Test de Kingdom Come: Deliverance II
Kingdom Come: Deliverance II constitue la suite du RPG en monde ouvert sorti en 2018. C’est toujours développé par Warhorse Studios et édité par PLAION. On nous promet de vivre l’aventure médiévale par excellence. Et d’embarquer pour un voyage aux dimensions épiques. Kingdom Come: Deliverance II tient-il ses promesses ? Arrive-t-il à améliorer l’expérience procurée par son aîné ? Et saura-t-il convaincre les fans du jeu de base ? Ainsi que les amateurs de RPG en général ? Éléments d’explication et verdict ci-dessous.
Kingdom Come: Deliverance II

Il s’agit d’une suite directe de Kingdom Come: Deliverance. Ce nouvel opus se déroule toujours dans le royaume de Bohême, actuellement en Tchéquie, qui fait alors partie du Saint-Empire romain germanique, au début du XVe siècle.
On retrouve Henry, fils du forgeron de Skalice qui a réussi à échapper au massacre de sa famille et de ses amis. Ce personnage principal est attachant. On a beaucoup d’empathie pour lui.
L’intrigue est captivante sans être intrusive, laissant une grande place à la liberté d’explorer et d’agir, chaque décision ayant des répercussions dans cet environnement. L’univers est parfaitement cohérent, avec des personnages charismatiques et bien développés.
La narration constitue un gros point fort du jeu. Toutes les missions sont développées. On retrouve des scènes drôles, cocasses, inattendues et même poignantes. On s’immerge donc facilement et pleinement dans le monde proposé.

La mission principale propose son lot d’intrigues et de rebondissements tout au long de l’aventure. Tandis que l’on ne ressent pas (trop) de missions Fedex grâce à la qualité d’écriture.
La durée de vie est colossale, avec 40 à 50 heures juste pour l’histoire de base. Et bien plus du double pour toutes les quêtes annexes. Mais on ne voit pas le temps passé, ce qui est un gage de qualité.
On se sent captivé du début jusqu’à la fin de notre périple. Et on ressent vraiment l’impact de nos choix sur le déroulement de l’histoire.
Je n’avais pas testé le premier opus, mais j’y avais joué quelques dizaines d’heures. Je n’étais pas allé au bout par manque de temps et d’envie aussi. Cependant, je pense que ce nouvel épisode est nettement mieux poli, soigné et abouti. Il m’a complètement tenu en haleine. La qualité de la narration et le sentiment d’immersion qu’elle procure y jouent un rôle majeur.
C’est dans les vieux pots…

On peut dire que Kingdom Come: Deliverance II constitue une version 1.5. Car effectivement, c’est comme le 1, mais en beaucoup mieux. Il n’y a rien de très novateur par rapport au premier opus, mais c’est plus peaufiné et mieux abouti. Comme si le studio proposait, enfin, le titre qu’ils avaient imaginé dès le départ.
Si vous aimez les RPG, vous allez être servi. Alors, ya pas de magie et on évolue dans un environnement médiéval. Mais le développement de notre personnage est excellent. Difficile de ne pas penser aux mécaniques d’un Elder Scrolls (Oblivion, Skyrim) et d’un Gothic/Risen.
En effet, au plus vous pratiquez, au plus vous progressez dans cette technique. Par exemple, vous combattez avec une épée, vous allez augmenter cette statique, idem à main nue, et également lorsque vous forgez, crochetez, marchandez, volez, dérobez, discutez, montez à cheval, fabriquez des potions, récoltez des herbes, etc.
Il y a un côté farming du coup, car on a souvent envie de vite progresser dans tel ou tel domaine.

