Test d’Atomic Heart et Enchantment Under the Sea

Atomic Heart est un jeu de tir à la première personne se déroulant dans une réalité alternative des années 1950 en Union Soviétique. C’est développé par Mundfish et édité par Focus Entertainment. C’est sorti depuis le 20 février 2023, mais nous y avons goûté à l’occasion de son contenu additionnel « Enchantment Under the Sea » en janvier dernier. On nous promet des affrontements explosifs et mortellement nerveux. Avec un gant de pouvoirs, des armes blanches ainsi qu’une artillerie à la pointe de la technologie. Est-ce vraiment un jeu aussi défoulant et plaisant que ce qu’il laisse entrevoir ? Saura-t-il plaire aux fans de FPS ? Ainsi qu’aux néophytes ? Éléments d’explication et verdict ci-dessous.

Atomic Heart

Image de Atomic Heart annonce la sortie de son premier DLC

On évolue dans les années 1950 en Union soviétique, où des avancées technologiques ont conduit à la création de robots et de mutants. Et on incarne le major Nechaev, connu sous le nom de P-3, un agent du KGB envoyé pour enquêter sur un complexe de recherche scientifique nommé « Installation 3826 ».

À notre arrivée, on se rend compte que les robots et les mutants ont échappé au contrôle de leurs créateurs, provoquant le chaos. On doit alors affronter ces adversaires mécaniques et mutants tout en découvrant les sombres secrets dissimulés derrière les expérimentations de l’Installation 3826.

Notre personnage est bien développé, on ressent de l’empathie pour lui. En général, les autres protagonistes sont également intéressants et ajoutent de la profondeur à l’histoire. L’intrigue est à la fois immersive et captivante, nous entraînant dans un univers dystopique étrange. Toutefois, c’est quand même bien alambiqué et complexe à suivre. C’est très bavard, un peu trop certainement, mais il y a moult rebondissements et pas mal d’humour. Le rythme m’a semblé inégal, avec des séquences de lenteur qui viennent altérer l’expérience globale.

Au fil de notre périple, on devra combattre, mais aussi résoudre des énigmes, collecter des ressources et améliorer nos armes. La trame aborde des thèmes tels que le contrôle technologique, la guerre froide et la quête de pouvoir. La fin est un peu abrupte, car elle est développée via ses DLC.

La durée de vie est importante et elle fluctue selon le niveau de difficulté, mais surtout votre envie (ou non) de fureter tous les recoins à la recherche d’améliorations. En ligne droite, cela avoisine les 15/20 heures de jeu et probablement le double pour du 100%.  

Une direction artistique excellente

Graphiquement, c’est très réussi. L’esthétique rétrofuturiste d’inspiration soviétique et la richesse des détails visuels apportent une dimension unique à l’œuvre. On bénéficie d’une belle variété d’environnements, allant des laboratoires scientifiques aux vastes paysages extérieurs.

Les textures sont généralement fines et bien détaillées, mais cela reste inégal avec de la pixellisation par moment sur certaines surfaces. Les effets de lumières sont très bien gérés. Tandis que les effets dynamiques comme les explosions (il y en a beaucoup), l’utilisation de nos pouvoirs ainsi que le rendu du feu sont saisissants.

Le design visuel est très réussi avec cette direction artistique unique faite de grandes statues et d’architecture étrange. Mais là encore, on va croiser aussi d’autres environnements plus vides et génériques.

On affronte moult robots et mutants, le chara-design de ces derniers est sympathique, tandis que les robots sont bien conçus et crédibles.

L’aspect visuel est un point fort du jeu, cela nous permet de nous immerger totalement dans le monde proposé.

L’ambiance sonore constitue, elle aussi, une belle réussite. Les doublages sont convaincants en français ou mieux en russe pour l’immersion. Les bruits sont pêchus et crédibles. Mais ce sont surtout les musiques très diversifiées et bien réussies qui nous plongent efficacement et durablement dans cette atmosphère alternative de l’Union soviétique des années 1950.

Au niveau de l’optimisation, j’arrive après la guerre, mon général. Le studio a eu le temps de mieux peaufiner cela et je n’ai pas rencontré de bugs bien gênants.

Des combats vitaminés

Les affrontements sont généralement réussis. On va défourailler une douzaine d’ennemis différents grâce à nos pouvoirs de télékinésie, d’électrokinésie et de congélation. Cela rappelle forcément Bioshock, même si on ne pourra pas tendre de piège.

On bénéficie, bien sûr, d’armes « à feu », cela va des pistolets aux fusils d’assaut, en passant par des armes énergétiques tirant du feu, du froid et de l’électricité. La variété d’armements est notable et l’on pourra les améliorer en les rendant ainsi plus redoutables au combat.

