Test de Redfall

Redfall est un jeu de tir à la première personne en monde ouvert, jouable en solo ou en coopération. Il est développé par Arkane Austin et développé par Bethesda Softworks. Un joli duo : on s’attend donc au meilleur. On nous promet un « FPS en monde ouvert bourré d’action ». Alors est-ce que Redfall est digne d’intérêt ? Et relève-t-il brillamment le challenge de proposer des gunfights intenses et un jeu fun à jouer tout au long de l’aventure ? Éléments d’explication et verdict ci-dessous. 

Redfall

La ville insulaire de Redfall, dans le Massachusetts, est assiégée par une armée de vampires qui ont occulté le soleil et coupé les habitants de tout contact extérieur. On devra lever le voile sur cette mystérieuse apparition des vampires.

Le background apparaît intéressant avec notamment la possibilité de croiser des divinités. Mais la narration n’est pas captivante. On se dit souvent que cela aurait pu être sympathique, mais cela ne s’envole jamais bien haut. On en apprendra plus sur l’histoire de la ville en parcourant la carte et en ramassant et en consultant diverses notes. Lors des missions principales, on a droit à quelques plans fixes afin de nous narrer les évènements en cours. C’est vraiment minimaliste et cela ne permet pas trop de s’immerger dans l’histoire.

Le jeu est décomposé en deux zones distinctes. Dans chaque une d’elles on aura des missions principales ainsi que d’autres secondaires. Le studio a pensé qu’il serait intéressant de ne pas pouvoir revenir dans la première zone lorsque l’on atteint la seconde. Alors que c’est un choix aberrant…

Je n’ai pas trouvé l’histoire très captivante. Elle est mal racontée et j’en attendais plus. Je reste donc sur ma faim mais il y a quand même quelques missions plus plaisantes que d’autres à faire.

La durée de vie est correcte. Il m’aura fallut une vingtaine d’heures de jeu pour faire toute la campagne en solo. J’ai vraiment pris le temps de déambuler un peu de partout, il est vrai. Si vous adhérez au concept, la rejouabilité est au rendez-vous car on a la possibilité de choisir entre quatre personnages différents ou de jouer en coopération. Mais il faut en avoir envie car le jeu n’est pas terrible.

Une direction artistique en dents de scie

Graphiquement le titre a du mal à tirer son épingle du jeu. Les environnements sont assez quelconques, je n’ai pas trouvé de jolis panoramas par exemple. Les textures sont loin d’être fines c’est plutôt bien baveux. Il en va de même pour les animations bien raides et la modélisation minimaliste des différents personnages. La ville est très vide, c’est donc très fade. Pour un titre AAA de 2023 ce n’est pas au niveau.

C’est dommage, car les effets de lumières sont, eux, bien gérés. Cela nous fait dire que le jeu est plus beau la nuit (lorsque l’on ne voit pas grand-chose) que le jour. Il y quand même quelques environnements intérieurs sympathiques. Mais c’est assez rare.

On notera qu’il n’y a pas de système de démembrements ainsi que de grandes gerbes de sang lors des affrontements. J’aurais pardonné bien des choses si cela avait été le cas ^^

Au niveau sonore, par contre, le sound-design est vraiment de bonne qualité. On entend de nombreux sons (cris, bruits menaçants, etc…) ils sont bien rendus et bien pêchus. Cela confère une bonne ambiance générale au titre. Les musiques, sans être inoubliables, font bien le taf également.

Redfall n’est pas très bien optimisé. Surtout au vu de ce qui est affiché à l’écran. Il faudra une bécane relativement musclée (surtout en ultra) car le jeu est plutôt gourmand en ressources. On a pas mal de clipping avec des éléments du décor qui apparaissent souvent au dernier moment. Il y a des bugs d’affichages et de collisions. J’ai rencontré également deux-trois retour windows. Bref, ce n’est pas la panacée.

