Test de Project Motor Racing
Dans un contexte où les simulations automobiles cherchent à concilier réalisme et accessibilité, la question demeure : comment proposer une expérience qui séduise à la fois les passionnés exigeants et les joueurs curieux ? C’est dans cette perspective que s’inscrit Project Motor Racing.
En effet, les créateurs de Project CARS repartent à l’assaut de la piste avec ce nouveau titre sorti le 25 novembre 2025. Project Motor Racing (PMR) est le nouveau-né du studio Straight4 Studios, fondé par Ian Bell, l’homme derrière Project CARS. Développé sur le moteur GIANTS Engine (celui utilisé pour Farming Simulator), ce jeu de simulation automobile vise à offrir une expérience réaliste, immersive et accessible.
Project Motor Racing

Avec 70 voitures et 28 circuits scannés en laser, le studio nous promet un voyage à travers plusieurs décennies distinctes de l’histoire automobile. Il y en a pour tous les goûts, avec des GT classiques ou encore les hypercars LMDh d’aujourd’hui.
Le mode carrière est assez vide : en effet, on s’occupe de payer pour participer aux courses afin de pouvoir rafler la mise en terminant sur le podium, pour acquérir de nouveaux véhicules et participer à de nouvelles courses… Mais ça manque d’âme. Aucun lien ne se crée avec le jeu.
Dès le lancement, le titre a toutefois misé sur une ouverture immédiate à la communauté grâce à la prise en charge des mods. Les joueurs peuvent créer et partager du contenu directement via l’éditeur officiel intégré au moteur GIANTS Engine. Les premiers ajouts sont déjà disponibles, confirmant l’importance donnée à la personnalisation.

La carrière solo reprend les codes du sport automobile professionnel : il faut gérer ses ressources, ses réparations et ses performances, chaque erreur pouvant compromettre une saison entière. Le jeu inclut aussi des courses en ligne classées, avec des salons personnalisables et des systèmes de classement distincts.
Les débutants disposent d’options d’assistance et d’une IA ajustable, tandis que les pilotes expérimentés bénéficient d’un moteur de simulation cadencé à 720 Hz et d’un retour de force optimisé pour les périphériques compatibles.
Enfin, on trouve également des circuits authentiques comme Spa-Francorchamps, Daytona, Mount Panorama ou le Nürburgring, y compris la Nordschleife. Chaque piste utilise le modèle de surface dynamique « True2Track », qui modifie l’adhérence au fil des tours et des conditions, renforçant l’immersion et la variété des sensations de pilotage.
Une modélisation fidèle

On sent que le studio a mis l’accent sur la fidélité visuelle. Les voitures, aux marques variées telles qu’Audi, BMW, Aston Martin, etc, sont reproduites avec un niveau de détail impressionnant. Les circuits, eux, sont scannés en laser, permettant une haute précision afin de nous permettre de vivre chaque virage.
La météo est au rendez-vous, avec un système jour/nuit, du soleil ou encore de la pluie. Et c’est sur cette dernière que l’on remarque qu’au niveau de la conduite, il faut bien adapter celle-ci. Mais visuellement, ça ne crée rien : un gros effet de bave sur les voitures, par exemple…
L’ambiance est sobre, épurée, assez minimaliste et ce choix participe à cruel manque de vie…
Au niveau sonore, dans les jeux automobiles, je veux juste le rugissement des moteurs, le crissement des pneus et le bruit des collisions. Donc, je coupe tout le reste. L’immersion sonore est dans l’ensemble de qualité, mais certains impacts manquent de réalisme, et des sons artificiels pour plusieurs véhicules gâchent le résultat final…
L’optimisation a suscité des débats dès la sortie. Plusieurs joueurs ont relevé des soucis de performances, notamment des baisses de framerate et des micro-saccades sur certaines configurations, en particulier lors des conditions météo complexes. Les premiers correctifs publiés par le studio ont permis de stabiliser le jeu, avec une meilleure gestion de la mémoire et une réduction des crashs en ligne. Même s’il reste encore des choses à peaufiner.
Une physique précise… trop précise

* Étant blessé, je n’ai pu tester le jeu qu’avec une manette.
Les voitures réagissent de manière cohérente et prévisible, ce qui est très agréable. La gestion de la température des pneus est vraiment un plus, mais elle se retrouve pénalisante, tant l’IA semble avoir la température parfaite…
Et à trop vouloir faire dans la perfection, on a souvent l’impression d’être enfermé : non pas dans une voiture de course, mais dans une carcasse vide. La voiture veut partir, elle demande que ça… mais non, un truc l’en empêche.
Cette sensation de retenue se traduit par une conduite parfois trop sage, comme si le moteur du jeu bridait l’élan naturel des véhicules. L’impression de vitesse existe, mais elle reste contenue et cela peut frustrer ceux qui recherchent une expérience plus brute, plus viscérale.

Toutefois, cette approche permet aussi de mieux se concentrer sur la précision des trajectoires et la gestion des paramètres mécaniques. Le pilotage devient alors une affaire de discipline, où chaque virage est une épreuve de patience et de contrôle. Ce qui pourra plaire aux puristes.
Enfin, notons que l’IA, bien qu’efficace, manque de variété dans ses comportements. Les adversaires semblent de temps en temps trop homogènes, comme s’ils partageaient une même logique de course. Cela donne des compétitions régulières, mais qui peinent à surprendre ou à créer des moments imprévisibles, pourtant essentiels pour ressentir la tension d’un véritable duel sur piste.
Project Motor Racing, c’est clairement fait pour les puristes. Mais attention : c’est cher et il y a encore plein de trucs à corriger. Avec les licenciements récents, on peut se demander combien de temps le jeu va tenir. Malgré une direction artistique fidèle, une optimisation encore perfectible et un gameplay qui divise, le titre reste une tentative ambitieuse de Straight4 Studios pour offrir une simulation exigeante sur PC. Reste à savoir si les mises à jour suivront et si la communauté pourra maintenir l’élan autour de ce projet.
- Modélisation des véhicules
- Modding
- Des mises à jour qui améliorent la simulation
- Manque d'âme sur tous les aspects
- Prix élevé avec des DLC dès le lancement
- Manque de fun