Test d’Indiana Jones et le Cercle Ancien

Indiana Jones et le Cercle Ancien propose d’incarner, à la première personne, le célèbre archéologue autant passionné par l’histoire que par l’aventure. C’est édité par Bethesda Softworks et développé par MachineGames. Il s’agit d’une histoire en solitaire qui se déroule entre Les Aventuriers de l’Arche perdue et La Dernière Croisade. On en espère le meilleur, mais ce n’est jamais simple de retranscrire une licence aussi emblématique. Que nous propose Indiana Jones et le Cercle Ancien ? Le titre saura-t-il plaire aux fans de la première trilogie ? Aux amateurs de jeux d’aventure ? Ou bien encore aux néophytes ? Éléments d’explication et verdict ci-dessous.

L’aventure, c’est l’aventure !

L’histoire d’Indiana Jones et le Cercle Ancien débute en 1937. Après une introduction qui sert de didacticiel et qui fera frémir les fans des Aventuriers de l’Arche perdue. Notre héros, le professeur Jones, se réveille dans son université.

Celle-ci est visitée par un individu mystérieux qui dérobe un artefact ressemblant à un chat momifié. C’est alors que l’archéologue se lance à sa recherche, déterminé à comprendre l’importance de cet objet ancien. Et sans surprise, cela entraînera notre héros dans une aventure à travers le monde, où il devra affronter des nazis à la pelle (littéralement haha).

Oui, on incarne bien Indy. Et on retrouvera son look iconique composé d’un chapeau de feutre, d’un fouet et d’une veste en cuir.

Et dans cette aventure inédite, le sauveur de civilisations perdues bénéficie d’un récit qui s’inspire étroitement des trois premiers films de Steven Spielberg, tout en étant empreint d’une écriture propre.

Tout est mis en place pour flatter les amoureux de la première trilogie. Que ce soit à travers une mise en scène riche, des relations entre les personnages soigneusement développées, ou encore un antagoniste aussi marquant que ceux de la franchise, tout est réuni pour captiver le joueur.

La narration est intéressante et elle se déroule avec fluidité. Et cela ne déroge jamais aux éléments établis par les films. Le jeu introduit de nouveaux personnages issus de cultures variées, et le contexte historique, y compris des figures tristement célèbres, s’intègre harmonieusement dans l’intrigue principale.

Au menu : des soldats nazis malveillants sous le commandement d’Emmerich Voss, une journaliste intrigante et une mystérieuse histoire de Cercle Ancien, inspirée des mythes de divers cultes, à l’image des films. Indiana Jones et le Cercle Ancien possède toutes les qualités requises pour être le véritable quatrième opus de la franchise, dépassant (de loin) Le Royaume de Cristal et Le Cadran de la Destinée.

En plus de son atmosphère spécifique et charmante de la fin des années 30, le jeu réussit à restituer efficacement le climat d’avant-guerre, tout en intégrant le folklore de différentes cultures de manière fidèle et respectueuse.

Le scénario est agrémenté de quelques rebondissements réjouissants qui nous tiennent en haleine jusqu’au générique de fin.

Tout est richement et fidèlement retranscrit. Et cette ambiance constitue un gros point fort du jeu. Si vous êtes fan de la première trilogie, vous devriez fortement apprécier cette aventure. Ce n’était vraiment pas gagné et MachineGames a totalement réussi son pari de ce point de vue. On est immergé du début à la fin de l’aventure dans cet univers passionnant qui est fidèlement retranscrit.

La durée du jeu est évaluée à 10-12 heures. En ligne droite, peut-être, mais il m’aura fallu une bonne vingtaine d’heures avant d’en voir la fin. Si vous recherchez le 100%, cela prendra potentiellement encore une autre vingtaine d’heures. Cela dépend aussi de votre vitesse à résoudre les diverses énigmes. Ainsi que la difficulté choisie qui rallongera (ou non) la durée des combats. Ou tout du moins, notre vigilance et notre approche en mode infiltration.

Une direction artistique convaincante

Avec Bethesda, on a pris l’habitude d’avoir un bon gameplay, mais des graphismes un peu plus en retrait. Pas à la pointe des standards du moment, en tout cas. Eh bien, cette fois-ci, c’est nettement mieux.

