Test d’Echoes of the End
Echoes of the End débarque sur nos bécanes. Et c’est édité par Deep Silver et développé par Myrkur Game. Il s’agit du premier titre du studio. Les aventures de Ryn avaient su attiser notre intérêt lors de sa promotion. On attend donc beaucoup de ce lancement. Le titre arrive-t-il à combler nos espérances ? En proposant, une intrigue captivante ? Ainsi qu’un système de combat dynamique ? Cette aventure sera-t-elle satisfaire les fans de fantasy ? Ainsi que les nouveaux arrivants ? Éléments d’explications et verdict ci-dessous.
Echoes of the End

Le jeu se présente comme un action-adventure en troisième personne, mâtiné d’éléments narratifs et de puzzles intégrés au gameplay.
On y suit une quête dans un univers fantasy inspiré des paysages islandais, avec des thèmes de magie volatile, de conflits impériaux et de liens familiaux brisés.
L’aventure dure environ quinze heures pour une partie principale, ce qui en fait une expérience compacte. Cela peut être plus restreint si vous résolvez rapidement les nombreuses énigmes.
La rejouabilité est très faible, il n’y a pas de New Game + et on ne peut pas rejouer les différents chapitres (pour ramasser un item que l’on aurait raté, par ex). En effet, le titre efface constamment notre ancienne sauvegarde et on ne peut pas en créer d’autres. Ce système n’est pas souple et il montre ses limites si vous rencontrez un bug de sauvegarde. Cela n’a pas été mon cas.
Il n’y a qu’une version standard qui est disponible sur Steam à 39,99 euros en France.
On évolue dans un monde ultra-cloisonné. On avance constamment, sans retour en arrière possible, dans de très petits couloirs. C’est vraiment serré !

Ce monde n’est pas immense, mais il est structuré autour d’une carte qui mélange des environnements variés, comme des champs de lave, des sommets enneigés et des ruines anciennes, ce qui donne une sensation de voyage épique malgré tout.
Le level design est inexistant lors de « l’exploration » et durant les combats. Mais dans les zones de puzzles conçues pour encourager l’utilisation des pouvoirs magiques (comme manipuler la gravité pour atteindre des plateformes inaccessibles) c’est un peu plus intéressant. Cela crée un flow naturel, où l’on passe d’une escalade fluide à une énigme environnementale sans se sentir perdu.
Toutefois, la répétitivité va vite se faire sentir. La carte manque de variété dans les transitions entre zones : un seul chemin, un espace avec une énigme, un seul chemin, quelques rares ennemis à trucider, aucun signe de vie à part ces adversaires, un seul chemin, et dès fois une arène pour affronter un boss. C’est comme cela tout le long de notre périple.
Une histoire portée par son héroïne

L’intrigue suit Ryn, une guerrière dotée d’une magie ancienne et instable, qui part à la rescousse de son frère capturé par un empire totalitaire.
En chemin, elle s’allie à Abram Finlay, un érudit tourmenté par son passé et ensemble, ils déterrent une conspiration qui menace de raviver une guerre ancestrale dans le monde d’Aema.
On bénéficie d’une narration intime, centrée sur la confiance qui se bâtit entre les personnages, avec des thèmes de rédemption et de sacrifice qui résonnent au fil des chapitres.
L’histoire est racontée de manière linéaire, mais avec des flashbacks qui ajoutent de la profondeur. Et elle captive surtout par son côté personnel : on s’attache bien à Ryn, dont les doutes et la force intérieure créent une empathie réelle. Ce n’est pas fou, mais j’ai bien aimé ce personnage de femme surpuissante, mais aussi plus fragile psychologiquement. Elle porte littéralement l’intérêt de l’aventure sur ses bras.
Les relations avec le personnage secondaire sont assez bien développées. Mais je l’ai moins apprécié tout comme nos adversaires qui sont quelque peu caricaturaux et sans grand intérêt pour moi.

