Test de The Elder Scrolls IV: Oblivion Remastered

The Elder Scrolls IV: Oblivion Remastered constitue, comme son nom l’indique, un remaster du jeu sorti en 2006 sur nos bécanes. C’est toujours édité par Bethesda Softworks et développé par Bethesda Game Studios. Mais c’est bien Virtuos qui tient le rôle central de ce remaster en se chargeant de la refonte graphique du titre. Il y a quelques petits autres changements et ajustements, mais globalement, il s’agit essentiellement d’un ravalement de façade pour ce méga hit d’époque. À quoi doit-on s’en tenir ? Est-ce graphiquement au point pour un jeu de 2025 ? Le charme est-il toujours présent ? Est-ce que cela comblera les fans ? Ainsi que les néophytes amateurs de RPG old-school ? Éléments d’explications et verdict ci-dessous.

The Elder Scrolls IV: Oblivion Remastered

Le titre a été officiellement confirmé et mis en ligne le même jour : ce qui n’est pas courant. C’est vendu plein tarif à 54.99 Euros et 64.99 Euros pour la version Deluxe. Celle-ci comprend deux ensembles d’armures et d’armes personnalisés d’Akatosh et Méhrunès Dagon, l’artbook numérique et la bande-son officielle.

Celles et ceux qui ont joué au jeu original peuvent explorer Cyrodiil comme jamais auparavant avec des effets visuels améliorés et des fonctionnalités de jeu modernisés.

Au niveau du gameplay, Virtuos a revu le comportement des personnages non-joueurs grâce à une intelligence artificielle améliorée. Le studio annonce avoir perfectionné le ressenti des déplacements furtifs et l’équilibrage des niveaux, modernisé le contrôle du personnage-joueur ainsi que le HUD et l’interface utilisateur (esthétique et mécanique). On retrouve également une refonte du système de persuasion, des déplacements des chevaux et des atouts hors combat.

Au niveau du monde, le studio déclare avoir amélioré le ressenti lors de l’exploration, plus particulièrement l’immersion et les systèmes dynamiques. Avec l’évolution dynamique du cycle jour/nuit et de la météo et la mise en surbrillance avec le sort Clairvoyance de la route à suivre pour atteindre le prochain objectif. On bénéficie d’un visuel de la carte du monde embellit, d’un ajustement des règles, des emplacements d’apparition et d’une retouche de la puissance des monstres.

Cette version comprend les extensions Knights of the Nine et The Shivering Isles, mais aussi les DLC Fighter’s Stronghold, Spell Tome Treasures, Vile Lair, Mehrune’s Razor, The Thieves Den, Wizard’s Tower, Orrery, et Horse Pack Armor. Il s’agit bien d’une version complète.

Gros point noir, les mods ne sont pas officiellement supportés, ce qui constitue une erreur majeure et incompréhensible quand on connaît leur importance pour les jeux Bethesda. Le studio reviendra, peut-être, un jour sur cette mesure. La communauté, elle, propose déjà pas mal de choses sur le portail Nexus. On notera un patch fr pour bénéficier de voix française. Pas mal du tout, à part en ce qui concerne la synchronisation labiale. Il y a également pléthore de scripts pour changer les règles du jeu et de presets Reshade.

Une refonte graphique colossale

Virtuos a été chargé de la refonte graphique en utilisant l’Unreal Engine 5 pour améliorer les graphismes, le ray tracing, les textures, les différents modèles et la mise à jour de toutes les animations (comportement des armes, des sorts et du tir à l’arc).

Le studio a procédé à une révision des caméras objective et subjective.

Visuellement, c’est très réussi et le bond technologique est évident.

Les environnements extérieurs sont variés et bien retranscrits. Ils restent un peu vides pour un jeu actuel, mais c’est d’époque. La végétation a été améliorée, elle frétille maintenant avec le vent.

Les intérieurs sont encore mieux maîtrisés avec une bonne gestion des éclairages. On apprécie la finesse des textures qui sont fines et bien détaillées.

Ce qui saute aux yeux, c’est la qualité des effets élémentaires comme le feu, la glace, l’électricité, etc. L’utilisation des sorts magiques est donc bluffante et visuellement très agréable. Et que dire du rendu des portes d’Oblivion, mazette, cela en jette.

 Le ray-tracing enjolive tout cela magnifiquement, surtout en intérieur. En extérieur, cela consomme un max et c’est moins impressionnant. On évolue dans des décors moyenâgeux et non dans une ville remplie de néons.

Les animations des différents personnages restent bien rigides.  L’arthrite devait être un réel fléau, j’imagine, à l’époque, et la fluidité des mouvements n’est pas là. Cela a été amélioré, mais cela reste daté.

