Test : The Scourge Project

Les studios Tragnarion, créés en 2003 par neuf joueurs dont trois femmes (50 employés aujourd’hui), tentent l’aventure PC avec The Scourge Project. Il s’agit en fait du troisième jeu réalisé en leur nom. Ils ont commencé sur Nintendo DS avant de faire un tour du côté de l’iPhone. C’est leur première expérience PC, la première fois qu’ils travaillent sur un Third Person Shooter et un coop qui plus est. Un véritable baptême du feu pour ce studio plus proche du modèle indépendant que la grosse boîte qui brasse des millions. The Scourge Project permet de jouer en coop à 4 sur une campagne à la courte durée de vie (5h) mais au prix tout doux, 15 euros.

Ils connaissent UT par cœur.

On se souvient d’UT 99 qui posait « l’intrigue » du jeu directement au lancement de jeu sans passer par la case campagne. The Scourge Project fait la même chose, la société Nogari réalise des expériences un peu particulières sur une météorite ramassée il y a quelques années. Ils ont pu extraire de cette météorite une source d’énergie qui donne des capacités spéciales, l’ambrosia. Cette source d’énergie était déjà connue et utilisée mais jamais de manière aussi concentrée. La société Tarn, toute aussi pleine de mauvaises intentions, décide de recruter quatre mercenaires pour sauver le Dr. Reisbeck, un agent double qui a espionné les recherches de la Nogari Corporation pour le compte de Tarn. Accessoirement, Tarn veut que nous récupérions la fameuse météorite mais en arrivant dans les laboratoires de Nogari, vous découvrez que les choses ne vont pas être si faciles que ça. Nogari a fait appel à ses meilleurs hommes, Blur et Phase, tous deux sous les ordres d’une femme, Lilith, aussi sexy que meurtrière. Surtout, le laboratoire est en proie aux pouvoirs de la météorite, celle-ci est en train de transformer la planète grâce à des sortes de champignons qui contaminent l’air, et des Scourges, de violentes bestioles capable de grimper aux plafonds avant de bondir sur vous.
Vous l’aurez compris, The Scourge Project vous plonge dans un environnement particulièrement hostile avec des soldats armés jusqu’aux dents et des monstres qui sont bien décidées à faire de cette planète, la leur. Vous êtes une équipe de quatre mercenaires, menée par un ancien militaire démis de ses fonctions nommé Stonewall, s’il a accepté la mission de Tarn, c’est que les preuves de son innocence se trouvent dans le laboratoire Nogari. Le reste de la fine équipe se compose de Amp, une femme qui n’a peur de rien et dont la précision dépasse tous ses camarades masculins. Puis vient Mass, une montagne de muscles adepte des grosses mitrailleuses, témoin des massacres engendrés par ces sociétés, il avait décidé de combattre Tarn avant de les rejoindre face à la sur-puissance de Nogari. Enfin, il reste Shade dont le visage a été meurtri par les actes de la société Nogari, c’est avec une profonde soif de vengeance qu’il décide de rejoindre l’équipe.

Du coop coopératif.

