Star Wars : Le pouvoir de la force testé sur PC
Il aura fallu plus d’un an pour que Lucas Art se souvienne que la plateforme PC existe aussi. Ils sont pourtant adeptes de Steam chez Lucas Art, ils auraient dû s’en rappeler plus tôt. Mais ne les blâmons pas plus longtemps et testons ce Star Wars : Le pouvoir de la Force Ultimate Edition, ce Star Wars n’a d’ultime que le nom, c’est un douloureux héritage des joueurs console qui ont payé cher quelques DLC pas nécessairement des plus palpitants. Pour les PC, nous tronquerons ce nom mais n’ayez crainte, les DLC sont bien inclus et le prix final de ce beat’em all est tout doux, autour des 30 euros.
Du côté des Sith
Ras le bol d’être toujours du côté des gentils, Star Wars : Le pouvoir de la Force vous fait prendre le contrôle de Dark Vador sur la planète des wookies, Kashyyyk, le moment d’un court et judicieux prologue afin que le joueur puisse s’accoutumer à ce beat’em all. Après ce prologue, vous aurez le rôle de l’apprenti secret de Dark Vador, Galen Marek alias Starkiller, qui n’est autre que le fils du Jedi que votre maître a tué durant le didacticiel. L’histoire se situe en fait entre l’épisode III et l’épisode IV de Star Wars. Vous allez partir à la poursuite des derniers Jedi avant de préparer avec votre maître, la chute de l’Empereur Palpatine. En effet, les développeurs se sont fait plaisir, l’histoire va être complètement réécrite ou pas, cela sera selon votre goût. Toutefois, deux des trois DLC inclus avec le jeu concernent cette fin alternative qu’il n’est pas obligatoire de faire pour pouvoir jouer aux DLC.
C’est l’une des incohérences du jeu, Lucas Art avait ouvert une brèche en laissant la possibilité aux joueurs de choisir son destin, à l’instar d’un Bioshock, nos choix n’ont réellement d’effet qu’à la fin du scénario principal, toutefois, les DLC prolongent intelligemment cette fin entre un niveau sur Tatouine où Starkiller doit récupérer les plans de l’Etoile de la mort volé par ces enfoirés de rebelles et l’autre sur Hoth à la poursuite de Luke Skywalker. Alors pourquoi ne pas les avoir directement intégrés au scénario principal ? Peut-être parce que la seconde fin alternative n’offre pas de niveaux supplémentaires. Enfin, le troisième DLC vient comme un cheveu sur la soupe, il s’agit d’une attaque sur un temple Jedi où votre personnage va voir une partie de son avenir s’il passe définitivement du côté obscur de la Force. Il aurait pu être astucieusement placé entre deux niveaux du scénario principal mais non, Lucas Art a préféré refourguer son jeu tel quel sans trop se fatiguer. Et quand ledit jeu culmine à 25 giga-octets, les joueurs sont en droit d’attendre un peu plus de professionnalisme de la part d’un studio comme Lucas Art.

Maîtriser la force
Star Wars : Le pouvoir de la Force a toutes les caractéristiques du beat’em all, des ennemis qui vous foncent dessus en pagaille et le petit côté RPG qui va bien grâce à l’expérience acquise en tuant vos adversaires que vous pourrez répartir sous forme de points au sein de trois arbres différents qui concernent chacuns, vos aptitudes passives (résistance, augmentation des dégâts…), actives (éclair, projection…) et vos techniques de combat (combo). Star Wars : Le pouvoir de la Force vous permettra régulièrement de foncer tête baissée sans vous soucier de vos ennemis mais cela se fait au détriment de vos aptitudes qui seront largement nécessaires pour affronter les boss finaux, si votre progression est propre, les trois arbres de compétences vous appartiendront entièrement.
La jouabilité pour un jeu de la franchise Star Wars peut s’avérer complexe à appréhender tant les pouvoirs des Jedi et des Sith peuvent être grands, Lucas Art s’est plutôt bien débrouillé en permettant des combos simples et pourtant efficaces et d’autres plus complexes qui vous font alterner vos coups de sabre et vos différents pouvoir pour réaliser des attaques tout bonnement dévastatrices.

