Jeu vidéo / Mafia: Definitive Edition

Date de sortie
Développeur
Hangar 13
Éditeur
2K
Moteur
-
-
Type de jeu
Arcade
Thème du jeu
Action

Test de Mafia: Definitive Edition

Mafia: Definitive Edition  constitue la version complète, « entièrement refaite à partir de zéro » du Mafia original sorti en 2002. L’action se déroule dans les années 1930 dans la ville fictive de Lost Heaven, inspirée de Chicago. Les différentes bandes-annonces donnaient clairement envie de se replonger dans cette ville. On est optimiste et on espère le meilleur pour ce remaster. Mais est-ce que ce Mafia relooké et repensé relève brillamment le challenge de ne pas avoir pris une ride et reste convaincant pour un titre sortant en 2020 ? Et pourra-t-il plaire aux néophytes comme aux joueurs plus aguerris ? Éléments d’explication et verdict ci-dessous.

Un lifting de malade

Image de Mafia: Definitive Edition
Lost Heaven remis au goût du jour graphiquement.

Ouch, dès les premiers instants on s’aperçoit de la grande qualité de travail fourni afin de rendre ce titre convaincant dix-huit ans après. Je ne m’attendais pas à un tel travail d’orfèvres. Chapeau bas messieurs les artistes !

Seul petit bémol, le rendu facial lors des cinématiques. Les visages ne sont pas assez expressifs surtout (et toujours) au niveau des yeux. Il y a évidemment du mieux par rapport à 2002 mais cela reste encore en dedans. C’est malgré tout compensé par une bonne mise en scène lors de ces séquences. Les animations des personnages ne sont pas non plus des plus fluides lorsqu’ils montent ou descendent les escaliers par exemple. Mais bon, ce n’est pas bien grave.

Pour le reste, c’est magnifique : la ville est beaucoup plus vivante, moins grise. C’est coloré avec différents quartiers très marqués et vite reconnaissables. On a vraiment l’impression que tous les habitants vaquent à leurs occupations. Hangar 13  a totalement ramené à la vie Lost Heaven sur ce point.

Mais ce n’est pas tout. Les textures sont fines et détaillées. On apprécie les différents effets de lumières avec une bonne gestion des reflets du soleil par exemple. Dans, les endroits plus sombres, le travail sur les ombres et les effets de brume sont saisissants. Gros travail également sur le rendu des flammes lors de certaines séquences ou lorsque l’on jette un molotov.

C’est vraiment très joli à l’œil. On s’arrête, par moment, pour admirer certains panoramas. La nuit cette ville est magnifiquement éclairée avec un excellent travail sur le jeu d’ombre et de lumière. Bref, on en prend plein les mirettes. Et on ne peut que s’incliner sur ce travail gargantuesque qui remet totalement au gout du jour un jeu sorti en 2002.

C’est beau avec des zones variées et le tout est très fluide. L’optimisation du titre est à la hauteur de la direction artistique. Je n’ai rencontré aucuns bugs techniques durant ma partie. Juste un léger problème de clipping mais c’était plutôt rare. Le framerate reste constant à de belles hauteurs même en roulant à toute berzingue. Mafia: Definitive Edition  devrait tourner correctement sur de nombreuses bécanes.   

Hangar 13 a également réussi toute la partie sonore du titre. Les doublages en anglais mais aussi en français sont très réussis. La partition orchestrale a été réenregistrée et cela s’entend. On peut ajouter à cela une bande sons de qualité avec plusieurs chansons et musiques d’époques parmi les plus connues. Et enfin, les bruitages ont un bon rendu.

Au final, on s’immerge totalement dans Lost Heaven grâce à cette direction artistique digne d’un jeu sortant en 2020.

Un scénario d’époque

D’après l’éditeur : « cette version propose un scénario mis à jour et une nouvelle richesse de dialogues, des trames de fonds développées et des séquences de jeu ajoutées ». Alors, j’y ai joué dans le temps mais franchement je ne m’en souviens pas ^^

Le scénario m’a semblé plaisant à suivre. On suit l’histoire de Tommy Angelo un simple chauffeur de taxi au cœur de l’Amérique des années 30 et de la prohibition. Notre personnage va vite faire la connaissance de Paulie et Sam, deux gangsters en fuite qu’il devra aider à s’enfuir de leurs poursuivants. Par la suite Tommy, va entrer dans « la famille » et faire sa place dans l’organisation de du parrain Salieri.