L’exploration est donc récompensée, car on découvrira diverses améliorations en furetant ici et là. De plus, en difficulté haute, c’est vraiment indispensable d’avoir un armement bien développé.

Enfin, on peut aussi nous battre au corps à corps avec une large gamme d’armes de mêlée, incluant des haches et des clés à molette, etc. Cela propose diverses options pour les affrontements rapprochés. On a un bon ressenti au niveau des impacts, on ressent donc bien la puissance des coups.

Il y a pas mal de variété et l’on devra switcher continuellement entre chacune de ces trois facultés. Certains ennemis sont vifs et on devra éviter leurs attaques grâce à notre dash (toutes les directions)  et frapper au corps à corps de tous les côtés. On est limité en munitions et ce combat rapproché est celui que l’on utilisera le plus.

On notera divers boss qui n’apportent rien au Schmilblick et dont il faudra comprendre et apprendre leurs patterns afin de les vaincre. Ils sont souvent colossaux et cela procure un peu de variété là encore.

Les niveaux sont conçus bizarrement, des couloirs et des arènes (recoupement classique) mais aussi des étendues plus grandes par la suite. J’ai préféré les environnements plus restreints et je n’ai pas trouvé « le monde ouvert » des plus réussis. Les objectifs manquent un peu de clarté, par moment, et on nous fait faire des allers-retours inutiles. Cela ressemble à un assemblage auquel on a collé au fur et à mesure diverses idées ou conceptions sans réellement penser à la cohérence de l’ensemble.

Enchantment Under the Sea

Enchantment Under the Sea constitue le troisième contenu téléchargeable majeur d’Atomic Heart. On peut l’acheter séparément ou avec un Season Pass qui proposera également le quatrième et dernier DLC.

L’action se déroule dans un immense complexe sous-marin. Cela évoque encore plus l’esthétique emblématique des deux premiers Bioshock.

L’histoire poursuit celle du deuxième contenu téléchargeable, « Trapped in Limbo », et suit l’une des deux fins du jeu principal. Notre major P-3 se retrouve plongé dans un complexe sous-marin, où il doit relever de nouveaux défis et affronter des ennemis inédits tout en explorant les profondeurs de l’océan.

L’intrigue met l’accent sur la relation entre P-3 et sa femme, Katya, dont la conscience est désormais intégrée dans un gant parlant, remplaçant ainsi CHAR-les. Cette relation est très sympathique à suivre, il y a une réelle alchimie entre les deux protagonistes et cela apporte encore son lot d’humour.

L’aventure est bien maîtrisée avec des lieux visuellement très réussis et un level-design très cohérent. C’est bien rythmé avec de bonnes séquences de gunfight. Le grappin ajoute une couche stratégique supplémentaire, car l’on peut attirer ou se propulser vers les ennemis. On pourra également esquiver les attaques et atteindre des zones non accessibles autrement. Sympathique, mais on ne peut l’activer que sur des surfaces prédéfinies.

On bénéficie d’une nouvelle compétence permettant des dégâts de zones via des boules de feu. Et c’est toujours amusant de tout faire cramer, n’est-ce pas ? Les armes sont, elles aussi, divertissantes avec ce gros marteau électrique et le fusil à pompe dévastateur.

L’expérience globale est donc très bonne pour ce DLC qui est certainement le plus intéressant des trois.

 

Atomic Heart est un FPS convaincant. Alors ce n’est pas le meilleur auquel j’ai joué, mais cela se laisse parcourir agréablement. Cela devrait convaincre une grande partie des amateurs du genre. Il arrive à sortir son épingle du jeu grâce à sa direction artistique unique et son gameplay varié.

Après, c’est un peu décousu avec une histoire alambiquée, des niveaux soufflant le chaud et le froid ainsi qu’un rythme désordonné.

Enchantment Under the Sea, son troisième DLC, apporte lui un vent de fraîcheur bienvenue avec son ambiance très proche de Bioshock. Les nouvelles compétences et les nouvelles armes procurent un excellent ressenti.

Si comme nous, vous vous n’étiez pas encore plongé dans ce FPS, on peut vous le conseiller, car il propose une aventure bien sympathique à faire. Cela sera encore plus intéressant en promotion avec le season pass. Surtout si le dernier DLC est aussi consistant qu’Enchantment Under the Sea.

 

Points positifs
  • Direction artistique
  • Variété des combats
  • Bande-son
  • Durée de vie
  • Développement de son armement
  • Enchantment Under the Sea
Points négatifs
  • Histoire trop bavarde et alambiquée
  • Le monde ouvert bof
  • Rythme décousu
  • Level-design pas toujours cohérent