Jeu vidéo / Far Cry 2

Date de sortie
Développeur
Ubisoft Montreal
Éditeur
Ubisoft
Moteur
-
Mode de jeu
-
Thèmes du jeu
Aventure, First Person Shooter
Jaquette PC de Far Cry 2

Test de Far Cry 2

Bienvenue en Afrique…

Venant d’un FPS, il ne faut pas s’attendre à un scénario extraordinaire, on débarque donc dans un pays africain imaginaire (mais quasiment tous les pays d’Afrique peuvent faire l’affaire de notre terrain de jeu) et un groupe inconnu vous a donné ordre de tuer le Chacal, un important vendeur d’armes qui a déjà sévi dans une dizaine d’autres pays africains dixit un journaliste présent sur les lieux. On arrive au pays en avion, la cinématique d’introduction se déroule en taxi, on vous emmène jusqu’à Pala. La première impression reste que c’est très beau, on n’atteint pas le CryEngine graphiquement mais on a la fluidité en plus ! Les décors africains se laissent facilement regarder, mais surtout, c’est l’ambiance que suggère cette introduction qui est pleine de promesses. Le peuple du pays tente de le fuir, on les voit au bord des routes, marchant désespérément à la recherche d’un lieu où s’abriter. Bref, il y a de la vie, autre que militaire ! On croisera un fermier, on verra au loin un feu dans la brousse, un bateau de pêche en fonction…
L’absence de HUD vient ajouter en réalisme et c’est sur une vraie carte que vous essayerez de vous repérer. Vous devrez réparer vos véhicules et arracher vous-même les balles de votre corps mais tout cela se fait automatiquement après le clic approprié.

Les promesses ne sont que des promesses…

Une fois arrivé à Pala, vous faites votre première crise dûe à la malaria, évanoui, vous vous réveillez lorsqu’un conflit éclate dans la ville. Il est temps de prendre en main votre personnage et on comprend rapidement qu’il faut tuer tout le monde, ils sont où les villageois ? Bref, là où le jeu semblait avoir une vraie vie, il n’y a que des militaires qui tirent sur tout ce qui bouge ou même, ce qui ne bouge pas. En effet, l’IA est assez déplorable, elle est capable du meilleur comme du pire, mais le plus souvent, c’est surréaliste. Tend que vous n’êtes pas détecté, vous pouvez rester dans les fougères, par contre, dès que vous êtes repéré vous pouvez en ressortir, l’IA activant ses jumelles anti-brousse vous n’avez plus aucune chance de rester discret. De plus, à force de progresser dans le jeu, l’IA gagne en gilet par balle au point de devenir de vrai robot, lors de la seconde partie, il vous arrivera de vider un chargeur entier pour tuer un homme. Nul !
C’est ensuite les caractéristiques des armes qui sont loufoques, le fusil à pompe pourra faire mouche à une centaine de mètres, les armes, tant qu’elles sont tenues par l’ennemi peuvent tirer à travers les murs. Ce qui n’est pas le cas pour les vôtres provocant une forte propension à l’énervement.

Far Cry 2 - Screenshot 1
À l'aube ou au crépuscule, le jeu n'est franchement pas laid

J’aime le feu…

Malgré que le gameplay soit détruit par cette IA souvent idiote et invincible lors de la seconde partie, il y a un potentiel non négligeable qui se cache derrière Far Cry 2 ! Tout d’abord, le moteur Dunia qui nous offre des environnements bien plus agréables à l’œil qu’un certain Crysis grâce à une bonne gestion du cycle jour/nuit. Mais surtout, c’est la gestion du feu qui est extraordinaire, gros point noir malheureusement, c’est que le climat ne se prête pas vraiment à la progression du feu, la propagation s’avère minimaliste. En presque 20h de jeu, je n’ai eu droit qu’à une seule tempête mais c’est dans ce cas là qu’une attaque au lance-flamme fut la plus jouissive de toute la partie.

Le terrain est grand et se divise en deux parties offrant des environnements distincts, tantôt la jungle, tantôt la savane ou encore une plaine désertique où trône une oasis. Par ailleurs, l’environnement changera au gré de vos missions, par exemple, l’explosion d’un pipeline fournira à nouveau la rivière asséchée en eau et deviendra dès lors accessible en bateau. Un train saboté, et vous le recroiserez plus tard au même endroit… Ce terrain de jeu, très bac à sable et ouvert souffre, et c’est bien là le problème, de montagnes trop souvent inaccessibles, de plus, les lieux regorgent de checkpoints gardés par trois à sept hommes et les routes sont plombées par des véhicules de reconnaissance bien trop fréquent.
Bien que la carte soit grande, la deuxième partie de la carte (aussi grande que la première) n’est utile qu’après 50% du jeu justement, et la première partie de la carte devient alors inutile à son tour. Dommage, il aurait été attractif de pouvoir évoluer dans un terrain unique.