C’est le cas aussi des animations faciales lors des nombreuses cinématiques. Avec les monstres, bien sûr, cela passe encore, mais les humains n’expriment aucune émotion avec ces visages figés. La mise en scène n’a pas évolué. Et la technique, ultra-datée, de champ-contre-champ est toujours là. On ne peut pas déplacer notre vue, c’est extrêmement rigide, mais c’est d’époque. Après, j’ai vu le même mécanisme sur Avowed sorti, lui, il y a quelques mois.

Il y a du bon et du moins bon, mais quand même, c’est une très belle évolution du jeu de base.

Au niveau sonore, le studio annonce avoir amélioré les effets sonores ainsi que l’audio 3D. Le sound-design est sympathique, mais ce n’est pas étourdissant non plus. Cela fait le job correctement, mais sans plus.

Les doublages en anglais sont convaincants. Et les musiques embellissent vraiment le tout. Avec des morceaux dynamiques durant les affrontements et plus poétiques durant nos explorations. La nostalgie est là et re-entendre ces mélodies a empli mon cœur de joie.

Ce qui l’a fait saigner, c’est l’optimisation déplorable du jeu à sa sortie. Déjà, on vous indique qu’il faut un processeur avec au moins six cœurs pour être tranquille. Les recommandations sont assez élevées pour un remaster.

Les performances en extérieur sont calamiteuses avec du popping et du clipping omniprésents. Le ray-tracing est forcé (ok, on peut l’enlever via l’ini) et fracasse les FPS selon les endroits. Les chutes de framerates sont donc légion. De gros soucis de performances, donc selon vos bécanes. On rajoute également quelques bugs pour une optimisation à revoir.

Un vrai bon RPG

Alors, je vais être honnête et préciser que je n’ai pas terminé le jeu (pour une fois) et que j’y ai joué uniquement une vingtaine d’heures. C’est peu et très insuffisant pour le finir.

Par contre, cela a été longtemps mon RPG préféré avec Gothic (qui va lui aussi avoir droit à son remaster) et j’ai terminé dans tous les sens le jeu de base et ses extensions. Ce qui m’a occupé plusieurs centaines d’heures de jeu dans mes souvenirs.

Parce que oui, le jeu est très long. L’histoire de base se laisse suivre tranquillement. Les personnages ne sont pas tous très bien développés. C’était bien à l’époque, mais en 20 ans, le jeu vidéo a bien évolué, et notamment dans la narration.

On débloque d’innombrables missions secondaires en écoutant les rumeurs que les PNJ vont nous dévoiler. On peut rejoindre diverses guildes. Et cela déclenchera de nouvelles quêtes afin d’obtenir de nouvelles capacités ou du meilleur matos.

Selon nos factions, les PNJ nous aideront ou au contraire ne voudront plus nous parler.

Notre personnage démarre au plus bas de l’échelle sans rien ou presque dans ces poches. On a le choix entre diverses races qui conditionnent nos points de caractéristiques. Et l’on deviendra, après des centaines d’heures de jeu, un grosbill de chez grosbill.

En effet, c’est avec Oblivion que j’ai le souvenir le plus détonnant de ce qu’est réellement un grosbill dans le jeu vidéo. Avec mes sorts de réflexions (65% ou 85% de renvoi de dégâts, je ne suis plus bien sûr) et une armure qui absorbe quasiment tous les dégâts, je rentrais dans l’arène contre tous les plus gros ennemis que propose le jeu, j’allais faire un truc ou je les regardais me taper pour qu’ils finissent tous morts à mes pieds sans que je bouge le petit doigt.

Bon, avant d’en arriver là, il faut jouer, progresser et dégoter tout le bon matos.

Le développement du personnage est classique : plus on fait une action, plus on va progresser dans celle-ci (sort, arme lourde ou légère, crochetage, persuasion, marche, etc.). Si vous ne connaissez pas le titre, mais que vous avez joué à Skyrim, voir Starfield ou dernièrement Kingdom Come: Deliverance II, vous ne serez pas dépaysé. Oblivion est un peu moins exigeant que ce dernier, car nos denrées ne se périssent pas et que l’on doit moins faire attention à manger et à son apparence.

On est donc assez libre de se faire un personnage pur mage, guerrier ou bien un mixte des deux. On explore beaucoup et on en est récompensé. 

Les combats ont un rendu un peu daté. Cela avance vers vous, toujours tout droit, et vous bloquez et esquivez. On tape jusqu’à ce que le sac de PV meure et voilou. Cela fait le taf, mais c’est quand même un peu vieillot avec une hitbox avec les sorts parfois un peu capricieuse.