Solo ou en Coopération

Bon, alors moi au départ je croyais qu’il s’agissait d’un Left 4 Dead avec des vampires. Mais pas du tout ! C’est bien une aventure solo dans laquelle on peut jouer en coopération jusqu’à quatre. Le studio a beaucoup axé sa communication sur le fait de pouvoir jouer à quatre mais dans les faits c’est bien compliqué.

En fait, il n’y a pas de matchmaking. Euh, sérieux ?

Donc, vous ne pouvez-pas rejoindre de partie rapidement. Vous ne pouvez inviter (ou rejoindre) que des amis qui possèdent le titre. Cela limite pas mal. En plus, la partie sera nivelée en fonction de la personne qui héberge. S’il est niveau 30, et le (ou les) autres niveau 10 : il y en aura un qui s’amusera et les autres qui ne pourront rien faire et inversement. C’est très mal pensé…

Et ce n’est pas tout, car lors d’une mission à plusieurs : tous les joueurs gardent les objets récoltés mais seul celui qui héberge voit sa progression sauvegardée. En gros, si vous voulez faire le jeu à deux, il faudra faire chaque mission deux fois en alternant (celui qui héberge) afin que chacun est sa progression sauvegardée.

Beaucoup trop de restrictions et de mauvaises décisions qui font que la coopération est compliquée à gérer. Je pense que la majorité des joueurs feront plutôt la campagne seul. Car en plus, ce n’est pas très amusant à faire et refaire. Non, vraiment rien à voir avec un Left 4 Dead-Like.

Un gameplay assez fade

On a donc le choix, en début de partie, entre quatre personnages différents. En fait, il y a juste leurs pouvoirs qui changent. Chaque héros bénéficie de deux pouvoirs spécifiques ainsi que d’un superpouvoir. Ils se rechargent avec le temps après chaque utilisation. Alors ce n’est pas fou, je trouve que cela manque un peu (beaucoup) de fun. C’est très classique, après si vous avez une équipe de copains (du même level) cela peut se compléter en coopération.

On a, par exemple, la capacité d’invoquer un parapluie psychique pour bloquer les projectiles avec Layla. Ou bien encore un électro-lance qui envoie une lance sur les ennemis ou sur les surfaces pour
créer un piège qui électrocute les ennemis à proximité avec Devinder. Ou bien un pouvoir de dissimulation avec Jacob, etc…

Quelque soit notre personnage, il utilisera surtout son armement afin de venir à bout des ennemis humains ou des vampires. On notera que le bestiaire est assez restreint. Les humains sont tous les mêmes (en gros) et il y a peu de vampires différents. On s’amusera plus avec les boss et semi-boss (bien rares).

Il n’y a pas beaucoup d’armes différentes et elles sont très classiques. J’en ai dénombré sept catégories spécifiques : Lance-pieux, Rayon UV et Pistolet de détresse qui sont dédiés au massacre de vampires. Ainsi que des revolvers, des fusils-mitrailleurs, des snipers et des fusils de chasses plutôt envisagés pour exterminer les humains.

C’est un jeu basé sur le loot donc on découvrira souvent de nouveaux joujoux avec de meilleures caractéristiques. Ma foi, on ne peut pas les améliorer et on découvre les plus puissants durant les missions principales de la campagne. Ce qui fait que l’intérêt de l’exploration est assez limité.

Le rendu de ces armes est moyen. Ce n’est pas de l’Id Software c’est sûr. Je n’ai pas trop ressenti la puissance d’un fusil à pompe à bout portant, par exemple. Mais cela reste correct dans l’ensemble. Car ce ne sont pas de petites pétoires sans danger. Il y a un leveling tout au long de la partie (armes/ ennemis).

J’ai plus apprécié le feeling contre les vampires lorsqu’il faut les figer avec le rayon-uv pour les exploser en petit morceaux avec une arme de chasse. Ou bien les achever avec une arme munie d’un pieu. Là encore, rien de fou mais cela fait le job.