Alors, ce n’est pas une claque graphique, mais c’est plutôt agréable à l’œil. On va visiter de nombreux endroits différents. Cela se renouvelle bien et en plus, il s’agit vraiment de lieux emblématiques.

On ne croisera pas moult panoramas saisissants, mais on retrouve quand même de jolies vues par moments. Le titre alterne entre phases en extérieur et en intérieur. Les textures sont fines et détaillées. Il y a pas mal d’options afin de bien tout paramétrer et c’est performant et bien sympathique.

La gestion des lumières et des éclairages est réussie. On apprécie les effets de brouillard ou de fumée volumétrique. Ce n’est pas le top du top, mais cela rend bien.

Lorsque j’avais joué à Starfield, j’avais trouvé cela bien daté visuellement par moment. Là, avec Indiana Jones et le Cercle Ancien ce n’est pas le cas.

Les animations des personnages sont un poil rigides, mais globalement, cela reste assez fluide.

Les animations faciales sont, là aussi, rigides par moment. Mais on reconnaît bien Indy et ses rictus iconiques comme son petit sourire moqueur.

Les cinématiques sont très réussies et sont dignes d’un blockbuster hollywoodien.

Au niveau sonore, si vous avez vu les films en français, on bénéficie certainement de la meilleure version possible, car le doubleur officiel reprend du service pour la bonne cause. Pour l’immersion, c’est magnifique !

Les autres doublages en français sont convaincants et percutants. La synchronisation labiale n’est pas toujours optimale. Les bruitages, ce n’est pas fou, mais cela fait le job. Les musiques, par contre, embellissent le tout et se marient parfaitement à ce titre avec quelques morceaux emblématiques.

Bref, on s’immerge totalement dans l’univers proposé grâce à la technique graphique cohérente. Cela aurait pu être mieux, mais c’est déjà pas mal. L’ambiance sonore, elle est superbe, surtout en français, car en anglais, ce n’est pas Harrison Ford qui a fait le doublage.

Personnellement, je n’ai pas rencontré beaucoup de bugs.

Un mix d’infiltration et de combat

Indiana Jones et le Cercle Ancien constitue un jeu d’aventure où l’exploration et l’infiltration prennent le pas sur l’action. Contrairement à des personnages comme Lara Croft ou Nathan Drake, Indy n’est pas apte à affronter des vagues d’ennemis à la chaîne.

Par rapport à ces deux comparses, le fait de jouer en vue à la première personne change aussi notre perception de l’environnement.

On ne peut pas encaisser de nombreux coups ou tirs. Chaque confrontation doit être menée avec prudence. Soit, on se bat au corps-à-corps, à l’aide de nos poings, avec un système de blocage, mais essentiellement de contre si l’on appuie dans le bon timing. Il faudra prendre le coup, si je puis dire. Ce n’est pas trop mal conçu, mais j’ai préféré utiliser le plus souvent tous les objets temporaires à récupérer dans l’environnement.

C’est rigolo, il y en a de partout et on utilisera une poêle, une masse, un marteau, une clé à molette, une tapette à mouche (sic), un déboucheur de toilette (re sic), etc. Ces armes permettent de frapper quelques coups et se brisent très vite. En général, on ne peut pas immobiliser plus de deux adversaires avec.

Notre fouet permet de désarmer une personne, on peut ensuite récupérer son arme. Dès fois, il nous la lancera directement dessus. Il y a de rares armes à feu, avec très peu de munitions. Le rendu n’est pas très bon et les casseroles sont bien plus puissantes.

La difficulté choisie change énormément la donne. Car on est fragile et en difficulté haute, impossible ou presque de partir la fleur au fusil pour combattre une horde d’ennemis.

On devra souvent se déplacer derrière les fascistes pour les éliminer par surprise avec un bon coup d’objet derrière la tête. L’environnement regorge d’objets à collecter et on trouvera également des bouteilles à jeter pour distraire les ennemis.

L’infiltration est rendue intéressante grâce à un level design bien conçu, offrant au joueur une grande liberté de mouvement, avec de nombreux passages alternatifs permettant de contourner les ennemis. On dispose de plusieurs options pour aborder les situations : des passages discrets aident à éviter les ennemis, et il est crucial de prendre son temps pour explorer l’environnement afin de déjouer les gardes.

