Test de Red Dead Redemption

Red Dead Redemption déboule enfin sur nos bécanes. Il aura bien pris son temps, le bougre. Rappelons qu’il est sorti en 2010 sur consoles. Tandis que sa suite est arrivée sur PC en 2019. C’est toujours développé et édité par Rockstar Games. Et c’est le studio Double Eleven qui a travaillé sur ce portage dédié au PC. On ne sait pas trop à quoi s’attendre. Car c’est maintenant daté et sa suite apporte beaucoup plus de choses, avec notamment un mode multijoueur. En tout cas, c’est vendu au prix fort. Doit-on réellement s’enthousiasmer de cette version ? Où regretter tout ce qu’elle ne propose pas ? Sera-t-elle plaire aux fans ? Ainsi qu’à un plus large public ? Éléments d’explications et verdict ci-dessous.

Red Dead Redemption

Image de Red Dead Redemption et Undead Nightmare arrivent sur PC

Alors, il ne s’agit pas d’un remake, ni même d’un réel remaster. Mais bien d’un portage du jeu de base sur nos PC. Cela ressemble au travail effectué avec Grand Theft Auto: The Trilogy – The Definitive Edition.

J’aurais préféré un remake avec une refonte des animations ou des améliorations du gameplay ainsi que des environnements retouchés avec le moteur de Red Dead Redemption 2. Ce n’est pas le cas ! Donc cette version apparaît quand même bien vieillotte pour un jeu vendu plein tarif en 2024.

Double Eleven propose, néanmoins, de l’éclairage HDR, une résolution 4K native et jusqu’à 144 Hz avec le matériel compatible. On a également la possibilité d’utiliser des écrans ultra-larges (21:9) et super ultra-larges (32:9). La distance d’affichage est réglable et on peut paramétrer la qualité des ombres, etc.

Cela constitue le strict minimum. On bénéficie par ailleurs des technologies DLSS 3.7 de NVIDIA et du FSR 3.0 d’AMD, sans oublier le DLAA et à la réduction de latence NVIDIA Reflex. J’aurais apprécié l’ajout du Ray-Tracing tant qu’à faire, mais non. De plus, si vous avez une carte graphique proposant ces technologies, je ne pense pas que cela améliorera la fluidité, car il n’y a pas grand-chose à afficher en fait

Le studio annonce une prise en charge complète du clavier et de la souris. Là encore, c’est un minimum pour un jeu sur PC. De plus, la prise en charge n’est pas complète pour la souris parce qu’on ne peut pas paramétrer des actions sur les touches latérales. Sur la molette, oui, par contre.

On notera enfin que cette version inclut l’extension Undead Nightmare et cela constitue un bon point.

Graphiquement bien daté

Je ne m’attendais pas à ça en toute franchise. Même si, lorsque j’ai installé le jeu qui fait bien dix fois moins de gigas que sa suite, cela m’a mis la puce à l’oreille.

Oui, c’est daté. C’est le jeu de base avec une distance d’affichage débloquée, la gestion de l’éclairage HDR, deux-trois petits trucs en plus et basta cosi.

L’introduction nous montre des animations faciales bien rigides. Puis, on arrive tout de suite dans un bled paumé, les rares habitations sont ternes tout comme les environnements. Tout se ressemble plus ou moins avec les mêmes tons qui manquent cruellement de couleurs et de variétés.

En plus, c’est vide et sans vie avec une végétation bien figée. Notre personnage est rempli d’arthrite. Il saute et se déplace comme un bout de bois.

Les textures ne sont pas détaillées du tout et c’est bien baveux. Bref, c’est quand même la soupe à la grimace. Il n’y a qu’un peu les skybox qui se laissent regarder lorsque le soleil se couche au loin.

Un jeu de 2010 auquel on n’a pas changé grand-chose pour sa sortie en 2024.

Au niveau sonore, c’est mieux. Cela vieillit plus facilement, il faut dire. Les musiques sont sympathiques, les bruitages crédibles et les bruitages en anglais sont convaincants.