Les cinématiques sont dynamiques, souvent intégrées au gameplay pour éviter les coupures abruptes. Les animations faciales sont très réalistes et parviennent à capturer les expressions de douleur ou de détermination avec une précision qui renforce l’immersion.
Le doublage anglais est solide, avec des voix qui transmettent bien l’émotion. Les sous-titres français sont clairs, sans fautes notables. Je regrette toutefois que l’on ne puisse pas les agrandir et les colorer (en jaune). C’est un peu petit pour les gens de mon âge haha.
L’histoire racontée est assez prévisible avec des twists qui se voient venir et une fin qui semble un peu rushée. J’aurais aimé trouver plus de lore sur ce monde que l’on ne connaissait pas. La trame se laisse suivre, heureusement que notre héroïne est là, mais cela n’innove pas trop. Et cela manque, pour moi, de moments très mémorables.
Une direction artistique réussie

Echoes of the End mise sur des graphismes qui exploitent bien l’Unreal Engine 5. C’est joli à l’œil et cela arrive à assez bien se renouveler. Même s’il faut bien aimer la montagne !
Les textures sont assez bien détaillées en général, même si les (nombreux) rochers sont plutôt baveux. Cela ressemble bien aux paysages islandais avec des roches craquelées et des herbes balayées par le vent.
Les effets de lumière sont gérés avec finesse, surtout dans les zones sombres où les reflets sur la lave ou la neige créent une atmosphère immersive. En extérieur, on apprécie les jolis skybox qui nous proposent de sublimes couchés de soleil.
Les effets dynamiques comme les explosions magiques ou le brouillard ajoutent du punch aux scènes d’action. Car ils sont très bien rendus.
La direction artistique rend le monde d’Aema crédible, avec une cohérence qui facilite l’immersion. On se sent vraiment dans un univers fantasy, où les éléments naturels influencent l’histoire et les mécaniques du jeu. Par contre, ce monde est totalement vide ! Il n’y a pas âme qui vivent, ni faune, ni humain, ni monstres à part ceux que l’on devra affronter.
Les personnages sont modélisés avec soin, leurs armures et visages paraissant crédibles. Les animations en combat ou en exploration sont assez rigides.

Au final, l’esthétique globale est bien réussie pour ce titre AA.
L’ambiance sonore est correcte. Le sound-design est imparfait avec des manques d’effets environnementaux lors des avalanches ou des explosions. En combat, ils sont assez pêchus pour bien dynamiser les sorts magiques. La musique reste discrète, mais elle accompagne bien les moments clés.
Malheureusement, l’optimisation n’est pas à la hauteur de nos espérances. Le titre souffre de chutes de framerate fréquentes, de stuttering sévère par moments et de popping d’éléments qui brisent l’immersion. Des crashes et bugs de collisions peuvent survenir. Les patchs récents améliorent un peu les choses. Mais, il y a encore une bonne couche de polish à appliquer.
C’est plutôt beau, mais ça demande une machine robuste pour tourner sans accrocs.
Un gameplay monotone

Le titre nous propose de parcourir des environnements variés, mais dans un monde ultra-cloisonné.
On doit résoudre des puzzles environnementaux pour progresser. Notre magie va nous permettre de déplacer des objets (une caisse le plus souvent), d’actionner des leviers ou de déplacer des surfaces sur lesquelles l’on pourra s’accrocher ou sauter.
Ce n’est généralement pas trop compliqué à comprendre, même s’il y en a bien trois ou quatre qui m’ont retenu quelque temps.
Cela arrive assez bien à se renouveler et notre partenaire apporte son aide régulièrement avec son pouvoir. J’ai bien aimé le chapitre avec une gravité fluctuante. Mais globalement, on va nous expliquer le principe et pendant une très grosse demi-heure, on devra l’appliquer pour ensuite en découvrir une autre.