Cette histoire coche toutes les cases de ce que l’on attend d’un jeu se déroulant à cette époque. L’aventure se boucle dans les douze heures. C’est un petit peu court car ensuite il n’y a plus rien à faire à part un peu de tourisme.

Quand le poids des ans se fait sentir

Il faut prendre le jeu pour ce qu’il est : un remaster d’un titre sorti en 2002. Si tout l’aspect artistique et de haute volée Mafia: Definitive Edition accuse le poids des ans sur ces mécanismes de gameplay.

Pour être honnête, cela ne m’a pas trop gêné en parcourant l’histoire principale. Mais si on commence à comparer à GTA V sorti en 2015 sur nos bécanes…

La conception de la ville, cela n’a rien à voir avec la maîtrise de Rockstar. Dès les premières minutes de jeu, j’ai voulu prendre un raccourci sur un trottoir. Bon, ben dix mètres plus loin j’ai coincé la voiture dans un escalier car cela ne passait pas. Il faut suivre les routes préétablies, tous les éléments entravent notre conduite sauvage. On ne trouvera presque jamais une échappatoire, des raccourcis et divers monticules afin de réaliser de belles cascades. On ne peut pas trop s’amuser follement. Pour rejoindre les deux grosses régions : il faut prendre un unique pont. Ce qui n’est pas dès plus ludique.

Les phases de conduites ne sont pas rédhibitoires mais  on a vraiment l’impression de conduire des charrettes des années 30 c’est sûr. Il faut s’y habituer mais  cela patine sévère, cela ne tourne pas et cela freine 200 mètres après. J’exagère à peine. Et le pilotage des motos : c’est pire. Donc on s’y fait mais cela n’est pas des plus amusants, une fois encore. Heureusement, on peut choisir de ne pas être pris en chasse par la patrouille dès que l’on fait un excès de vitesse. Ouf, ca c’était pénible à l’époque.

Les combats sont corrects mais un peu mollassons également. A mains nues, on dispose d’un bouton pour frapper et d’un autre pour contrer. Ce n’est pas compliqué surtout avec les aides visuelles qui nous indiquent le timing pour contrer.

Lors, dès fusillades, on ne dispose pas d’un panel d’arme démentiel. Une mitraillette : une belle pétoire qui ne sert pas à grand-chose tant on vise mal en faisant de faibles dégâts. Un fusil à pompe coupé (ou pas) qui lui est dévastateur à bout portant. Et des revolvers qui sont les armes les plus puissantes et précises à longues distance. En effet, avec une souris ce n’est pas bien dur d’enchaîner les headshots sur des ennemis qui sortent tout le temps leurs têtes de leur cachette. Comme d’habitude, ces derniers sont localisés, en plus, sur la mini-carte en rouge. Ce qui gâche l’effet de surprise. Des séquences correctes et classiques qui restent efficaces (mais sans plus).

On retrouve également quelques petites séquences d’infiltration qui sont elles pas spécialement intéressantes.

Le tout est relativement diversifié sur la douzaine d’heures de jeu pour que l’on ne s’ennuie pas. Donc l’aventure en elle-même est plaisante sur notre run. On apprécie de progresser dans l’histoire et d’enchaîner les missions. Mais cela reste un peu daté quand même sur les mécanismes de gameplay.

 

Mafia: Definitive Edition  est un remaster comme on aimerait en voir plus souvent. Le travail de mise à niveau est gargantuesque afin de fournir un titre en adéquation d’une sortie en 2020. Graphiquement c’est époustouflant de voir le bon en avant du jeu. La direction artistique est d’ailleurs excellente. C’est un plaisir de revenir dans ce Lost-Heaven plus vrai que nature. Et de découvrir ou redécouvrir cette aventure fort sympathique.

Pour autant, les mécanismes de gameplay accusent le poids des ans par moment. Et une fois terminé, le jeu ne propose plus grand-chose d’intéressant à faire. La durée vie est donc un peu faible.

Mais il serait quand même dommage de passer à côté de ce titre et de laisser la famille en plan. C’est pourquoi, on vous conseille de tâter de cet excellent remaster.

Points positifs
  • Refonte graphique impressionnante
  • Une ville vivante
  • Bonne optimisation générale
  • Une bande-son impeccable
  • Excellents doublages : VF et VO
Points négatifs
  • Des mécanismes de gameplay repensés mais un peu datés
  • On en fait vite le tour