Far Cry 2 - Screenshot 2
Il arrivera de croiser quelques animaux de la savanne

Il faut être motivé pour aller au bout.

Les missions sont nombreuses mais se ressemblent beaucoup, il s’agira toujours de tuer quelqu’un, de détruire une cible ou de récupérer un objet. Il fallait s’y attendre, nous sommes dans un FPS ! Ce qui est dommage, c’est que cela est rarement bien amené, pas que le scénario soit mauvais, au contraire même. Quand à votre personnage, vous êtes un mercenaire prêt à tout pour quelques diamants et ce, quelque soit la faction qui vous offre une mission. Parlons-en de ces factions, il y en a deux, l’UFLL et l’APR, leur implantation au sein du jeu est extrêmement mauvais. D’une part, c’est eux que vous trouverez aux checkpoints, bien que vous fassiez les missions de l’APR, leurs checkpoints seront toujours hostiles envers vous, c’est simple, croisez n’importe qui, potentiels amis ou ennemis ils ne réfléchiront pas et vous tirerons dessus. C’est là que l’on découvre le plus improbable des subterfuges de la part d’Ubisoft, grâce à un scénario à fort potentiel mais très mal amené, vous ne pourrez jamais choisir un des deux camps, ainsi, vous commencerez soit par faire les missions de l’APR soit celles de l’UFLL pensant que vous choisirez définitivement un camp avant de découvrir sans autre issue, d’accomplir les missions de l’ennemi que vous vous êtes fait. Un comble… Déculpabilisant ainsi le choix d’Ubisoft de ne créer aucun allié durant la partie. Pour se faire pardonner, vous rencontrerez une dizaine de mercenaires durant la partie qui vous proposeront des missions annexes ou une manière différente et souvent plus intéressante d’appréhender une mission principale. De plus, sur les deux parties de la carte, un mercenaire sera toujours à disposition pour vous sauvez la vie, en effet, il est impossible de mourir sauf très volontairement. Cette facilité est très appréciée par Ubisoft, beaucoup moins pour les joueurs en recherche d’un défi, aussi infime soit-il.

Une ouverture qui nous sauve la vie. Mais pourquoi ce respawn ?

Contrairement à Crysis, vous pourrez vraiment choisir votre méthode d’attaque, l’inconvénient est qu’Ubisoft a choisi de ne jamais préconiser une stratégie plus qu’une autre selon les cas. Ainsi c’est à vous et vous seul que revient cette tache, grâce au large arsenal proposé, allant du Uzi au lance roquettes en passant par le FAL. J’ai pu faire une attaque surprise la nuit, faire une attaque discrète en éliminant uniquement ma cible avant de m’enfuir, en attaquant silencieusement au sniper, en faisant diversion grâce à un incendie ou encore en faisant le gros bourrin à coup de roquettes et de grenades. J’ai même pu pénétrer un camp sans me faire repérer et récupérer l’objet que je devais ramener à mes patrons. Mais n’oubliez jamais, c’est vous qui choisissez !
Dommage que les ennemis soient partout sur les routes et réapparaissent de façon automatique au milieu de chaque checkpoint, même après l’avoir attaqué il y a cinq minutes. Ce respawn incessant est insupportable et gâche le plaisir du jeu, dès lors, on préfère passer les checkpoints en force mais même avec cette méthode, c’est agaçant car ils auront tôt fait de vous rattraper avec leurs jeeps boostées au kit NOS et la localisation inexistante des dégâts sur le véhicule. En effet, qu’ils tirent de face, de côté ou de dos, l’ennemi fera toujours les mêmes dégâts sur votre véhicule, c’est-à-dire, endommager le moteur ce qui vous empêchera d’avancer. Vous comprendrez aussi qu’il est inutile de viser le réservoir d’un camion ou les roues.

Je me suis envoyé une dose de morphine et j’ai réfléchi sur ce qu’il manque au jeu !

