Test de Puzzle Quest : Immortal Edition

Puzzle Quest : Immortal Edition débarque près de vingt ans après l’opus fondateur. Édité par 505 Games et développé par Infinity Plus 2, ce remaster ultime compile les aventures d’Etheria dans une forme affinée pour l’ère moderne. Le premier Puzzle Quest avait su fusionner match-3 et RPG en un hybride irrésistible, captivant par sa simplicité addictive et sa profondeur tactique. On attend donc de cette édition immortelle qu’elle ravive la flamme sans la dénaturer. Ce titre parvient-il à reconquérir le cœur du genre par une campagne étoffée et des mécaniques intemporelles ? À proposer des builds qui récompensent l’expérimentation autant que la stratégie pure ? À contenter les puristes de la saga tout en initiant les curieux à son charme old-school ? Éléments d’explications et verdict ci-dessous.

Puzzle Quest : Immortal Edition

Image de Puzzle Quest: Immortal Edition — le match-3 fait son grand retour

Le titre s’ancre dans un croisement audacieux entre puzzle match-3 et RPG fantasy, où chaque alignement de gemmes se mue en sortilège ou en coup d’épée. On joue au tour par tour en affrontant des ennemis via des grilles de joyaux colorés, tout en gérant quêtes et progression comme dans un classique isométrique.

La durée de vie s’étend sur une cinquantaine d’heures, au bas mot, avec les extensions incluses (Challenge of the Warlords, Revenge of the Plague Lord et The Legend Returns) et les quêtes secondaires qui fourmillent comme des runes oubliées. Mais on va largement dépasser cela, surtout pour les complétistes et si vous utilisez plusieurs classes, car il faut tout recommencer à chaque fois.

Le thème principal évoque un monde fantasy médiéval-fantastique, Etheria est ravagée par des seigneurs de guerre et des fléaux occultes.

L’époque est intemporelle, un mélange de châteaux gothiques et de forêts enchantées qui puisent dans les archétypes D&D sans les singer. Ici, c’est du solo pur et dur, pas de coop ou de guilde en ligne comme Gems of War ou Puzzle Quest 3.

Le titre s’affiche à 14,99 € en France.

Le monde se déploie sur une carte top-down semi-ouverte, où les régions s’enchaînent comme des chapitres d’un grimoire : des villages nichés au pied de montagnes brumeuses aux donjons labyrinthiques taillés dans la pierre vivante.

La taille de la map est généreuse sans verser dans l’immensité vide. Et les quêtes secondaires s’entremêlent à la trame principale via des hubs interconnectés, où un passage secret mène d’une forêt dense à une crypte oubliée, récompensant l’exploration par des artefacts qui altèrent les builds. Cette carte invite à des détours imprévus et impose, comme l’original, pas mal d’allers-retours.

Une histoire sans grands intérêts

L’intrigue nous plonge dans les veines d’Etheria, un royaume fracturé par l’ambition des seigneurs de guerre et les ombres rampantes de la Peste.

On y incarne un aventurier anonyme, choisi parmi les classes classiques (guerrier robuste, mage élémentaire ou rôdeur furtif) pour contrer une menace qui ronge le continent : des artefacts corrompus qui invoquent des légions infernales.

La campagne s’articule autour d’une quête linéaire, mais ramifiée : on rallie des alliés épars, infiltre des forteresses assiégées et affronte des boss titanesques, avec quelques choix qui bifurquent le récit vers une fin rédemptrice ou une descente dans le chaos.

Les extensions enrichissent ce noyau d’épisodes thématiques : une épidémie nécromantique dans Revenge of the Plague Lord, ou des golems ravageurs dans The Legend Returns formant un arc qui culmine en une bataille pour l’âme d’Etheria.

La narration s’appuie sur une mise en scène textuelle avec des dialogues ramifiés qui esquissent les motivations des PNJ via des arbres de réponses nuancés. Les relations secondaires sont bien dosées, avec des arcs qui se développent via des quêtes compagnons.

C’est intéressant de proposer ce background, quelques quêtes ajoutent du lore, mais globalement ce n’est pas si passionnant que cela. Et on a vite envie de zapper certaines séquences pour démarrer un nouveau combat, plutôt que de lire les pérégrinations de ces personnages peu charismatiques.

En tant que remaster, on retrouve le même archétype de héros adaptable. C’est une compilation fluide des opus antérieurs, où le monde d’Etheria a mûri via les extensions, passant d’un conflit local à une apocalypse globale.

Cela pourra en intéresser certain car il y a des ramifications, quelques choix et des twists bien emmenés. Mais les maladresses, comme des quêtes secondaires trop génériques, sous-exploitent le potentiel en laissant certains arcs en suspens comme des gemmes non alignées.

Des graphismes remastérisés

Les graphismes de Puzzle Quest : Immortal Edition adoptent un style 2D remastérisé en 4K, où les assets originaux ont été redessinés pour une netteté accrue, transformant les gemmes et les décors en joyaux.

Lorsque l’on se déplace sur la carte, les environnements se renouvellent avec des villages cossus aux toits de chaumes, des forêts, des grottes ou encore des citadelles. Chaque région injecte sa palette unique. Toutefois, on passera la majeure partie de notre temps en combattant sur un plateau dédié.

Les textures, affinées pour le upscale, capturent proprement sans artéfacts lumineux qui pourraient entraver une bonne visibilité.

L’ambiance sonore est correcte. Les différentes actions sont bien retranscrites, les musiques se laissent écouter un temps et le doublage en français (très restreint) reste convaincant, même si cela n’est pas mémorable.