L’usage et la répétition des actions font augmenter nos caractéristiques. On gagne des atouts qui sont des aptitudes ou des compétences supplémentaires. Et il faudra avoir des points de compétences pour les débloquer. On peut par ailleurs lire des livres afin d’obtenir d’autres atouts. Il y en a des centaines réparties dans divers centres d’intérêts dans le but de bien développer notre personnage.
Si on a des recettes, on peut fabriquer des potions (avec les ingrédients nécessaires), si on a des plans, là, cela sera des armes, etc.
Pour notre inventaire et fiche de personnage, on bénéficie d’une sorte de tableur : simple, clair, rapide et efficace. Il y a plus hi-tech, mais cela m’a très bien convenu.
L’argent est important, car il permet d’acquérir des items, certes, mais aussi de les réparer. Il permet surtout de payer des instructeurs spécifiques (d’où le côté Gothic/Risen) afin d’apprendre une nouvelle technique dans tous les domaines du jeu (combat, vol, survie, élocution, etc.). On peut également en avoir besoin pour payer des amendes ou des pot-de-vin.
J’ai trouvé que c’était bien géré, car il faut un gros moment avant de ne plus en avoir vraiment besoin.
Un développement RPG poussé

Je ne peux pas tout décrire, cela prendrait trop de temps. Mais on peut faire ce que l’on veut dans le jeu. Tout à plus ou moins une répercussion et c’est très réaliste.
Les réactions des PnJ sont très binaires. Soit, on est un manant, soit on est un seigneur et l’on sera traité comme tel.
Si on ne se lave pas, ils ne voudront peut-être pas discuter avec nous. Un garde finira par nous contrôler si nos habits ne sont pas élégants et propres. Il ne vaut mieux pas avoir de la marchandise volée sur nous à ce moment-là.
Les vendeurs marchanderont plus facilement et à de meilleurs tarifs si nos habits font de nous un noble, car cela augmente notre caractéristique de charisme.
Les prix sont plus attractifs si l’objet n’est pas taché de sang et encore en bon état. Les vendeurs n’achètent pas tous les types de marchandises. Et ils ont un plafond d’argent.
Certains accessoires vestimentaires permettent d’augmenter nos stats (forgeron, charisme, herboristerie, etc.).

Il y a toujours une gestion de notre personnage. Car on doit dormir et manger régulièrement. Par contre, notre chien et notre cheval se gèrent plus tranquillement. Même si, forcément, nourrir notre chien (par ex) permet d’augmenter notre caractéristique de relation avec lui.
Ce n’est pas contraignant, mais il faut bien faire attention à ce que l’on mange. Attention à l’intoxication : j’ai failli crever en ingurgitant une denrée périmée. Car je ne me suis pas soigné à temps.
Tout est donc très réaliste et prenant. J’ai vraiment beaucoup aimé développer mon personnage et ces mécaniques RPG poussées.
On trouve de nombreux endroits pour dormir gratuitement. Mais les PnJ n’aiment pas que l’on dorme chez eux. Cela sera toujours source de conflits. Par contre, si on utilise leur forge, meule, séchoir, fumoir : cela ne les dérange pas. Ma foi…
Le système de sauvegarde contraignant est toujours le même. Cela se sauvegarde automatiquement lors de missions. Sinon, on peut le faire aux endroits où l’on dort. Et il reste, la potion du sauveur qu’il faudra posséder en de multiples exemplaires.
Cela change forcément la donne de sauvegarder avant un combat par exemple. Et l’on peut perdre plusieurs heures de jeu lors d’un accident si on n’a pas sauvegardé avant. Je comprends le concept, mais pour un titre qui tutoie les 100 heures de jeu, je ne vais pas me taper des trucs à refaire continuellement, surtout si c’est du farm. J’ai donc utilisé le mod qui permet de jouer plus normalement.
On peut choisir plusieurs axes (bonimenteur, tueur, voleur, herboriste, etc.). Mes débuts ont été assez simples.