Je n’aurai qu’un conseil à vous donner, The Scourge doit être joué en coopératif, il a été fait pour ça et s’il propose de faire la campagne en solo, c’est simplement pour faire joli. D’ailleurs, vous ne pourrez gérer qu’une seule sauvegarde, soit la partie solo, soit la partie multi, en sachant que vous pouvez convertir cette sauvegarde quand bon vous semble. Toutefois, votre progression est tirée vers le bas, comprendre par là que vous ne pourrez pas rejoindre une partie plus avancée que la votre, c’est pourquoi je vous encourage vivement à faire votre propre coop et y rester jusqu’au bout.
Vous pourrez alors vivre une aventure rondement menée, alternant les combats contre les soldats Nogari et les Scourges, le tout ponctué de quelques moments de repos dans les ascenseurs, histoire de communiquer en toute sérénité avec vos compagnons d’armes. Avant de terminer sur des boss vraiment corsés où le travail d’équipe sera indispensable. The Scourge Project, c’est un vrai coop où vous devez vous organiser rapidement, combattre intelligemment en binôme car vos adversaires sont couillus. Même s’ils sont parfois vraiment idiots, leur puissance de frappe est sans pareil et quelques balles vous mettront à terre. Si personne ne vous soigne à temps, vous êtes bons pour recommencer depuis le dernier point de contrôle. Le joueur débile qui fonce dans le tas peut devenir une vraie plaie pour ses camarades comme il peut être un élément clé grâce à une bonne diversion.
Les combats contre les Scourges est ce qu’aurait du être les combats contre les Aliens dans AVP. Les Scourges sont intelligents, ils peuvent attaquer à distance comme au corps à corps. Leurs pattes peuvent s’agripper à n’importe quelle paroi, ils peuvent alors en profiter pour vous prendre à revers en passant par les plafonds. Vous rencontrerez ces aliens durant des phases de couloir très intenses, dans le noir et avec des munitions réduites. Les studios Tragnarions ont en fait surtout travaillé l’IA pour qu’elle sache vous encercler dans le cas des Scourges tandis que les Nogari feront surtout hurler les canons.

Un gameplay parfois hasardeux.

La principale barrière au plaisir du jeu est le gameplay parfois hasardeux, il faut souvent appuyer plusieurs fois sur la barre d’espace pour que votre personnage comprenne que vous voulez vous planquer. Il n’est pas possible de faire des galipettes pour vous glisser d’une barricade à une autre. La seule possibilité est de passer par-dessus le muret et encore, c’est si le jeu comprend ce que vous lui demandez. Vous vous habituerez vite, surtout que dans le feu de l’action, nous n’avons pas trop le temps de réfléchir à tout ça, mais tous ces petits ajouts auraient été bien pratiques.
La gestion des armes et des pouvoirs sont par contre excellentes, il faut dire qu’il y en a peu, vous ne pourrez de toute façon porter au mieux qu’une mitrailleuse et un fusil pompe ou une arme de poing. Il n’y a que deux compétences, le bouclier et l’onde de choc. Le premier est particulièrement utile pour protéger vos amis ou vous protéger pendant que vous soignez votre coéquipier. L’onde de choc est clairement inutile, son effet se diffuse que sur un très court rayon et c’est vraiment dans une situation suicide que vous l’utiliserez.

L’enrobage est très plaisant.

The Scourge Projet est un jeu très animé pour lequel on regrettera de temps en temps le manque de contenu dans la variété des armes notamment. Mais il faut bien avouer que le travail réalisé sur le jeu est tout à fait correct, l’Unreal Engine 3 réussit bien mieux que dans un certain Dark Void, les skins sont jolis, il n’y a que les environnements qui pêchent un peu par des textures assez fades. Il faudra par contre faire attention aux chutes de framerate lors des rixes avec les Scourges et faire avec les quelques bugs du jeu : l’IA qui se bloque, les personnages des cinématiques qui ne disparaissent pas (lol).
L’histoire est plutôt sympa et très rythmée, les anglophobes auront seulement la possibilité d’avoir les sous-titres en français, il faudra rester concentrer car pas mal de dialogues se font en plein combat. Surtout qu’il ne faudrait pas les rater, l’équipe étant très hétéroclite, les conversations sont pêchues et avec une pointe d’humour bienvenue.
Le mode Multi est quant à lui rigolo deux minutes comme celui de BioShock 2. Vous aurez droit à du DM, du TDM et du CTF sur seulement trois maps. Vraiment, il n’y a que le coop qui soit bien fichu et pour 15 euros, vous ne vous sentirez pas lésé. Reste à savoir si le studio compte sortir une suite rapidement et comment cela se passera. Enfin, Steam s’amuse souvent à proposer des packs de 4 jeux, c’est bien dommage de ne pas l’avoir fait pour The Scourge Project.
En tout cas, si le jeu vous tente, il faudra vous décider vite avant que son coop soit déserté, j’ai pu réaliser deux fois la campagne à 4. Il n’y a donc aucun problème pour le moment et les pings même en étant hoster sont plutôt corrects.