L’optimisation est sobre et maîtrisée. C’est un match 3 donc encore heureux que cela tourne bien sur nos bécanes sans ralentissements ou chutes de framerate lorsque les sorts sont lancés. Je n’ai pas croisé de bugs par ailleurs.

Un gameplay générationnel

Dans Puzzle Quest : Immortal Edition, on endosse le rôle d’un héros errant sur la carte d’Etheria, traquant quêtes et rencontre.

On va naviguer sur la map, avec beaucoup d’aller-retours pour glaner des missions comme traquer un artefact volé ou purger un nid de gobelins. Ensuite, on va plonger dans des batailles dans lesquelles l’on aligne des gemmes sur une grille 8×8 pour accumuler mana, or, xp et frappes.

Les règles sont limpides : matcher trois joyaux ou plus d’une couleur remplit le réservoir correspondant. On ne peut déplacer qu’une seule gemme par tour horizontalement ou verticalement. Il y a quatre gemmes de couleurs différentes (jaune, vert, bleu et rouge), des gemmes d’or et d’xp. Si on aligne quatre gemmes identiques, on gagne un tour et avec cinq, un joker apparait pour booster le remplissage des couleurs.

Une fois nos sorts remplis, on peut les lancer pour faire des dégâts ou des bonus et des malus. Il reste les crânes qui infligent des dégâts directs. L’or permet d’acheter du matos, d’améliorer nos compétences et notre citadelle.

C’est amusant dans sa boucle hypnotique, un mélange de rush cérébral et de satisfaction tactique où un bon alignement cascade en combo dévastateur.

Les combats sont plus longs que dans Gems of War ou le dernier Puzzle Quest 3. On notera, par ailleurs, que l’IA a l’habitude de tricher, par moment, avec des combinaisons sorties de nulle part qui font cascader le plateau à notre désavantage. Cela m’est arrivé plusieurs fois de me dire, mais quelles étaient les chances de pouvoir faire cela ? Un peu frustrant, car cela parait un peu trop gros par moment pour être vrai !

La prise en main est immédiate avec une progression du personnage généreuse. On monte en niveau via l’XP glanée en combat et en récompenses. On pourra débloquer des sorts plus puissants et améliorer nos attributs comme dans n’importe quel Rpg. On va, également, s’équiper de reliques (4 slots possibles) qui boostent les stats ou altèrent la grille (comme un sort qui gèle une colonne).

Les classes diffèrent par leurs builds : le Paladin excelle en build furtif, avec des dashes qui repositionnent les gemmes pour des setups infaillibles, l’Elementalist mise (forcément) sur les sorts élémentaires, le Warlock invoque des sbires via des matches sombres, etc.

Puzzle Quest : Immortal Edition propose une nouvelle classe, le maître d’épées. Je n’ai pas commencé avec lui, mais j’ai refait une partie très vite pour le tester.

On peut dire qu’il est très puissant dès le départ. Sa particularité réside dans le fait de booster ses sorts. On lance d’abord un sort peu onéreux (une gemme de chaque type), on bénéficie d’un tour supplémentaire et on peut donc booster un sort immédiatement. Son coup d’épée et très puissant, on fera vite des ravages avec lui.

Ce qui fonctionne à ravir dans le jeu, c’est cette fusion : les quêtes avancent l’histoire tout en nourrissant le grind, avec des puzzles bonus et une citadelle à upgrader pour des bonus passifs.

Le ressenti est celui d’une addiction sournoise, où l’on vise « juste un match de plus » qui débouche sur des heures envolées, stratégique sans être punitif.

On progresse sans stagner, chaque chapitre déverrouillant des layers de profondeur qui gardent la fraîcheur. Sur la durée, ça mûrit finement : les duels initiaux sont des échauffements tactiques, mais les boss finaux exigent de combiner frappes, sorts et buffs environnementaux pour bloquer les contres.

L’aventure est dense et généreuse, avec un amusement constant du prologue au climax où les pics d’euphorie masquent les rares plateaux.

Comparé aux opus antérieurs, c’est une avancée nette : la grille est plus réactive, les UI affinées éliminent les frustrations old-gen, et les ajouts comme la nouvelle classe corrigent les déséquilibres sans régresser.

Un shot de dopamine pour les fans de match-3. Ça plaira aux grinders patients qui chassent les synergies parfaites ou aux casuals en quête de sessions immédiatement amusantes et prenantes. Pour d’autres, ce focus solitaire pourra paraître répétitif s’ils n’adhèrent pas au concept.

Puzzle Quest : Immortal Edition ressuscite une légende du match-3 RPG en un remaster cohérent qui compile vingt ans de quêtes.

D'une carte dense qui tisse exploration et narration en passant par une direction artistique 4K remise au goût du jour. Et un gameplay hypnotique qui fusionne puzzle et progression, ce titre affine l'essence originelle pour un public moderne.

Les combats, joyau stratégique du tout, assurent une addiction tenace. Il comble les vétérans par sa fidélité enrichie et initie les novices à un classique intemporel.

On le conseille aux amateurs de puzzles cérébraux mâtinés de RPG, ceux qui savourent les builds ingénieux et les campagnes solitaires.

 

Points positifs
  • Boucle de gameplay addictive et stratégique
  • Contenu massif, incluant toutes les extensions
  • Remaster cohérent avec une optimisation fluide
  • Builds de classes variés, récompensant l'expérimentation
  • Rejouabilité via les différentes classes
  • Qualité/Prix
Points négatifs
  • IA adverse parfois trop avantageuse
  • Animations et transitions lentes qui étirent les rounds
  • Quêtes secondaires répétitives en mid-game
  • Que d’allers-retours inutiles