En effet, il y a eu des Twitch Drops pour le titre à sa sortie. Les items offerts en première semaine sont les meilleurs d’une bonne partie du jeu. Sur la première zone, je n’ai rien acheté en armure (il y a beaucoup de slots), le bouclier et l’arme (je crois) étaient trouvables dans une des premières missions du jeu.
J’ai utilisé tout mon argent pour acheter des compétences aux instructeurs. Et j’ai tué à tout-va les brigands et autres querelleurs. J’avais un gros stock de trucs à revendre et mon niveau à l’épée a vite progressé.
De plus, si vous êtes en surcharge, vous ne pouvez plus courir, mais à force de marcher en surpoids, cela augmente votre caractéristique de force et de vitalité. J’en ai vraiment abusé, haha. Et cela influe positivement sur nos points de dégâts au combat.
Notre cheval est un bourrin, mais si on le fait récurer dans une écurie moyennant finance, il s’améliore. Et au bout, de dizaines de kilomètres sur son dos, on obtiendra un atout afin qu’il devienne une des meilleures montures du jeu. On peut aussi en acheter ou bien sûr en voler d’autres.
Tout est comme cela. Et en tuant à tout-va, vous n’avez pas réellement besoin de faire autre chose, car c’est très rémunérateur.
Une grande liberté d’action

Ce qui est intéressant, c’est que l’on peut aborder une mission ou diverses actions de manières différentes. Il y a un combat, on peut passer ou s’enfuir, attendre pour détrousser la victime ou bien y prendre part.
Il y a des habitations dans lesquelles nous ne sommes pas les bienvenus et elles sont très surveillées. On a la possibilité de changer d’habits pour se fondre dans la masse. Ou bien d’utiliser un ensemble de voleurs (la deuxième semaine de drops Twitch était très bien pour cela) afin d’augmenter nos caractéristiques de discrétion.
On pourra dérober la clé (d’un coffre, d’une porte) sur un PNJ ou bien le tuer. Mais on peut aussi verser une potion dans sa nourriture pour qu’il s’endorme (ou des poisons). C’est le même système pour le chien qui garde la maison.
Il y a une multitude d’approches pour chacune de nos actions. Ce qui est plaisant et ce qui renforce totalement l’immersion et le sentiment de liberté.

On bénéficie d’un système de réputation par régions qui peut changer l’appréciation des vendeurs, soldats et autres PnJ à notre égard. Il ne faut pas se faire attraper, quoi ! Et échanger (paroles, objets, bonne action) avec tout ce beau monde qui vit au rythme de la journée.
Une bonne élocution peut éviter des combats et vous sortir d’embrouilles.
C’est vivant et assez réaliste. Mais bon, parfois, on ne comprend pas trop leurs réactions. Le forgeron me parle gentiment avec des éloges. Je relance la discussion avec lui, il me dit : « Tu veux quoi manant casse-toi. » Ok.
Dans une mission, je me prépare à éliminer une cible dans son repaire, accompagné d’un groupe de volontaires. Naturellement, je prévois de piller sa demeure par la suite. Cependant, un collègue de fortune s’assoit sur un banc de cette maison qui ne lui appartient pas et se comporte comme si c’était la sienne. Cela déclenche une bagarre, entraînant la mort de tout le groupe. Ce n’était pas mon intention, mais il vaut mieux ne pas avoir de témoins, n’est-ce pas ? ^^

Il y a encore quelques petits soucis de cohérence à régler avec les réactions génériques des PnJ, mais globalement, c’est réaliste.
Dans les missions, en plus d’accéder au résultat de diverses manières. On a la possibilité de faire des choix, selon notre conscience, qui influeront sur certains événements. Un très bon point, forcément.
Des combats sympas, mais pas extraordinaires

J’ai adopté une approche belliqueuse, donc j’ai eu mon lot d’affrontements.
Le système est très proche du premier opus. C’est assez simple à prendre en main. C’est moins poussé qu’un titre comme Mordhau ou Chivalry.
Une fois l’ennemi ciblé, cela se joue à la souris. Il y a des coups d’estoc et de taille avec des indicateurs visuels à l’écran. On déplace la souris à gauche et on clique sur le bouton gauche, cela donnera un coup à gauche. On la déplace sur la droite, le coup sera porté à droite, idem pour le haut et le bas.
Il y a des combos comme gauche, droite, gauche. On peut charger un coup et bien entendu, on a une jauge d’endurance. L’idée est souvent de viser le bras où il n’y a pas d’arme.
On peut parer et contrer. Une fois le coup de grâce appris (il s’agit d’un contre-dévastateur), cela devient assez facile.
Si affronter un seul ennemi est aisé, cela se complique lorsqu’ils sont plusieurs (et selon leurs maîtrises et leurs équipements). Il faut surtout éviter de se faire encercler.
On peut donner des coups à cheval et il y a aussi du combat à main nue.

