Jeu vidéo / Grand Ages : Rome

Date de sortie
Développeur
Haemimont Games
Moteur
-
Modes de jeu
Types de jeu
Gestion, Stratégie Temps Réel
-
Jaquette PC de Grand Ages : Rome

Test de Grand Ages : Rome


Kalypso frappe une nouvelle fois et nous offre une suite à leur jeu de gestion : Imperium Romanum. Il leur aura fallu peu de temps pour nous proposer Grand Ages : Rome. Ce dernier tient compte d’un bon nombre de reproches faits à son aîné et propose donc une version améliorée. C’est avec un certain plaisir que je plonge dans cette suite qui reste à mes yeux, l’un des seuls jeux de gestion antique qui propose un panel assez large de fonctionnalité et un univers plutôt joli.

On fait quoi dans Grand Ages : Rome ?

Grand Ages Rome - 1
L'Europe entière fait l'objet de la campagne du jeu.

Si Grand Ages : Rome a la prétention d’être une amélioration de son prédécesseur, les rouages quant à eux ne bougent pas d’un poil. Il s’agit toujours de construire une ville au temps de la Rome antique et de la faire prospérer comme il se doit. Faire d’elle une cité riche et commerciale ou une pure cité militaire. Pour satisfaire les besoins des habitants, il vous faudra produire ou récolter des matières premières comme du blé, de la viande de porc, du bois, du fer ou encore de la pierre. Ensuite, il conviendra d’en transformer la plus part : farine, pain, armes… Puis, vous bâtirez des théâtres, des temples, un colisée, des marchés, des tavernes, des thermes et j’en passe afin de répondre efficacement à la règle « du pain et des jeux ». De ce côté, le jeu n’a pas bougé d’un poil, les bâtiments ont chacun leur rayon d’action dans lequel il convient de bâtir d’autres bâtiments, il faudra vous assurer d’avoir un bon score pour la nourriture, l’hygiène, la religion et l’emploi si vous ne voulez pas subir la colère des Dieux, des émeutes en tout genre ou la désertion de votre cité. Au contraire, si tout va bien pour vous, vous profiterez de quelques bonus, par exemple, la bénédiction de Saturne qui double les revenus des temples à son effigie. Vaincre de nombreux ennemis, une nourriture abondante, des loisirs importants, tout cela fait l’objet de bonus mais aussi de malus. A vous d’être du bon côté de la barrière, ou du moins, d’être dans la zone intermédiaire.

Pour arriver à vos fins, c’est d’un simple clic gauche de la souris que vous ferez apparaître une interface circulaire proposant des menus basiques du type : bâtiments pour récolter des ressources, bâtiments pour produire des ressources, bâtiments pour la cité blablabla… Ensuite, dans chacune de ces catégories, vous aurez un nouveau menu circulaire qui intègre le premier qui vous proposera les différents bâtiments de la dite catégorie. C’est sobre, efficace, vraiment, on aime. En parcourant les menus, vous découvrirez même quelques nouveaux édifices. En retournant dans le vrai menu du jeu, vous trouverez des paramètres variés et nombreux, une résolution allant jusqu’au 1920*1200, la possibilité de changer tous les raccourcis du jeu.

Une campagne longue et intéressante.

Grand Ages Rome - 2
Ce village gaulois sera bientôt anéanti.

Ce qui rend en réalité sympathique Grand Ages : Rome, c’est sa longue campagne qui commence en 79 avant Jésus Christ, Jules César n’est alors qu’un très jeune militaire, vous aurez l’occasion de suivre ses ordres plus tard dans la campagne lorsqu’il s’intéressera longuement à la Gaule puis la Britannie. Mais revenons au début de la campagne, vous incarnez un personnage spécifique dont vous choisissez la famille, cela a une influence sur des bonus « cachés » qui peuvent concerner la production, le commerce, le savoir ou encore, le combat. A chaque mission d’où vous sortez victorieux vous permet d’acquérir un point de compétence, ces points peuvent être répartis à votre volonté sur trois arbres : famille, militaire, cité. Vous octroyant par la même des bonus non négligeables. Chaque mission a ses objectifs principaux, mais aussi des objectifs secondaires, ces derniers vous font gagner de précieux deniers et aussi, la possibilité d’acheter avec cet argent, des propriétés qui vous donnent d’autres bonus comme des esclaves, des matières premières… Bien entendu, arrivé au bout de la campagne ne vous permettra pas de donner des points à toutes les compétences, à vous de faire votre choix, et encore, si vous êtes insatisfait, vous pourrez contre 10000 deniers, remettre à zéro votre personnage et par conséquent lui réattribuer ses points douloureusement obtenus. Les missions sont variées, militaire, commercial ou de la pure construction d’une cité prospère et ces différents types s’entremêlent régulièrement. De plus, pour peu que vous aimiez le challenge et qu’atteindre tous les objectifs secondaires en plus des principaux est pour vous une priorité, la difficulté sera alors au rendez-vous et acheter, revendre et racheter à nouveau des propriétés pourra vous être fortement utile pour mener à bien vos périples !

Des combats légèrement plus approfondi.

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Ces celtes vont subir la puissance de Jules César.

