Test de Shadow Warrior 3

Shadow Warrior revient pour un troisième épisode depuis le reboot de 2013. C’est toujours édité par Devolver Digital (Serious Sam). Et développé par Flying Wild Hog, studio en charge des derniers opus. On nous promet un titre qui propulsera la série de jeux de tir à la première personne vers de nouveaux sommets. Est-ce que Shadow Warrior 3 est digne de ses aînés ? Et relève t-il brillamment le challenge de proposer des gunfights intenses et un jeu fun à jouer tout au long de l’aventure ? Éléments d’explication et verdict ci-dessous.  

Un univers loufoque et un humour potache

Lo Wang reprend du service avec son ancien employeur devenu ennemi puis acolyte, Orochi Zilla. Cette fois-ci, notre mercenaire se lancera dans une quête improbable pour capturer un ancien dragon malencontreusement libéré de sa prison éternelle lors du précédent épisode. Notre héros crapahutera dans des endroits inexplorés du monde pour traquer la bête noire et empêcher l’apocalypse.

L’histoire n’est pas très importante, elle n’est qu’un prétexte pour défourailler des hordes d’ennemis. L’univers dans lequel on évolue est très loufoque. Lo Wang incarne le pitre de service avec ces blagues incessantes. Cela ne vole pas bien haut, c’est très « pipi-caca » mais certaines punchlines nous ferons sourire malgré tout. Petit regret, les différents personnages que l’on rencontrera ne sont absolument pas développés, on aurait peut-être aimé en savoir un peu plus leur background mais cela ne sera jamais le cas : tout tourne autour de Lo Wang.

La durée de vie constitue le gros point faible du jeu. Il faut entre cinq et six heures pour finir l’aventure. Il n’y a pas de mode replay+. Et on aimerait peut-être recommencer un chapitre spécifique mais tout cela n’est pas possible. C’est dommage car le jeu est vendu quand même un peu cher : 45 Euros sans promos.

Une direction artistique intéressante

Shadow Warrior 3 ne constitue pas une claque visuelle mais le rendu est fort généreux. On croisera de jolis panoramas et des environnements asiatiques très chatoyants. C’est un peu le foutoir dans les thèmes, par moment, car on peut déambuler dans des endroits très variés visuellement. Mais sans grande cohérence ou des décors antiques se mêlent ou croisent des éléments futuristes ou magiques.

Néanmoins, cela ne se prend pas au sérieux, c’est bien barré et le tout est très satisfaisant. Cette direction artistique, peu conventionnelle, est bien maitrisée. C’est un point fort du jeu (à part si vous êtes totalement allergique au style) car on s’immerge totalement dans cet univers coloré et déjanté. Le bestiaire est à l’image des environnements rencontrés (bien qu’un peu chiche).

Les décors se renouvellent bien. Les effets visuels sont très réussis, surtout ce qui concerne le rendu des effets élémentaires (feu, gel, etc…). Les explosions sont nombreuses et gratifiantes. On apprécie, évidement, tout le gore affiché à l’écran même si le rendu du sang n’est pas optimal. Mais Lo Wang éventre, déchiquette, tranche et explose ces ennemis avec style et panache.

Les textures sont correctes dans l’ensemble. Même si elles ne sont pas très nettes par endroits. Les animations des personnages font également le job.

Là, ou le bas blesse c’est plus dans le rendu des cinématiques assez présentes qui ne sont pas au niveau. C’est assez daté et les animations faciales vraiment peu convaincantes.

Au niveau sonore, on a beaucoup apprécié le sound-design qui dynamise bien les différentes séquences de fight. Les explosions sont, par exemple, très réussies. Les musiques sont rares et ne seront pas mémorables. Le doublage (pas de fr) est dynamique avec une excellente interprétation de Lo Wang.

Le titre tourne plutôt bien. C’est fluide même si évidement lors des séquences de combats, il y a tellement d’explosions en tout genre que l’on constatera une chute de framerates. Mais rien, d’handicapant si vous avez une bécane correcte. On a rencontré divers petits bugs également mais rien de bien pénalisant.

