Test : Beat Hazard

Beat Hazard - Test

Il y a des jeux qui, par leur gameplay, font remonter à la surface tout un tas de vieux souvenirs. Prenons le shoot’em up, ce concept quasiment oublié des studios et qui pourtant, peut se transformer en un défouloir jouissif pour le joueur. Il y a d’autres jeux qui invente des concepts comme Audiosurf qui nous fait réaliser des courses au rythme de la musique. Et bien le studio indépendant Cold Beam Games a décidé de jouer sur nos émotions en titillant nos petits plaisirs d’antan et ce nouveau concept musical avec Beat Hazard. Un jeu passé inaperçu, vendu pour la modique somme de 7 euros et sorti il y a de ça un bon mois.

C’est dans les vieux pots…

Beat Hazard alterne des phases avec un style de pur beat’em all à des phases plus shoot’em up, le tout sur la bande sonore du jeu ou sur votre propre discographie. Le concept paraît simple et la simplicité parfois peut être redoutable d’efficacité. Beat Hazard est la promesse de vivre autant de niveaux qu’il existe de chansons dans le monde. Ceux qui ont déjà joué à Audiosurf connaisse bien le fonctionnement de la bête. Dans Audiosurf, une note de musique pouvait faire apparaître un obstacle sur le parcours de notre petit vaisseau, il fallait éviter les blocs gris et percuter les blocs de couleurs pour gagner des points, le rythme général de la musique modifiait quant à lui le tracé du circuit en créant bosse, virage, looping et vrille. Dans Beat Hazard, la musique vient influencer les vagues d’ennemis, aussi bien par leur nombre que par la puissance des vaisseaux qui vous font face. Mais la grande force du jeu, c’est que la musique va aussi influencer votre propre vaisseau, puisqu’elle nourrit la cadence et la puissance du tir selon les variations de celle-ci. Vous l’aurez compris, le mécanisme du jeu fait qu’une chanson proposera toujours le même niveau avec les mêmes déclencheurs. A condition toutefois de rester avec le même niveau de difficulté (il y en a cinq).

Cependant, le concept de Beat Hazard ne s’arrête pas là et intègre un petit système de bonus à ramasser sur certaines carcasses ennemies, il existe quatre bonus. « Weapon power up » augmente votre nombre de tir, « Volume power up » augmente le son et par la même occasion la puissance des armes, le troisième est une bombe qui, lorsqu’elle est déclenchée annihile tout sur son passage. Enfin, le dernier bonus augmente votre multiplicateur d’un point. Ce multiplicateur permet de scorer davantage chaque fois que vous éliminez un vaisseau ou un astéroïde de déchets. Si durant le niveau, vous remplissez entièrement vos jauges de puissance et de volume, vous devenez un beat hazard : la portée de vos tirs augmente et vous tirez un puissant rayon capable de calmer n’importe quel petit caïd de l’espace. A moins qu’un boss décide de vous tomber dessus, alors vous feriez mieux de préparer votre stratégie car il est surarmé et le prendre de front ressemblerait à un suicide.

Une fois tous les rouages du jeu assemblés, Beat Hazard se transforme en un spectacle ahurissant qui rappelle les vieux shoot’em up du temps de l’Amiga et des premiers pas du PC. C’est bourré d’effets à tel point que l’on s’y perd parfois, mais c’est en quelque sorte le but du jeu. Dans Beat Hazard, il ne suffit pas de rester au milieu de l’écran et jouer la toupie en tirant partout sur l’écran. Il faut éviter les tirs ennemis, certains peuvent être détruits avant l’impact comme les missiles mais d’autres seront inarrêtables. Ce qui peut vous arriver de pire, c’est que la chanson ait un rythme beaucoup moins soutenu juste après qu’une vingtaine de vaisseaux aient débarqué, vos pétoires vont se stopper net et il faudra éviter la fureur de l’ennemi jusqu’à ce que la machine se relance. Sans parler des vaisseaux kamikazes, de ceux qui vous encerclent, ceux qui bloquent une partie de l’écran et les astéroïdes qui vont d’un bout à l’autre de l’écran en un clin d’œil. Beat Hazard est très fatigant car il faut tout voir sans jamais perdre de vue la position de son propre vaisseau, il faut faire attention aux signaux sonores annonciateurs de l’arrivée d’un boss. C’est pourquoi le jeu fait une annonce particulière contre les risques de crise d’épilepsie à chaque lancement du jeu.

Jouissif et bien doté

Le gameplay fonctionne à merveille, tous les effets et les graphismes 2D oldschool nous plonge dans une cascade d’explosions réussite. Toutefois, le jeu pourrait paraître un peu léger vis-à-vis d’une superproduction, et c’est le cas. Mais le jeune studio indépendant a fait des efforts et a agrémenté son jeu de plusieurs modes. La partie réalisée sur un seul niveau, le mode survie où vous enchaînez les niveaux jusqu’à la mort, un mode promenade similaire au mode survie sauf que vous avez des vies à l’infini, la partie s’arrêtera donc de votre propre chef. Enfin, il reste le mode coopératif jouable sur le même écran (mais pas en ligne) si vous possédez une ou plusieurs manettes Xbox 360. Je n’ai pas pu tester avec une autre manette mais il semblerait qu’il faille un émulateur de manette Xbox 360 si vous possédez une manette de marque différente.

Durant vos parties, vous allez marquer des points, et ces points vont vous faire monter en grade, chaque grade atteint améliore votre début de partie et l’importance du multiplicateur. Le dernier rang, Elite, vous fera directement commencer en beat hazard, il n’y a donc plus de bonus volume et puissance tant que vous n’êtes pas mort. Pour scorer plus vite, quelques actions permettent d’augmenter votre multiplicateur en plus du bonus +1 que l’on croise fréquemment. Il augmentera aussi longtemps que vous survivrez et vous pourrez l’augmenter encore un peu plus vite en remplissant la jauge daredevil, sauf qu’elle se remplit seulement si vous ne tirez pas.

Ultime détail, comme pour Audiosurf, Beat Hazard propose plusieurs classements en ligne : le meilleur score pour une chanson de moins de trois minutes, pour une chanson entre trois et cinq minutes et pour une chanson faisant plus de cinq minutes. Un classement général reprenant la totalité des points que vous avez obtenus durant toutes vos sessions de jeu et enfin, un classement pour le mode survie. Le jeu étant aussi disponible sur Steam, 25 succès ont été créés à l’occasion.

Conclusion

Beat Hazard se révèle être un jeu particulièrement addictif, surtout si vous avez une discographie conséquente sur votre disque dur. Comme pour Audiosurf, il deviendra vite un jeu dans lequel on se fait quelques sessions de temps en temps mais que l’on ne met surtout pas au placard. Pas moche pour un sou, Beat Hazard sait séduire le joueur oldschool avec ses aspects de beat’em all et de shoot’em up. Pour 7 euros et en français, c’est indéniablement un jeu à posséder.