Comme je l’ai dit, des missions ont un attrait militaire, alors il était nécessaire que Kalypso nous retravaille ça. Souvenez-vous, dans Imperium Romanum, on avait droit à peu de troupes, les combats étaient misérables, à tel point que l’on avait même plus envie d’en rire. Grâce à Grand Ages : Rome, les batailles retrouvent une certaine décence, on n’est pas dans un jeu de la série « Total War » mais les combats sont beaucoup moins contraignant psychologiquement pour le joueur. Surtout, on trouve une quantité non négligeable de nouvelles unités, d’une part les mercenaires, qu’ils soient celtes, germains ou africains mais aussi quelques unités romaines supplémentaires dont des éléments de siège, mais personnellement, je n’ai jamais pris le temps de les utiliser durant la campagne, à vous de varier vos plaisirs.

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Grand Ages : Rome recèle quelques décors exceptionnels.

L’ergonomie est aussi plus habituelle pour des combats de ce genre, le clic droit permet enfin de déplacer vos troupes, le maintenir permettra de sélectionner la direction vers laquelle la ou les troupes seront tournées. On a envie d’en avoir encore un peu plus, la possibilité de mettre en œuvre de vraies stratégies et pas bêtement attaquer de front. Un peu plus de variétés dans les unités qui forment une troupe, ils ne sont que de simples copier/coller… Des combats maritimes un peu plus enrichissant que d’inutiles frictions entre galères toutes semblables, surtout quand des missions sont thématisées sur les combats maritimes. On en veut plus ! D’ailleurs, une des tendances actuelles des jeux vidéo est de fusionner plusieurs gameplay proches ensemble comme la gestion et la stratégie, les combats à la première personne avec le jeu de rôle…

Des nouveautés en veux-tu en voilà.

Autre nouveauté, le multi-joueurs qui même s’il est plutôt basique est un ajout supplémentaire et accroit considérablement la durée de vie du jeu. Néanmoins, il s’agit d’une augmentation plus ou moins artificiel de la durée de vie et si le contenu, lui, n’arrive pas à suivre, c’est inutile. Heureusement, en terme de city-builder romain, il y a peu de jeux qui arrivent à égaler la variété de Grand Ages : Rome, certainement pas la série Caesar qui n’est plus qu’un lointain souvenir, CivCity Rome aborde le sujet d’une manière intéressante mais on se lasse rapidement. En fait, Grand Ages : Rome se laisse facilement regarder, une cité devient agréable à l’œil rapidement grâce aux jardins, et nombreux bâtiments disponibles. Cependant, cette variété montre rapidement ses limites, parlons des habitations, divisés en trois catégories : insulae, maison d’equites et villa de praticiens mais pour ces trois catégories, vous aurez droit seulement à quatre bâtiments différents, c’est dérisoire, voyez-vous, quand on tourne avec uniquement deux sortes d’insulae, tout se ressemble rapidement. Sauvé ! Le fait de pouvoir coller les divers bâtiments entre eux tue quelque peu cette monotonie mais ce n’est pas transcendant. On regrette ce manque de variété, dommage…

Le tout est animé et vivant.

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Une superbe cité peut être rapidement bâtie.

Surtout que lorsque l’on admire la cité en flânant tranquillement avec sa souris, vous apercevrez une multitude d’animations, des marchands, des equites qui discutent entre eux, les fermiers qui coupent le blé ou s’occupent de leurs porcs, des comédiens dans le théâtre, les gladiateurs, les courses dans l’hippodrome, les riches praticiens, chaque bâtiment apporte son lot de nouveaux habitants et de personnages. C’est génial ! Je repense à ce scribe sur un balcon d’une maison d’equites, tous ces individus qui désertent les rues la nuit au profit de quelques bandits, ces vieux qui marchent dans la rue, les enfants qui jouent devant l’école, cette femme qui tente désespérement de vendre quelques habits, le navire de commerce qui arrive au port quand, dans le même temps, le marché est abordé par un marchant et ses mules…

Avec quelques déceptions…

Des déceptions se cachent pourtant derrière cela. Par exemple au niveau des animations portuaires qui sont inexistantes, un quai désert, ça la fout mal vous comprenez… surtout quand le reste fourmille de détails. Le jeu n’est pas exempt de bugs non plus, ou enfin, d’oublis, l’impossibilité de démolir une plate-forme entre autre. Vous avez intérêt à ne pas vous louper quand vous les placer ! Une ou deux extensions comme ils ont fait par le passé avec ces quelques requêtes et Grand Ages : Rome pourrait bien devenir la référence du genre si vous ne le considérez pas tel quel dores et déjà. Un jeu qu’il faut pour tout bon fan de gestion, encore plus s’il apprécie la Rome Antique. Quelques améliorations pour casser la fadeur des cités comme des bâtiments qui puissent évoluer avec le temps, s’agrandir, ou du moins, que l’on puisse influer davantage sur leur forme ou encore avoir un échantillon plus vaste de construction, pourquoi pas quatre ou cinq insulae différentes ?! J’aimerai aussi beaucoup avoir un éditeur de carte simplement pour bâtir une cité parfaite ou faire des cartes à la difficulté accrue grâce à de nombreux ennemis. Avec autant d’ajouts au niveau du détail, de la variété et la possibilité de faire ses propres lieux et le bonheur serait probablement total. Si je gratifie Grand Ages : Rome d’une très bonne note, c’est en comparaison des autres city-builder qui se déroule dans la même époque qui manquent cruellement de richesse et pour féliciter le travail de Kalypso, en ces temps qui courent, une telle remise en cause d’un jeu vidéo est de plus en plus rare…