Test de Metro Awakening

Metro Awakening est un jeu exclusivement en VR qui se déroule dans l’univers de la franchise Metro. C’est développé et publié par Vertigo Games, en collaboration avec Deep Silver et aussi avec le créateur de la série Dmitry Glukhovsky. Le titre, qui est disponible sur SteamVR, arrive-t-il à conserver l’âme de la série ? Propose-t-il une expérience VR satisfaisante ? Qui s’aura plaire aux néophytes ? Comme aux joueurs plus aguerris ? Éléments d’explications et verdict ci-dessous.

Metro Awakening

Image de Brouillon auto

Le jeu nous transporte en 2028, c’est donc une pré-quelle à Métro 2033. Les rescapés de l’Armageddon nucléaire luttent pour survivre dans les entrailles du métro de Moscou, dernier refuge et purgatoire de l’humanité, peuplé de fantômes et d’esprits qui tourmentent les vivants.

Vous êtes Serdar, un médecin prêt à affronter les ténèbres, les radiations et les dangers tapis dans l’ombre pour retrouver le remède de votre femme dont elle a tant besoin. Votre bravoure et votre équilibre mental seront mis à l’épreuve, mais vous devrez apprendre à naviguer entre la vie et la mort, le tangible et l’invisible, pour permettre à l’être que vous êtes destiné à devenir de s’épanouir.

La bonne nouvelle, c’est qu’il s’agit d’un vrai jeu dédié à la VR. S’ils avaient fait un remake de 2033 cela ne m’aurait pas trop dérangé, ceci dit. Mais on bénéficie d’une histoire originale. De plus, l’auteur initial Dmitry Glukhovsky a collaboré comme consultant sur cet épisode annexe.

L’histoire respecte bien l’univers de la franchise. Il présente notamment l’histoire d’origine de Khan, un être surnaturel de l’univers. C’est plaisant et agréable à suivre. Rien d’exceptionnel non plus, mais cela fait correctement le job. On apprécie d’en apprendre autant sur le background de divers personnages. Et on a envie de savoir ce qu’ils vont advenir.

Metro Awakening est un titre très bavard. L’interface et les sous-titres sont traduits en français. Je trouve que le choix de ne pas proposer des dialogues en russe impacte l’immersion. En effet, c’est en anglais avec des accents très prononcés russes. Pourquoi pas, mais j’aurais aimé avoir la possibilité de choisir le russe !

De plus, cela discute beaucoup, donc il y a pas mal de sous-titres. Et à ce niveau, il y a un petit décalage ennuyeux. En effet, si l’on bouge, les sous-titres mettent une petite seconde avant de revenir dans notre champ de vision. Ce qui, à la longue, est très pénible.

Pour le reste, l’immersion est totale. C’est vraiment un jeu d’ambiance, très anxiogène. Absolument excellent si vous aimez le genre. L’histoire est découpée en chapitres. Et la durée de vie oscillera entre 10 et 12 heures de jeux selon la difficulté. Et un petit peu plus pour résoudre quelques missions secondaires.

Une direction artistique réussie

Visuellement, je suis un peu mitigé. Car on évolue uniquement dans des espaces clos. C’est très réussi au début de l’aventure, puis on remarquera pas mal d’éléments et de png clonés.

De plus, les textures sont assez baveuses et pas très fines. C’est bizarre puisque certains éléments sont bien détaillés et d’autres non. Mais globalement, cet aspect technique n’est pas très bien maîtrisé.

Les environnements retranscrivent bien l’univers post-apocalyptique de la série. On apprécie la richesse des détails de plusieurs passages. Avec une ambiance bien morbide par moment.

On ne voit pas le jour, on allumera donc souvent notre lampe. La gestion de cette lumière est heureusement bien rendue. Comme l’ensemble des jeux de lumières. Un très bon point.

On retrouve pas mal de petites choses simples, mais très efficaces afin de rendre nos actions crédibles. Je pense, par exemple, à notre fiole que l’on voit se vider lorsque l’on se l’injecte pour augmenter sa vie, le liquide d’une canette que l’on incline (si elle n’est pas vide ^^) qui est excellemment bien rendu, tous les cut-scènes lorsque l’on interagit avec quelque chose et bien sûr brûler ces saletés de toiles d’araignées avec notre briquet.

Mon âme de poète regrette qu’il n’y ait pas trop de sang et de démembrements.

Les personnages sont bien animés. Ils ont des mouvements crédibles. Leurs visages sont très rigides, par contre. Mais c’est quelque chose de courant en VR.

Si techniquement, le titre affiche quelques limites. Il se rattrape par l’excellente ambiance qu’il retranscrit. Il y a pas mal de détails, c’est cohérent et on s’immerge facilement dans ce dédale de couloirs et de tunnels très dangereux. On ressent bien la détresse de ce monde à l’abandon.

L’ambiance sonore est excellente. Les bruitages sont très crédibles. On entend constamment des craquements, des gouttes d’eau, des canalisations, etc.

Les bêtes poussent des petits cris saisissants. Ou plus puissants selon leur taille. Les armes rendent bien, ce qui dynamise, d’autant plus, les affrontements.

Toutes les (rares) interactions avec le décor ou notre besace sont efficaces. Il y a beaucoup de dialogues et si j’ai déjà mentionné que j’aurais préféré qu’ils soient en russe, le doublage est de bonne qualité.

Les musiques embellissent encore plus le tout. Elles s’emballent durant les combats. Ou lorsque que notre lampe va s’éteindre, ce qui est très efficace.