Un gameplay fluide et dirigiste

La prise en main de Shadow Warrior 3 est excellente. Lo Wang se déplace vite et efficacement. On bénéficie toujours du dash dans n’importe quelle direction et de doubles sauts. On peut également utiliser un grappin et faire du wall-jump et du wall-strafe mais uniquement à des endroits prédéfinis. Le flow est saisissant et enivrant. Une belle réussite !

Finit les grands espaces de Shadow Warrior 2, on revient à des passages très étriqués et cloisonnés. Le cheminement est toujours le même : on réalise un peu de Parkour pour progresser dans le niveau, on arrive dans une arène qui est une zone de gros combats et on recommence jusqu’à la fin du jeu.

Ces séquences se répètent mais personnellement cela ne m’a pas gêné. C’est le principe des FPS d’antan.

Il n’y a pas d’exploration, ou très peu. On pourra s’écarter très brièvement de notre chemin afin de récolter des points d’expérience permettant d’améliorer notre personnage et nos armes. Cela peut devenir répétitif pour certain d’entre vous (surtout si vous avez adoré Shadow Warrior 2).

Des combats sanglants et gratifiants

Shadow Warrior 3 reprend le principe de Doom Eternal. On affronte un groupe d’ennemis variés à chaque arène. Il n’y a pas beaucoup d’armes différentes mais elles sont efficaces et on peut changer un peu leur fonctionnement avec nos points de maîtrise. Le rendu n’égale pas celui des Id Software c’est une évidence. Mais cela reste dynamique et cela procure de bonnes sensations.

On doit alterner les combats armes à feu et Katana car comme dans Doom Eternal cela nous donne sur les ennemis tués des sphères de vie ou bien des munitions. On devra switcher constamment et cela ajoute un petit côté stratégique.

Dans ces arènes, on retrouvera des espaces pour se déplacer vite et efficacement. C’est relativement bien conçu. Il y a également pléthore d’éléments explosifs à faire péter pour nous aider dans notre tâche. C’est distrayant même si cela se répète assez.

Enfin, certain monstres nous proposeront d’utiliser leur armes dévastatrices, un court instant, après les avoir vaincus. C’est totalement loufoque et pété, là encore, mais cela diversifie un peu les affrontements et cela peut nous sauver la peau.   

 Au final, ce n’est pas au niveau d’un Doom Eternal. C’est même un peu confus par moment, surtout au corps à corps ou lorsque tout commence à exploser. Mais c’est un plaisir fendart ! Car on se déplace rapidement, c’est très dynamique, cela pète de partout et ya des gerbes de sang. Donc, c’est court, un peu répétitif (en plus) mais difficile de ne pas apprécier ces séquences de boucherie.

 

Ah Shadow Warrior, j’aurais connu ces débuts sous DOS et les reboot de la dernière décennie. On peut dire que le titre sait se renouveler. Les trois derniers épisodes sont assez différents dans leurs structures, surtout le 2. Et si vous avez aimé les grands espaces, la coopération et le loot de celui-ci et bien vous risquez d’être déçu par le dernier bébé de Flying Wild Hog.

Car on a droit, à un titre très cloisonné qui reprend les bases d’un Doom Eternal. Je ne pense pas que cela égale et encore moins que cela détrône le roi du « Fast » Fps moderne mais c’est indéniablement très satisfaisant à parcourir.

La prise en main est instantanée, les mouvements sont très fluides et les combats bien bourrins avec des explosions partout et des litres de sang. Bref, tout ce que j’aime ^^

La direction artistique est rafraichissante et intéressante avec de jolis environnements variés. J’ai apprécié également le sound-design qui dynamise un peu plus le rendu de nos affrontements.

Après, il est vrai que le titre est très court : 5-6 heures pour 45 Euros c’est un peu cher. Il est vrai aussi que c’est très cloisonné et que le titre n’offre pas de grande rejouabilité.

C’est pourquoi on vous le conseille à petit prix. Un réel plaisir coupable que l’on dégustera goulument mais auquel on ne rejouera probablement jamais.

Points positifs
  • Direction artistique originale et réussie.
  • Prise en main.
  • Fluidité des déplacements.
  • Des combats très dynamiques et sanglants.
  • Sound-design gratifiant.

 

Points négatifs
  • Très éloigné de Shadow Warrior 2.
  • Trop de cinématiques bien bof.
  • Durée de vie très faible.
  • Très dirigiste et assez répétitif.
  • Bestiaire restreint.