Comme vous avez pu le constater, les défauts de Far Cry 2 ne sont pas si nombreux que cela mais ils sont grotesques et concernent les éléments principaux du jeu. Pourtant, il ne faudrait pas grand-chose pour qu’un Far Cry 3 puisse être un excellent FPS ouvert, un vrai !
Tout d’abord, une IA plus intelligente capable de travailler en équipe, de réellement nous prendre à revers, car malgré d’autres tests trouvables sur Internet, l’IA n’est pas aussi stratégique qu’on le croit et c’est plus souvent dans l’optique de se sauver des flammes que pour nous tuer que l’ennemi se déplacera. Qu’ils réapparaissent, pourquoi pas, ça crée des combats, mais par pitié ! Faut les faire apparaître seulement après quelques jours de jeu. (le jeu se fait en une dizaine de jours ingame)
L’arsenal est gigantesque mais souffre d’une impuissance face à ces Iron Man africains, qui peuvent encaisser jusqu’à trente balles du meilleur des fusils d’assaut. Au final, l’arme la plus efficace reste la machette de près et le sniper de loin. De plus, la dispersion des armes et leurs caractéristiques en général ne permettent pas au joueur de profiter pleinement de son imagination dans la manière d’attaquer un camp, un fusil à pompe qui fait mouche à une centaine de mètres, non merci…
Ubisoft devrait aussi donner la possibilité au joueur de choisir un camp, décuplant la rejouabilité du jeu vidéo en faisant tantôt la partie dans une faction, tantôt dans l’autre. Cela permettrait aussi de faire un système de capture des checkpoints, chaque faction aurait sa réserve de soldats, réserve insuffisante pour contrôler tous les checkpoints. A vous alors d’attaquer les lieux les plus stratégiques pour que votre faction les conserve ensuite.

Far Cry 2 - Screenshot 3
Qui pouvait imaginer qu'ici, une rivière coulerai de nouveau ?

Les missions ne sont pas inintéressantes pour un FPS et les méthodes employées pour les proposer au joueur sont plutôt variées. Par contre, malgré que la forme change, le fond n’est pas toujours très bon, ainsi, lorsque vous avez pour mission d’attaquer un convoi (pour avoir accès à de nouvelles armes), vous verrez ce convoi faire le tour d’un « quartier » grâce à votre carte. Il ne vous restera plus qu’à choisir où attaquer. Cela serait bien mieux amené si, sur la carte, était indiqué le trajet que va faire le convoi d’un camp jusqu’à un autre. Le joueur pourra ainsi choisir d’attaquer ce convoi soit sur la route, soit au point de départ ou d’arrivée. Les convois sont qui plus est très faibles, ne se composant que d’un camion et d’une à trois jeeps dont vous viendrez facilement à bout.

La géographie du lieu n’est pas mal du tout mais ces montagnes qui font barrières sont lassantes à la longue, pourquoi pas en enlever quelques unes et rendre les autres accessibles pour en faire d’excellents postes de sniper, aussi bien pour nous que pour l’ennemi. L’occasion de rendre l’un des véhicules du jeu plus pratique, à savoir, le deltaplane.

Ma dernière revendication, c’est un jeu qui soit à l’image de l’excellente introduction à laquelle nous avons droit, c’est-à-dire de trouver sur les routes autre chose que des ennemis comme des réfugiés, un éleveur qui déplace son bétail, un convoi militaire qui ne fera que riposter si on l’agresse, des feux de campagne et j’en passe ! Un environnement vivant, qui va plus loin que trois sortes d’animaux, à savoir des zèbres, des gnous et des gazelles… sans oublier l’impérissable ennemi.

Attention : Bien lire les prescriptions avant de jouer à Far Cry 2.

Far Cry 2 n’est pas un mauvais jeu, il propose un environnement ouvert, un scénario intéressant avec quelques rebondissements mais il souffre de nombreux soucis de gameplay bien qu’il ait un potentiel énorme. Tout est gâché par un respawn énervant et une IA déplorable ainsi que l’obligation de ne pouvoir choisir un camp : APR ou UFLL.
Le jeu est long, une quinzaine d’heures pour peu que vous fassiez le scénario principal et une partie des missions annexes. C’est à vous de voir si les défauts énoncés ne vous empêcheront pas de jouer à Far Cry 2. Ne serait-ce qu’encourager Ubisoft à améliorer le futur opus, déjà annoncé, Far Cry 3. Qui pourrait bien être une bombe de gameplay si Ubi fait un effort de ce côté-là. Tout ce que nous savons pour le moment, c’est qu’ils ont décidé d’utiliser le même moteur, voilà un travail qu’ils n’auront plus à faire, l’occasion de se concenter sur le gameplay uniquement ! Le potentiel du jeu, son moteur graphique très bien optimisé et assez agréable à l’oeil ainsi qu’une durée de vie somme toute intéressante lui font gagner deux points supplémentaires. Si cela ne vous intéresse pas, ne prenez pas Far Cry 2.