Un sound-design excellent du début à la fin de notre aventure. Un point fort qui permet de s’immerger totalement dans cet univers.

Personnellement, je n’ai pas été affecté par de gros bugs. Certaines personnes semblent avoir rencontré des soucis, mais pour moi, cela n’a pas été le cas (ouf). Donc, selon moi, le jeu est bien finalisé. Même s’il nécessitera des corrections de bugs.

Des combats sympathiques pour une ambiance exceptionnelle

Au niveau des options, le studio est un habitué des jeux VR. On retrouve donc tout ce qu’il faut. On peut ainsi choisir de jouer assis ou debout, le moyen de déplacement, la vitesse de rotation, le niveau de notre ceinture, etc.

Le jeu débute par une longue mise en scène sympathique qui place le décor de l’univers. Le premier chapitre constitue un simulateur de fermeture de valve. Et ensuite, l’aventure débute réellement.

On retrouve des séquences d’exploration, même si on évolue forcément dans des environnements cloisonnés et très restreints.

Il n’y a pas beaucoup d’interactions avec le décor.

Mais on est limité en ressources, donc on recherchera constamment munitions, capsule de vie ou filtre pour notre masque. Il y a quelques autres petits trucs à trouver, mais c’est assez light à ce sujet.

Je caractérise l’exploration au sens large, car c’est très étriqué et que l’on en fait vite le tour. Mais c’est indispensable de fouiner ici et là afin de se refaire la cerise.

L’ambiance est excellente via le sound-design, l’impression de claustrophobie ainsi que le danger qui est omniprésent. On est limité en munitions, donc on devra bien les gérer. Cela accentue le stress.

Il n’y a pas de lampes et beaucoup d’endroits sont sans lumières. On bénéficie d’une sorte de dynamo qu’il faudra constamment prendre et tourner afin de recharger notre lampe frontale. C’est ennuyeux si cela s’éteint en plein combat, haha. On s’en servira également à de nombreux endroits dans le but de recharger divers mécanismes pour progresser dans les niveaux. Une fonctionnalité très sympathique et fondamentale de Metro Awakening.

Bien entendu, on retrouve notre masque à gaz qui est nécessaire par endroits. Il s’embue vite, on devra l’essuyer avec notre main et ses recharges sont rares et ne durent pas longtemps.

On devra enfin poser très souvent notre sac à dos afin de ranger ou d’utiliser telle ou telle chose.  

Il faut bien gérer tout cela avant d’entamer un affrontement. Et cela ajoute une couche très importante de notre sentiment constant d’insécurité. Un jeu d’ambiance, je vous dis, parsemé de jump-scares et d’araignées qui vous sautent au visage (il faudra alors les enlever et les jeter plus loin).

Enfin, les combats ajoutent leurs moments piquants.

On fera de l’infiltration, car je le répète, nos munitions sont rares. Notre montre bénéficie d’un petit indicateur visuel qui permet de savoir si nous sommes potentiellement visibles. On utilisera les recoins sombres afin de rester furtif. On peut aussi, assez fréquemment, contourner nos adversaires, dans le but de s’approcher d’eux et de les assommer. On peut aussi lancer un objet ou éclairer rapidement avec notre lampe pour les distraire.

Et lorsque le moment est venu de passer aux choses sérieuses, on a à notre disposition un arsenal intéressant d’armes. On ne peut pas en emporter beaucoup en même temps. Et elles se rechargent manuellement. Par contre, elles sont très précises. Et ces séquences sont donc très plaisantes. Nos adversaires nous poursuivent, se cachent, nous contournent, etc.

Le sentiment d’insécurité est total et on apprécie cette IA simple, mais efficace. Les mutants sont plus rapides. Les chiens vont vite et courent de partout avant de se regrouper en meutes. Alors que les plus grosses bestiasses nous foncent dessus. J’aurais aimé un bestiaire plus fourni, mais cela fait bien le taf.

 

Metro Awakening est certainement un des meilleurs jeux VR du moment. Il constitue même une référence pour ces dernières années.

Alors tout n’est pas sans défauts. Il n’y a pas beaucoup d’interactions avec le décor et les environnements, ainsi que les PNJ sont un peu trop clonés. Les textures sont bien baveuses et techniquement, ce n’est pas une référence visuelle.

Mais par contre, quelle belle aventure. On retrouve bien la patte et l’univers de la franchise Metro. Le fait que l’auteur initial, Dmitry Glukhovsky, a collaboré comme consultant n’y est assurément pas étranger.

L’ambiance est exceptionnelle. On est constamment confronté au danger et à la claustrophobie dans ce monde anxiogène et bien morbide. Le sound-design constitue également un point fort du titre.

On oublie donc facilement les petits défauts mentionnés et on est totalement immergé dans cet univers tout au long de notre aventure.

 

On ne peut que vous conseillez Metro Awakening si vous êtes amateur de la franchise ou tout simplement d’un très bon jeu en VR.

 

 

Points positifs
  • Histoire originale supervisée par l'auteur initial
  • Univers Metro bien respecté et retranscrit
  • Sound-Design excellent
  • Gestion de la lumière
  • Ambiance exceptionnelle
  • La gestion de notre lampe, du masque et de notre sac
  • Armes précises et amusantes
  • Combats satisfaisants
Points négatifs
  • Assez peu d'interactions avec le décor
  • Trop de clonage d'environnements et de PNJ
  • Textures bien baveuses
  • Bestiaire restreint
  • Un doublage en russe aurait été plus pertinent