Test de Tales of Kenzera : ZAU
Tales of Kenzera: ZAU est un jeu d’aventure de style metroidvania créé par Surgent Studios et édité par Electronic Arts. On nous promet d’embarquer dans une aventure émouvante et inoubliable. Alors est-ce que Tales of Kenzera: ZAU réussi ce pari ? Tout en proposant un gameplay qui sera plaire aux amateurs du genre ? Comme aux joueurs plus néophytes ? Éléments d’explications et verdict ci-dessous.
Tales of Kenzera: ZAU
Le titre s’est présenté comme un metroidvania dans l’âme. Je le qualifierai plus comme un mix d’action/aventure avec des phases de plateformes en 2.5D.
On avance de façon très linéaire en cumulant les combats dans différentes arènes. Le level-design est assez quelconque. Dans la structure des niveaux, cela se ressemble beaucoup même si les décors se renouvellent bien.
Il n’y pas vraiment de labyrinthe à explorer avec divers embranchements. C’est plus dirigiste que les titres du même genre. La carte est affichée entièrement lorsque l’on arrive dans un nouvel endroit en dévoilant également les différents points d’intérêts.
Il y a bien quelques lieux dans lesquels il faudra revenir afin d’utiliser nos nouveaux pouvoirs. Mais rien de bien fou, surtout que cela consiste surtout à collectionner quelques objets et bibelots sans grand intérêt.
L’exploration n’est donc pas trop de mise. On avance, on combat (souvent) des troupes d’ennemis et de boss. Et on progresse en déplaçant deux-trois cubes et en enchaînant les séquences de plateformes.
La durée de vie dépend du niveau de difficulté (afin d’avoir des barriques de PV plus ou moins pleine face à soi) et de votre envie (ou non) de complétion. En ligne droite, il faut environ 10 heures pour le terminer et cinq de plus pour tout collectionner. Le jeu est affiché à 20 Euros donc si vous adhérez au concept, c’est tout à fait correct.
Un scénario plus poussé que d’habitude
On incarne Zau, un guerrier chaman endeuillé qui a pour mission d’arracher son père bien-aimé des griffes de la mort. Guidé par Kalunga, le Dieu de la Mort, Zau se fraie un chemin à travers des royaumes mystiques afin d’exploiter les pouvoirs cosmiques du Soleil et de la Lune.
Le titre aborde des thèmes tels que l’amour entre un père et son fils, la découverte de soi, la résilience et le courage de surmonter un deuil. On arrive facilement à avoir de l’empathie pour notre personnage. Pour le style de jeu, son développement est bien traité tout au long de notre périple. Et on suit l’histoire avec intérêt. Elle mêle des passages larmoyants à d’autres qui nous feront nous questionner sur les fondements de notre existence (sic).
La mise en scène est assez dépouillée. Il y a pas mal de dialogues. Ils apparaissent par l’intermédiaire de bulles de dialogues et d’images en 2D de type artworks. C’est classique, mais cela ne casse pas trois pattes à un canard.
Personnellement, cet aspect n’est pas important pour moi pour le style de jeu. Par exemple, l’histoire et le scénario de Dead Cells me conviennent très bien. Pour rappel, si vous ne connaissez pas le jeu : il n’y en a pas ! ^^
Une direction artistique de haute volée
Graphiquement, Tales of Kenzera: ZAU est indéniablement une réussite. Les environnements sont variés, bien détaillés et cela se renouvelle bien durant toute l’aventure. On apprécie cette ambiance et cette représentation de la culture africaine. Ce n’est pas si courant et cela dépayse bien.
Les effets élémentaires sont très bien gérés. Il y a pas mal de particules à l’écran lorsque l’on utilise nos masques de pouvoirs. C’est chatoyant avec des textures fines et bien détaillées.
Les animations de notre personnage et de nos opposants sont très fluides. Ce qui dynamise bien l’action lors des séquences de combats. Il y a pas mal d’artéfacts lumineux. Et cela peut, par contre, gêner (rarement) notre visibilité lorsqu’un boss nous court derrière, par exemple, et qu’il faut se déplacer rapidement.
La direction artistique et très plaisante et elle est sublimée par de jolis effets visuels.