Le studio impose la gestion d’un inventaire ne comportant que trois armes en même temps. Qu’est-ce que cela m’a fait chié de devoir switcher continuellement d’armes selon les rencontres. Car les meilleures armes ne sont pas les mêmes pour un combat rapproché ou lointain ainsi que contre un humain ou un vampire. On met sur pause (en fait le jeu continue en arrière-plan même en solo : super !) pour changer une arme de slot. On passe son temps à faire cela tout le jeu c’est imbuvable…

Le point noir du jeu ? C’est l’IA sans aucun doute. Cela longtemps, que je n’ai pas rencontré une IA aussi nulle. Les humains avancent vers vous en ligne droite. Ils ne connaissent pas le contournement. Rarement, ils se mettent à couvert. Et s’ils le font, leurs têtes dépasseront tout le temps. Ils sont vraiment affligeants. S’il y a un mur entre vous et eux ils tireront tout droit sans bouger…

Les vampires c’est un peu mieux car ils se téléportent derrière vous. C’est leur seul fait de gloire. Mais cela dynamise les combats car l’insécurité vient de partout, même d’un couloir déjà contrôlé.

En plus d’être bien nullos, il y a plein de bugs. Un humain qui se prend une balle de snipe dans la poitrine et continu sans détecter une présence… Ils restent bien plantés dans divers éléments du décor. Les vampires peuvent aussi être incapable (alors qu’ils dashent !) de passer une marche. J’ai eu une course poursuite avec un vampire dans une maison, qui m’a perdu de vue alors que j’étais dans la même pièce que lui, etc… Et que dire de certains humains qui vous détectent la nuit à 600 mètres d’eux mais pas à 10 mètres le jour ? Ou bien un humain qui vous entend marcher au deuxième étage d’une maison alors qu’il est dehors au niveau du sol…

Les affrontements ne sont donc pas dantesques. Cela manque de punch, de fun et de crédibilité. C’est un peu plus amusant contre les vampires lorsqu’ils sont plusieurs ou contre les boss.  

La qualité du level-design est normalement la marque de fabrique d’Arkane. Dans Redfall, il n’y a rien qui nous fait monter au plafond. Tout est très convenu. C’est une ville vide dans laquelle on entre facilement dans toutes les maisons. Cela n’a rien d’ingénieux et de très poussé.

Redfall constitue une déception. Le titre a beaucoup plus de défauts que de points positifs. Avec Arkane et Bethesda aux manettes ont s’attendait logiquement à bien mieux. C’est certainement leur plus mauvais jeu depuis longtemps.

Les graphismes sont assez fades dans un environnement vide, quelconque et pas si vaste que cela. Les affrontements sont assez mous avec une IA qui fera date par sa nullité. La coopération est extrêmement mal pensée. Alors que le titre est censé s’appuyer dessus.

Redfall n’est pas une totale catastrophe non plus. Et si on fait fi de tous ses nombreux bugs et défauts conceptuels. Cela reste jouable avec quelques moments sympathiques, mais trop rares et éparses selon les missions. L’ambiance est bonne grâce à un excellent sound-design. Mais c’est vite plombé par des combats trop mollassons. Cela se laisse jouer (une fois) mais cela manquera trop de saveurs pour tous les amateurs du genre.

J’ai eu, néanmoins, un moment de franche rigolade lorsqu’un ennemi commence à hurler « mais mettez-vous à couvert bande d’abrutis » alors que je viens de dézinguer ses deux derniers comparses et que je suis entrain de vider mon chargeur sur lui (qui évidement, ne bouche pas…).

Vu le prix, plein pot, on ne peut pas vous le conseiller en l’état.

Points positifs
  • Une bonne ambiance (grâce au sound-design)
  • Quelques (rares) missions sympathiques
  • Les rares combats de boss
  • Jouable jusqu'à quatre
  • Durée de vie
  • Rejouabilité
Points négatifs
  • Graphiquement fade
  • Narration minimaliste
  • Bestiaire restreint
  • Des combats un peu mous
  • Pas de matchmaking
  • Que de bugs
  • Beaucoup de missions Fedex
  • De mauvais choix de game-design
  • L'IA : une masterclass de nullité