Test d’ABRISS – build to destroy

ABRISS – build to destroy est un jeu de puzzle et de destruction dans des mondes surréalistes futuristes. En effet, les joueurs doivent construire des édifices complexes pour les faire s’écraser ensuite sur des cibles définies. C’est développé par Randwerk et édité par astragon Entertainment. Est-ce que ce petit jeu sera captiver les fans du genre et atteindre le cœur d’un public plus large ? Éléments d’explications et verdict ci-dessous.

ABRISS – build to destroy

Enfin, un titre dont le nom veut tout dire. Abriss (Démolition) – build (construire) to destroy (pour détruire). Limpide et c’est tout à fait ce que le jeu propose.

Il s’agit essentiellement d’un puzzle game. La phase de destruction est plus anecdotique. On doit réfléchir (beaucoup parfois) afin de construire un édifice avec une restriction de pièces spécifiques. Cet assemblage devra venir taper un (ou des) endroits prédéfinis sur d’autres structures. Selon les niveaux, on bénéficie également de bombes que l’on doit faire approcher d’un point d’impact.

Il n’y a pas d’histoire. Les niveaux s’enchaînent et l’objectif est atteint lorsque l’on réussi à détruire nos cibles. En gros, on incarne un ingénieur expert dans la démolition de l’extrême.

Cela a un petit aspect de Die&Retry. Car on assemble des pièces un peu au hasard. Où tout du moins, en espérant que cela produise le résultat escompté. Cela marche rarement du premier coup. On essaye donc, cela ne fonctionne pas comme prévu, on recommence, et ce, jusqu’à obtenir le pourcentage requis de destruction des éléments (ou plus).

Tout est basé sur la physique. C’est original, mais il vous faudra une bonne compréhension de celle-ci. Comment va réagir une « poussée » en apesanteur ou en impesanteur. Il y a des pièces longue ou lourde. Elles ne réagissent pas toutes de la même façon. Au contraire, elles sont là pour diversifier la chose.  

Il y a une campagne qui propose donc plusieurs niveaux qui s’enchaînent. Cela se renouvelle bien tout au long de l’aventure. La durée de vie dépendra de votre capacité de compréhension, mais aussi de réalisation des différents puzzles. C’est assez court (dans les six-huit heures). Il n’y a pas vraiment de rejouabilité. À part, peut-être, pour ’obtenir un 100 % de destructions sur tous les puzzles.

Le titre propose également un mode Endless. Dans lequel, on retrouve les mêmes niveaux, mais sans restrictions de pièces. Et enfin, un mode Sandbox qui laisse libre cours à notre imagination. Si vous en avez peu ou si cela ne vous intéresse pas plus que cela, on pourra s’amuser sur la construction des autres via le Workshop. C’est toujours un plus apprécié. Il y a déjà pas mal de niveaux sympathiques.

Une direction artistique originale

L’équipe de développement appelle le style abstrait unique du jeu Mainboard Brutalism. Le jeu est inspiré des œuvres surréalistes des artistes Zdzisław Beksiński et Hans Rudolf Giger, ainsi que des pionniers allemands de la musique électronique et de l’architecture constructiviste et brutaliste. ABRISS a été récompensé par le jury du German Computer Game Award 2023 dans la catégorie « Best Graphic Design ».

Pour moi, c’est surtout très blanc avec des zones rouges qui montrent les points stratégiques à détruire. Pour le style de jeu, je trouve que cela fonctionne plutôt bien. C’est agréable à l’œil et très lisible. Je ne leur décernerais pas un prix graphique, mais c’est cohérent et assez atypique.

Le jeu est moyennement bien optimisé. Pas de soucis lors de la phase de réflexion. Par contre, lors du bouquet final, il peut y avoir des freezes dû au grand nombre de particules. 

Les bruitages et la musique font le job. Mais sans plus.

Un bon concept mais une maniabilité exécrable

On l’a souligné, le jeu repose sur un concept de la physique poussée. C’est original pour le genre. Cela se renouvelle bien et cela fera travailler vos méninges. On essaye, on re-essaye, etc. Lorsque l’on réussi, on savoure donc notre petit moment de satisfaction. C’est ce que l’on attend de ce genre de jeu.

Mais cela manque franchement de fun. La maniabilité est frustrante. On ne voit pas toujours l’ensemble du plateau. On doit s’en cesse tourner, retourner la caméra… C’est pénible à la longue.

Mais le pire, pour moi, aura été le manque de précision dans l’assemblage de nos édifices. J’ai joué à la souris. Je cible là où je veux mettre la pièce, cela ne le prend pas en compte. Il faut être (presque) au pixel prêt. Rébarbatif !

J’ai mis deux-trois puzzles à comprendre que l’on pouvait bien aligner une barre de quatre cube (les mêmes que Tétris)  à côté d’une autre pièce. Cela ne me le prenait jamais. Cela se posait dessus en moitié. Forcément, je ne pouvais pas réussir le niveau. Cela m’a rendu fou ce truc, comme le nom du jeu, j’avais une envie de péter des trucs comme jamais… En fait, il faut tourner la caméra face à la pièce en question. Ah ok. Je ne comprends pas cette restriction mais ok. Comme on construit et recommence souvent : ouais c’est plus que pénible.

Enfin, il y a aussi un manque de précision dans la réalisation du puzzle. Là aussi, dès fois, cela doit être au millimètre près pour réussir. Sur un niveau en impesanteur, j’avais la construction parfaite. Ah non, presque ! En déplaçant un propulseur d’une demi-case, j’ai réussi le puzzle à 100 %. Mais juste à côté donc c’est 0 %. Ouaiche gros bien ou bien !

On a la solution (on ne le sait pas toujours) on lance le truc, cela ne marche pas du tout. On ne comprend pas, on change totalement de construction. Et tout cela, car la bonne pièce dépasse d’un millimètre. Ok, c’est le jeu ma pauvre Lucette. Mais le titre est très capricieux pour bien placer, de base, les pièces facilement comme on veut. Bref, cela peut être très pénible par moment.

ABRISS - build to destroy est un jeu de puzzle sympathique. Il mettra vos méninges au travail.

Le concept est original. Le titre repose totalement sur la physique. La campagne se renouvelle bien durant tout notre périple. Les amateurs du genre devraient donc s’y retrouver facilement.  

Pour un public plus large, je ne sais pas. Une démo aurait été la bienvenue afin de se faire une meilleure idée du titre. Car sa maniabilité lourdingue et son ergonomie rigide en rebuteront plus d’un.

Personnellement, j’ai trouvé le jeu intéressant, mais aussi très rageant. Finalement, cela reste très dispensable. Mais si vous aimez le genre, n’hésitez pas.

Points positifs
  • Un concept original divertissant
  • Une bonne gestion de la physique
  • Du travail en perspective pour vos méninges
  • Direction artistique de qualité
  • Des puzzles qui se renouvellent bien
  • Workshop
Points négatifs
  • Maniabilité plus que pénible
  • Ergonomie générale à revoir