Au niveau sonore, c’est du même acabit. Les bruitages sont dynamiques et réalistes. On a la possibilité de choisir des doublages dans la langue africaine d’origine. Ils sont de très bonnes qualités et en totale adéquation avec l’ambiance générale que propose le jeu. De plus, les musiques sont vraiment entraînantes et mélodieuses selon les séquences d’action. Le tout nous immerge pleinement dans cet univers.
La technique est aussi au diapason, car l’optimisation générale est bonne. Cela devrait tourner sur de nombreuses bécanes qui ne sont pas de dernière génération. De plus, la finalisation est là puisque je n’ai pas rencontré de bugs notables.
Un gameplay sans grands éclats
Notre personnage est agile. Il possède une glissade, un dash, et des doubles sauts de base. Son maniement est simple avec une courbe d’apprentissage courte. C’est donc relativement aisé de bien le maîtriser.
On l’a déjà souligné, mais il n’y a pas trop d’exploration. Les zones de plateformes peuvent parfois être relevées. Mais dans l’ensemble, c’est assez accessible. Il n’y a rien de bien novateur, mais c’est assez bien réalisé.
Par contre, on regrette surtout une grande approximation au niveau des sauts. Ce qui est très gênant pour le style de jeu. Le feeling général n’est pas très bon. Car on a du mal, par moment, à bien appréhender les distances de nos sauts. De plus, il y a pléthore de piques qui nous tuent instantanément. Celles-ci bénéficient d’une hitboxe discutable, ce qui n’améliore pas le tout. On perd souvent notre vie à cause de ces approximations et cela énerve et fruste plus qu’autre chose.
Les check-points, en plus, ne sont pas toujours très bien placés. Ce qui renforce également notre sentiment d’irritation. Alors tout n’est pas mauvais, hein ! Mais, de nombreux autres titres sont bien mieux maîtrisés dans ces aspects fondamentaux.
Au niveau des combats, ben là aussi, rien de fou. Au début, c’est sympathique, on dispose de masques que l’on switchera à la volée. En gros, un nous octroie des pouvoirs de courte portée et l’autre à distance. Le tout se recharge avec le temps.
Le bestiaire n’est pas phénoménal. Il doit y avoir une petite dizaine d’ennemis différents. Cela fait le job, car il y a les volants, ceux au sol et ceux qu’il faudra tuer avec le bon pouvoir. Mais bon, on en fait vite le tour quand même.
Ces séquences ressemblent un peu à du Beat’em all. On peut envoyer un adversaire en l’air et enchaîner des combos de coups. C’est rigolo, mais au bout d’un moment, cela devient assez répétitif et rébarbatif. Les deux petits arbres de compétences ne changent pas la donne. Et on n’a pas trop l’impression de réellement s’améliorer ou de disposer de nouvelles compétences redoutables. La courbe de progression n’est donc pas très bonne.
Le titre s’essouffle donc assez vite. Il est très bien enrobé, c’est amusant un temps, mais il ne deviendra pas une référence du genre à cause de nombreux petits défauts de gameplay.
Tales of Kenzera: ZAU souffle le chaud et le froid. Un peu comme ces deux masques de pouvoirs que l’on switch sans cesse durant l’aventure.
L’histoire est intéressante, bien développée et joliment racontée. Graphiquement, c'est très joli, avec de jolis décors qui se renouvellent bien. La direction artistique ainsi que l’ambiance sonore sont du plus bel effet.
Mais au niveau du gameplay, c’est nettement moins emballant. Ce n’est pas mauvais en soi. On s’y amuse et c’est plaisant à parcourir. Toutefois, cela s’essouffle vite et il y a pas mal d’imperfections de gameplay.
Pour le prix, pourquoi pas (surtout en promo) mais Tales of Kenzera: ZAU ne deviendra pas une référence du genre.
- De jolis graphismes et effets visuels
- Direction artistique
- Doublage/Musiques
- Ambiance générale
- Prise en main
- Histoire intéressante
- Level-design linéaire
- Imprécisions de gameplay
- Combats vite répétitifs
- Bestiaire restreint
- Courbe de progression faible
- Gestion des checkpoints
- Exploration fade