Par contre, l’intelligence artificielle laisse à désirer. Les soldats effectuent de courtes rondes prévisibles, se plaçant fréquemment à des endroits idéaux pour être attaqués par-derrière… On regrette aussi qu’ils se précipitent constamment en ligne droite vers nous pour se faire dessouder facilement. Ils ne cherchent pas à se couvrir après avoir essuyé des tirs et ils nous perdent aisément lorsque l’on prend la tangente.

Il nous sera possible de revêtir des costumes pour se fondre dans la masse dans certaines zones, à la manière d’Hitman.

Les environnements ouverts sont riches en détails. Mais on ne ressent pas un véritable sentiment d’immersion. La faute à des PNJ souvent figés ou animés de façon rigide qui ne semblent pas vivre une vie réelle. C’est dommage que cet aspect n’ait pas été plus travaillé.

Avec beaucoup de réflexion et des objets à récolter en pagaille

De nombreux secrets sont à découvrir, accompagnés de diverses quêtes secondaires à accomplir. En dénichant certains documents, on sera amené à résoudre des énigmes en déchiffrant des codes et autres défis.

Il sera également nécessaire de retrouver des personnes disparues ou de mettre la main sur des objets cachés. Ces missions secondaires offrent l’opportunité d’explorer la totalité des zones à notre disposition avec intérêt.

L’exploration est totalement récompensée, car on récoltera de l’argent ainsi que des points d’aventure. Ceux-ci permettent de débloquer des livres de compétences qu’il faudra au préalable trouver afin d’améliorer la santé, l’endurance ou l’espace de stockage d’Indy. D’autres capacités pourront être acquises en échangeant des médicaments récoltés dans les camps nazis.

Bref, le système de progression est assez simple et plutôt bien géré. Par contre, il y a d’innombrables trucs à récolter et ce sont toujours les mêmes (plus ou moins) tout au long de l’aventure. Ce qui peut être un peu redondant sur la durée.

Je passe rapidement sur la gestion de l’inventaire. Mais cela devient vite pénible à cause d’une ergonomie à revoir.

Il y a, forcément, des phases de grimpettes. J’ai bien aimé l’utilisation du fouet qui permet d’enjamber des précipices, mais aussi d’escalader des parois. Rien de spécial, mais c’est plaisant à faire.

On retrouve également de nombreuses énigmes à résoudre. Pour les surmonter, il sera souvent nécessaire de fouiller et de lire des notes disséminées dans l’environnement, ou encore d’utiliser certains objets à disposition afin de déverrouiller des mécanismes ou de réorganiser des éléments dans le bon ordre.

Ces puzzles se renouvellent bien durant notre périple et nous incitent parfois à nous plonger dans une réflexion approfondie. Le rythme n’est pas soutenu et il nous laisse le temps d’explorer à notre guise.

Indiana Jones et le Cercle Ancien est plutôt riche et varie les séquences de jeu. Les mécaniques de gameplay ne renouvellent pas le genre, mais elles sont assez bien maîtrisées. Et on prend plaisir à progresser dans l’histoire, à résoudre des énigmes, à défourailler du fasciste à coup de tout et n’importe quoi, à explorer, escalader et découvrir des lieux variés et emblématiques. Tout en incarnant un Indiana Jones au sommet de sa forme.


MachineGames a réussi à rendre une copie très satisfaisante qui plaira forcément aux fans de la trilogie cinématographique (oublions les épisodes 4 et 5). Le Cercle Ancien s’implante très bien dans cet univers et cela constitué une formidable gageure.


On n’incarne pas un super héros invincible et l’univers et extrêmement bien retranscrit et respecté. Assurément, un des titres de cette fin d’année que l’on vous conseillera chaudement.

Points positifs
  • Un bon jeu d'aventure
  • Scénario captivant
  • Respect de la licence
  • De belles cinématiques
  • Le doublage FR
  • Les musiques
  • Gameplay diversifié et maitrisé
  • Des énigmes qui se renouvellent bien
  • L'exploration récompensée
  • Le fouet à l'honneur
Points négatifs
  • IA pas au top
  • Des animations faciales un peu trop rigides
  • L'ergonomie des menus in-game à revoir
  • Des PNJ peu crédibles