J’aurais personnellement préféré explorer plus librement ce monde avec de bonnes récompenses à la clé que devoir bouger et déplacer sans cesse des obstacles pour poursuivre mon périple. Car c’est essentiellement ce que l’on va faire durant toute la partie.
La prise en main est relativement facile avec des tutoriels intégrés qui expliquent sans alourdir la narration et l’action. La courbe d’apprentissage monte vite pour maîtriser les traversées plus complexes. Mais rien d’insurmontable non plus. On retrouve un sentiment d’accomplissement quand on résout un puzzle astucieux, mais aussi de la répétitivité quand les mêmes mécaniques reviennent sans grande variation.
Des combats bien moyens

Les affrontements fonctionnent autour d’un système hybride : épée pour les attaques au corps-à-corps, magie pour les sorts dévastateurs comme des explosions ou des inversions de gravité qui désorientent les ennemis.
On pare, on esquive et on enchaîne des combos, avec Abram qui peut assister pour des attaques synchronisées, comme un bouclier magique ou un tir de diversion.
Ça se développe au fil du jeu, avec des upgrades qui débloquent de nouveaux sorts, rendant les combats plus accessibles (comme créer une illusion pour diviser un groupe avant de frapper).
Le ressenti est particulier. Car l’IA est nullissime. Je me suis souvent dit qu’ils étaient totalement nazes. Cela va tout droit, on ne nous contourne pas et surtout, ils restent coincés tout le temps par une pierre ou autre. Ils ne bougent plus et essayent d’avancer quand même. Gruut ! Les lanceurs de sorts eux ne remuent pas de base et tous ces ennemis n’interagissent pas avec notre acolyte qui les frappe sans qu’ils réagissent.
Donc l’IA est aux fraises (mais complet) et le plaisir ressenti est vite bien fade avec le combat à l’épée (on ne pourra jamais changer d’arme). Toutefois, les sorts magiques sont bien plus rigolos. C’est basique, mais j’aime sélectionner un ennemi ou un rocher et le balancer sur un autre adversaire. Avec la souris, la sensibilité est bien trop haute, mais on finit par s’y faire (bien obligé !).

Les sorts sont très efficaces, spectaculaires et distrayants. Notre héroïne est surpuissante, elle peut atterrir (après un dash) dans un groupe d’ennemis et vite les massacrer.
La courbe de progression est simple : Ryn gagne de nouvelles capacités au fil de l’histoire, ce qui diversifie légèrement nos approches.
C’est répétitif, on peut se faire mettre à terre rapidement en difficulté haute, surtout contre les boss. Ces derniers proposent des pics de difficulté artificiels. Je ne les ai pas trouvés super intéressants à faire. Et il faudra bien apprendre leurs patterns pour les mettre à terre, car ce sont de véritables barriques de PV.
Les combats sont donc divertissants un temps avec nos pouvoirs magiques, mais très vite redondants et sans grand intérêt à l’épée.
Echoes of the End est un action-adventure ambitieux qui propose un univers fantasy qui n’est pas assez développé. L’histoire personnelle, la détermination et la surpuissance de notre héroïne portent ce récit à bout de bras.
Les graphismes et la direction artistique sont très réussis, mais l’optimisation freine l’expérience.
Pour un premier titre, Myrkur Games ne maîtrise pas très bien son gameplay. Le monde est vide, ultra-cloisonné et on va enchaîner tout au long de l’aventure des chemins étroits, des espaces de puzzles et de petites zones de combat.
Ces derniers ne sont pas terribles. Et seule l’utilisation des sorts magiques apporte des séquences divertissantes, mais assez vite répétitives.
Au final, c'est quand même très moyen. Il n’y a rien de totalement raté (à part l’IA), mais il n’y a rien de super transcendant non plus. Un one-shot qui peut se laisser tenter selon les goûts, mais plutôt en promo selon nous.
- Univers visuellement réussi et inspiré
- Ryn
- Doublage (uniquement en anglais)
- Les sorts magiques
- Optimisation
- IA totalement aux fraises
- Répétitif et ultra-cloisonné