La façon dont j’ai développé mon personnage m’a permis de vite être redoutable au combat. Grâce à mon équipement et à mes caractéristiques (force, combat à l’épée) hautes et à mes compétences apprises auprès des instructeurs.
Le système nous cloisonne un peu, car si je passais à une arme différente, je faisais bien moins de dégâts.
Au final, ce système de combat n’est pas trop mal. Mais il n’a pas la profondeur d’un titre dédié uniquement à cela comme Mordhau.
Le bestiaire est très restreint. Des loups, des chiens, des humains et c’est tout. Après, oui, un paysan n’est pas équipé de la même manière qu’un chevalier. Il y a quelques armes différentes qui donnent un peu de variété, mais globalement, c’est souvent la même chose.
Une très bonne réalisation artistique

Graphiquement, le titre n’est pas une claque visuelle, mais cela reste très agréable à l’œil (sic). On apprécie la grande distance d’affichage proposée. On voit nettement très loin, sans flou ou artefact visuel.
Les effets climatiques et dynamiques sont convaincants sans être révolutionnaires. Les textures sont fines, mais cela manque un peu de détails. Les rochers, par exemple, sont très baveux. Il y a de jolis skybox avec des ciels variés et réalistes.
La direction artistique est de bon niveau. On s’immerge facilement dans ce monde médiéval très bien retranscrit. On retrouve de grands espaces verts, des forêts, des bleds paumés et de plus grands villages et châteaux.

Les animations des personnages sont rigides et manquent de fluidité. Ce n’est pas ridicule, mais ils ont tous un niveau d’arthrite prononcé.
Lors des cinématiques, avec le moteur du jeu, les visages et les expressions sont là aussi absolument rigides. Ce n’est pas trop grave, mais c’est quand même bien daté.
L’ambiance sonore est bonne, à part la qualité des doublages français qui sont vraiment inégaux. Je suis vite passé à l’anglais, qui eux sont excellents. Ce n’est pas très ergonomique de switcher entre les différents packs de voix proposés, car à chaque fois Steam télécharge les quelques gigas et écrase les données existantes.
Les bruitages font le job dignement. Et les musiques, totalement muettes par moments, accompagnent parfaitement les différentes séquences de jeu.

On notera que le titre tourne bien. Et qu’il a été, cette fois-ci, bien optimisé. J’ai bien eu quelques petits bugs, mais rien de bien méchant et surtout rien de comparable avec le niveau déplorable du premier opus à son lancement. Le studio a appris de ses erreurs, c’est bien, les gars !
Kingdom Come: Deliverance II est un titre exigeant. En effet, il demande un fort investissement pour en voir le bout. C’est long, mais c’est bon : si je puis me permettre la référence ^^
Si vous avez aimé le premier volet, celui-ci devrait vous séduire encore davantage. Si vous êtes fan des RPG en monde ouvert, n'hésitez pas ! Ce titre est d'une grande qualité, avec des mécaniques de gameplay et de développement de personnage bien établies et parfaitement exploitées.
La narration est de très haut niveau, enrichie par une multitude de missions scénarisées. Bien que le jeu ne soit pas sans défauts et présente certaines critiques, cela reste négligeable au regard de tout ce qu'il offre.
Un RPG exceptionnel qui se classe parmi les meilleurs titres de ce début d'année, sans l'ombre d'un doute. C'est pourquoi nous vous le recommandons vivement.
- Ambiance bien retranscrite
- Grande liberté de choix et d'action
- Narration
- Durée de vie
- Développement de son personnage
- Distance d'affichage impressionnante
- Des mécaniques RPG bien huilées
- Animations des personnages rigides
- Animations faciales datées
- Quelques incohérences avec les réactions des PNJ
- Doublage FR très inégal