Enfin, les Quick Time Event sont variés (si vous maîtrisez tous les pouvoirs de la Force) et permettent de mettre fin aux souffrances de nos adversaires des plus belles manières qui soient. Dommage qu’un échec de la scène engendre la répétition de celle-ci plutôt qu’une variante, en plus de simplifier nos actions, il y a un risque important de lassitude.
Mais les vrais problèmes sont ailleurs, dans la caméra notamment, si vous avez le malheur d’être près d’un mur, la caméra s’emballera au point que vous perdiez vos sens en plus de vous retrouver avec un personnage incapable de se sortir de ce guêpier. En effet, Starkiller a cette fâcheuse habitude à prendre son temps pour se relever, à tel point que vous attendrez un moment d’inattention de la part de ces hordes d’ennemis pour vous remettre sur vos deux jambes et combattre à nouveau comme un vrai Sith.

Les joueurs clavier se mordront les doigts lorsqu’ils devront utiliser leur pouvoir de préhension, notamment lorsqu’ils devront faire s’écraser un destroyer, scène vue dans les trailers mais après quelques tentatives, vous y arriverez cependant la scène sera d’autant moins spectaculaire qu’elle vous aura fait suer à l’atteindre. La manette est donc conseillée pour Star Wars : Le pouvoir de la Force simplement à cause de cette scène mais si vous n’en avez pas, vous survivrez.
Le dernier gros défaut vient de cette ambiance édulcorée voulu par Georges Lucas lui-même, vous ne décapiterez pas vos ennemis et vous ne trancherez aucune main dans Star Wars : Le pouvoir de la Force comme cela pouvait être le cas dans le très ancien mais très bon Jedi Knight II ou pour citer un autre beat’em all, un certain Wolverine : Origins. Alors que vous êtes dans la peau d’un Sith, il est étrange de ne pas faire souffrir cruellement vos victimes et du même coup, les combats perdent en intensité avant de commencer à se ressembler tous.
Bienvenue chez les Sith
Ces défauts mis bout à bout crèvent le cœur de n’importe quel joueur PC et fan de la saga, et pourtant, la réalisation de Star Wars : Le pouvoir de la force est excellent, si de nombreuses scènes sont des remakes des films où Starkiller remplace d’illustres personnages de la saga dont Dark Vador ou Luke Skywalker, les autres scènes sont tout aussi exceptionnelles et l’on se laisse facilement emporter dans cette histoire bien interprétée avec entre autre, Françoise « Lara Croft »Cadol pour le doublage de Juno Eclipse, pilote du Rogue Shadow, votre pilote. Les sons sont tirés des films et une partie de la bande originale est celle de John Williams, le reste de la bande son n’a pas à rougir et sait se distinguer elle aussi. Bref, le jeu arrive à nous emporter et il faut dire que graphiquement, il s’en sort encore bien malgré son année d’âge et son portage depuis les consoles. Toutefois, je ne pouvais parler des graphismes sans parler des paramètres disponibles dans Star Wars : Le pouvoir de la Force. On peut les résumer facilement, vous ne pouvez changer que les réglages du son qui se limitent juste au volume, les possesseurs de kit 5.1 devront s’en contenter, vous pouvez changer les touches, ce qui n’est pas toujours le cas avec les portages, et c’est tout.
Au lancement de l’autorun, il sera possible de changer la résolution ainsi que les commandes et le périphérique utilisé (manette ou le combo clavier/souris). Graphiquement, votre marge de manœuvre est nulle, le seul choix possible est l’activation ou la désactivation des « textures haute résolution ». Mais rien n’aurait pu justifier de désactiver ce paramètre avec notre configuration de test (E4300 et HD3870 en 1920×1200), car même des configurations plus puissantes ont vécu des ralentissements ponctuellement dont la cause est souvent improbable et il est facile d’accuser le portage depuis la console. Encore heureux, malgré l’absence d’options, le jeu reste relativement fluide à l’exception de ces ralentissements incongrus, même l’aliasing reste plutôt discret.
Un bon jeu pour les fans ou les moins fans
Les amateurs de beat’em all ne seront pas particulièrement emballés par Star Wars : Le pouvoir de la force, le gameplay peu jouissif et parfois poussif en est la principale cause, la gestion hasardeuse de la caméra est le point final à ce jeu édulcoré. Pourtant, le scénario est finement joué, outrepassant avec brio la véritable histoire de la saga, à aucun moment elle ne dénature celle-ci, elle ne fait placer qu’un « et si ça c’était passé comme ça chez nos amis les Sith », dommage que Lucas Art n’ait pas fait le choix d’intégrer réellement ses DLC à l’histoire principale ce qui casse quelque peu le rythme du jeu. Les fans sauront tout de même apprécier Star Wars : Le pouvoir de la Force à sa juste valeur et pour trente euros à peine, la petite dizaine d’heures de jeu s’écoule avec un certain plaisir et intérêt.