Je n’ai pas rencontré de problèmes techniques. Après, cela devrait tourner sur de très nombreuses bécanes sans gros problèmes vu ce qu’il y a à afficher.

Pour les fonctionnalités, j’aurais aimé changer la couleur des sous-titres. Voir, leur ajouter des contours. Là, tout en blanc sur un décor aussi terne, ce n’est pas top.

Idem, pour le crosshair. On n’a pas le choix, c’est un dot blanc. Moi, le dot, c’est ce que je préfère, mais ce n’est pas le cas de tout le monde. Mon écran me permet de rajouter un dot rouge (ou vert) et je trouve que ce n’est pas du luxe sur ce jeu. Malheureusement, tout le monde ne pourra pas le faire.

Une histoire et un jeu plaisant à faire

Si graphiquement, le titre ne suit pas la cadence de son époque, il reste néanmoins intéressant à parcourir.

L’essentiel de l’intrigue se déroule en 1911, à la fin de l’époque de la conquête de l’Ouest, plongeant le joueur dans une atmosphère de western crépusculaire. Le jeu suit John Marston, un hors-la-loi repenti, qui se voit obligé de traquer les membres de son ancien gang.

Il y a quelques longueurs, mais cette histoire arrive à nous captiver jusqu’à son terme. On retrouve bien la patte de Rockstar dans les dialogues, la mise en scène et le déroulement de notre aventure.

Notre personnage est charismatique et il devra faire face à des dilemmes moraux. Les aventures de John Marston conservent toute leur intensité. Et découvrir ou redécouvrir ce vaste monde ouvert avec un regard neuf permet d’appréhender pleinement la profondeur des personnages ainsi que la richesse de l’histoire. On ressent de l’empathie pour tout ce beau monde et cela nous immerge totalement dans cet univers de Far West.

La prise en main est rapide et facile, surtout si vous avez déjà joué à un titre de l’éditeur. Il s’agit d’un TPS dans lequel on devra faire face à de nombreux bandits. Avec le combo clavier/souris, enchaîner les headshots sur des Pnj qui sont localisés en très grand, sur la mini-carte, n’a rien de difficile.

On n’est jamais surpris de leur position. Et lorsqu’ils se cachent derrière un abri de fortune, ils sortent très vite leurs têtes, comme dans les Call of Duty, afin de se faire dessouder. Ce qui reste aisé à gérer.

On retrouve également la fonctionnalité de Max Payne qui permet de ralentir le temps dans le but de tirer sur plusieurs ennemis en même temps. Rigolo et efficace.

Il y a par ailleurs plusieurs mini-jeux comme le poker, le billard, les dominos, le lancer de lasso, la course à cheval, etc.

La durée de vie est importante. Les missions et les différentes activités sont assez variées. Et l’extension Undead Nightmare apporte de plus son lot de joyeusetés.

Red Dead Redemption souffle le chaud et le froid. On est heureux de pouvoir enfin en profiter sur nos bécanes. L’histoire est intéressante avec un personnage principal charismatique.

Le jeu reste amusant et divertissant à faire avec un contenu à la hauteur.
 
Après, graphiquement, c'est très daté. Très loin de ce que propose Red Dead Redemption 2. Et c’est vendu au prix fort.

On peut le conseiller en solde pour les amateurs du genre. Mais sa suite propose quand même bien plus de meilleures choses pour un prix plus réduit.

Points positifs
  • Les skybox sont sympathiques
  • Doublage (en anglais) de très bonne qualité
  • Prise en main rapide
  • Mise en scène
  • Histoire plaisante
  • L'extension Undead Nightmare inclut
Points négatifs
  • Graphiquement très daté
  • Textures loin d'être fines, mais bien baveuses
  • Animations rigides des personnages
  • Animations faciales figées
  • Environnements vides
  • On ne peut pas paramétrer d'actions sur les touches latérales de la souris (sans Keymapper)
  • J'aimerais pouvoir choisir la couleur des sous-titres et du crosshair