sonore n’est pas oubliée et le joueur pourra entendre le souffle du personnage pendant sa course, les hoquets qu’elle pousse sous l’effort ou les cris, plus ou moins intenses, lorsqu’elle tombe de haut ou qu’elle subit une blessure. Tout cela participe à une immersion sans faille des plus savoureuse. Sur cette partie spécifique, il s’agit vraiment d’un sans faute ! C’est très fluide et bien grisant.

Des combats calamiteux

Image de Mirror's Edge : Catalyst
Les combats sont tellement nuls que cela en devient un cliché.

Le rendu des combats est lui, par contre, calamiteux et c’est peu de le dire. C’est surtout dû à une IA totalement nulle et vite dépassée.

Alors, on peut effectuer des mises au sol instantanées lorsqu’on leur tombe dessus de hauteur. Sur ce point pas de soucis. Mais en ce qui concerne, le corps-à-corps à corps c’est affligeant. Faith n’a pas d’armes et elle ne peut pas prendre celles des ennemis qui sont biométriques. Elle utilise donc ses poings ou ses pieds.

On peut donner un coup de pied latéral à droite ou à gauche ce qui propulse notre opposant dans cette direction. L’idée étant qu’il heurte un autre ennemi ou une surface dure. Ils sont vite mis KO, ils ne réagissent pas, c’est très facile d’éviter leurs tirs ou leurs attaques grâce à un simple strafe.

Bref, c’est vraiment pathétique et l’on évitera le plus souvent les combats tellement ils sont rébarbatifs et ennuyeux. Malheureusement, on n’en a pas toujours la possibilité.

Le jeu propose un système de leveling avec à chaque niveau des compétences à débloquer ou à améliorer. Si l’arbre de compétence dédié aux déplacements et très utile. Il y en a un autre pour les combats qui au final ne sert quasiment à rien. Pour deux voies (et demi) à suivre, on peut dire que c’est donc plus anecdotique qu’autre chose.

Des tas de missions similaires

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Vous aimez le parkour j’espère…

Mirror’s Edge : Catalyst propose des tas de missions à faire. Celles de l’aventure principale sont sympathiques même si elles manquent fondamentalement d’actions. On grimpe, on grimpe et on combat de temps en temps. Il n’y a que peu de séquences de stress dans lesquelles on doit courir et ne pas échouer avant que tout explose. C’est dommage de nombreuses missions nous laissent un petit goût de déception. On se dit souvent que cela aurait pu être bien plus spectaculaire et que certains concepts auraient pu être poussés plus loin, mais non, on en restera là…

Si vous aimez la course c’est bien vous en aurez tout vôtre soûl car neuf missions sur dix vous proposent de se rendre d’un point A à un point B. La quasi-totalité des missions secondaires ajoutent un timing précis et parfois serré à respecter.

En plus, des missions principales donc que l’on aurait aimé plus spectaculaires et variées, on croise un ersatz de puzzle-game (pour activer les voyages rapides). C’est là que l’on se dit notamment, c’est dommage, ils auraient vraiment dû pousser plus loin le concept. En effet, on doit grimper divers éléments rapidement qui s’imbriquent les uns les autres lorsque l’on déclenche un mécanisme. Il y avait quelque chose de plus profond et de mieux à faire assurément.

Le truc sympa, c’est le petit aspect communautaire que l’on peut croiser de temps en temps. Lors des courses de défis du jeu, vous pouvez comparer vos scores. Et vous pouvez même concocter votre propre parcours ou essayer celui des autres. C’est pas mal aussi du point de vue de la rejouabilité qui en avait bien besoin.

Un direction artistique de qualité

Image de Mirror's Edge : Catalyst
C’est visuellement réussi.

Du point de vue visuel, le titre n’innove pas trop est reprend le design sans concession de son ainé. Le travail de la couleur bénéficie d’une attention très particulière. L’impression majeure qui domine le joueur au terme du jeu, ce sont ces grands espaces sur les toits de la ville, dominé par un blanc immaculé, rehaussé ça et là de touches de couleurs vives qu’apportent panneaux publicitaires et logo sur les immeubles, le tout sous un grand ciel bleu et clair. À vous par contre, de ne pas utiliser le système de navigation qui pourrit tout en rouge…

Les environnements se ressemblent pour la plupart. Mais le travail sur les éclairages confine à l’orfèvrerie en sublimant chaque niveau que le joueur parcoure. Les textures sont généralement de bonnes qualités. Tout comme les skybox des différents ciels que l’on pourra contempler.

Les animations des personnages ingame et lors des cut-scènes sont aussi bien finalisées.

Le jeu est bien optimisé et il devrait tourner sur de nombreuses bécanes.

Il a, de plus, été signalé précédemment que la partie sonore du jeu permettait une immersion très poussée par la gestion sonore du souffre le l’héroïne et des tensions créées par l’effort ou les blessures. Au-delà de ça, les autres effets, qu’il s’agisse des tirs d’armes, des explosions ou autres sons d’ambiance, sont là encore bien géré. Les doublages français sont moins convaincants que ceux qui sont en anglais selon moi.

Conclusion

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Une expérience mitigée.

Mirror’s Edge : Catalyst est une petite déception. Peut-être en attendions nous trop ? Mais force est de constater que Dice a raté pas mal de points de cette suite. Et surtout, il semble que le titre manque cruellement d’innovation et de prise de risque. C’est vraiment la même chose que le premier mais en plus grand.

L’essentiel est quand même là, avec de bonnes sensations lors des séquences de Yamakazi qui sont excellemment bien rendues. Mais il y a pas mal de choses qui entachent le plaisir de jouer comme un scénario et des personnages insipides, des combats nullissimes et des missions trop vite similaires.

Mirror’s Edge : Catalyst est loin d’être un mauvais jeu, mais il lui manque clairement une âme. Que même la charismatique Faith n’arrive pas à combler toute seule.