Jeu vidéo / Fallout New Vegas

Date de sortie
Moteur
Gamebryo
Modes de jeu
Type de jeu
RPG
Thème du jeu
Aventure
Fallout New Vegas

Test : Fallout New Vegas

L’annonce par Bethesda Softworks d’une suite à Fallout 3 était pour le moins inattendue au regard du délai relativement court qui sépare ce New Vegas de Fallout 3. Ceci s’explique par le changement d’équipe pour le développement du soft, il s’agit cette fois d’Obsidian Entertainment, auteur du mitigé Alpha Protocol. Le projet a été mené par Chris Avellone qui a auparavant travaillé sur Fallout 2 comme designer. Alors faut-il voir en ce New Vegas, un retour aux sources pour la série ?

« Sur les fondations de Fallout 3 »

Test de Fallout New Vegas - Screenshot 1
L’humour reste assez rare dans New Vegas

Fallout New Vegas conserve assez nettement les fondations de Fallout 3. Le gameplay reste inchangé à quelques détails près et le moteur graphique, qui date d’Oblivion, n’est plus ridée mais en état de décomposition. Mais le studio a apporté quelques belles améliorations à Fallout, son système de réputation et son mode hardcore en tête. En vous proposant de parcourir le désert du Mojave, c’est aussi l’occasion de retrouver la République de Nouvelle Californie, New Vegas, la nouvelle cité des jeux et le barrage Hoover, la cible de nombreuses factions. Mais avant de découvrir ces lieux, il faut vous relever de la balle que vous avez prise dans la tronche. Car le jeu commence comme ça, un inconnu avec une chemise à carreaux récupère votre colis et décide d’ôter la vie au simple coursier que vous êtes. C’était sans compter sur un étrange robot qui vous a ramassé et vous a amené jusqu’au médecin de Goodspring. Après ce bon vieux test de Rorschach aux réponses très prévisibles, vous allez commencer votre enquête pour découvrir qui est ce foutu type à carreaux et pourquoi il a osé tirer dans la tête du coursier le plus téméraire du désert de Mojave.

« Un moteur graphique en décomposition »

Test de Fallout New Vegas - Screenshot 2
Malgré ses graphismes, New Vegas réserve quelques belles surprises

La première fois que vous pointerez le bout de votre nez dehors, votre réaction balancera entre la nausée et le dégoût. Les graphismes nous ramènent quatre ans en arrière, les textures sont baveuses, la vision lointaine est vraiment dégueulasse et se contente d’afficher le strict minimum. Les rendus atmosphériques, quand il y en a, sont eux aussi loin de nous péter la rétine. Le moteur s’offre qui plus est le luxe d’accuser de nombreuses chutes de framerate dès que plusieurs PNJ sont à l’écran malgré une configuration correcte. On se retrouve alors balloté entre l’envie de faire prochainement appel aux packs de textures qui fleuriront sur la toile et l’envie de conserver un nombre d’images par seconde convenable durant les gros combats. Le moteur est sauvé par un level design post-apocalyptique plutôt correct même s’il n’est pas toujours convaincant, il y a quelques lieux uniques plaisant à découvrir comme ces deux statues symbolisant la réconciliation, le barrage Hoover, les casinos de New Vegas ou cet abri envahi par la végétation. Toutefois, les bâtiments ont une fâcheuse tendance à tous se ressembler et le studio a eu tendance à toujours rester dans les clous et s’est limité à quelques coups de folie pourtant très louable comme la préparation du « voyage » pour les goules ou l’activation d’Archimèdes 2.

« Des choix qui ont des conséquences »

Test de Fallout New Vegas - Screenshot 3
La joie d’un lancement réussi

Une fois que vos yeux se sont adaptés à ce moteur graphique, vous entamez votre découverte des lieux. Une découverte qui sur la carte prendra la forme d’un rond, Obsidian a en effet fait le choix de nous bloquer la route soit de manière dissimulée avec des hordes de bestioles bien au-dessus de notre niveau ou par d’ingravissables rochers, soit de manière éhontée en plaçant des murs invisibles qui donnent vraiment l’impression, malgré le désert, d’être confiné. Le jeu n’est pas pour autant linéaire et au fur et à mesure de votre progression, les zones seront de plus en plus accessibles. De plus, les nombreuses factions en présence offrent un potentiel de rejouabilité vraiment agréable, entre les Poudriers, les Tox, les Khans, la légion de Caesar, la RNC, la Confrérie de l’Acier et j’en passe, il y a de quoi faire. D’ailleurs, dès le début du jeu vous devrez faire un choix entre le village qui vous a recueilli et les Poudriers, un groupe d’anciens prisonniers qui ont pris le contrôle de leur ancienne prison. Un choix qui aura des conséquences sur le long terme, comme tous les autres, ceci dit, le résultat, bien que plus imprévisible qu’avant est toujours équilibré entre points positifs et négatifs. Plus dérangeant, en fin de partie, toutes les factions, amies ou hostiles seront prêtes à remuer ciel et terre pour que vous les aidiez à prendre le contrôle du territoire. Si leurs ambitions sont logiques, l’approche est vraiment grossière et peu crédible, nous nous demandons même à quoi ont pu bien servir tous les choix fait auparavant si en fin de parcours il n’y a absolument aucun regret à avoir.

« Fallout New Vegas et ses quelques nouveautés »

Test de Fallout New Vegas - Screenshot 4
Le SVAV est toujours là

Légèrement linéaire, des choix scénaristiques vraiment trop faciles parfois, ce Fallout New Vegas regorge pourtant de nouveautés qui en font un bon RPG. Vos compétences seront mises à rude épreuve et il sera impossible de vous transformer en grosbill, vous devrez donc faire des choix et admettre que vous ne pourrez pas tout faire dans une seule partie. Vos caractéristiques S.P.E.C.I.A.L seront-elles aussi des conditions pour terminer certaines quêtes ou du moins, pour les terminer d’une certaine manière. Cela peut paraître génial mais il y a une ombre au tableau, plusieurs compétences ne sont pas mises en avant tandis que d’autres sont surreprésentées, il ne suffit que de quelques heures de jeu pour découvrir lesquelles sont lesquelles. Dès la première partie, vous serez capable de découvrir tous les secrets du désert de Mojave. Là encore, c’est certainement pour éviter de frustrer le joueur mais c’est un choix curieux comparé à Alpha Protocol réalisé par le même studio.

La cerise sur ce gâteau plus ou moins réussi, c’est son mode hardcore qui rend le jeu bien plus réaliste. D’abord, il s’agira de vous nourrir, de vous hydrater et même de dormir pour éviter de souffrir de carences, votre sommeil ne remontera plus vos points de vie et l’effet des stimpacks sera progressif au lieu d’être instantané, de plus, ils ne guériront plus vos membres infirmes, il faudra faire appel à un médecin ou à l’équipement adéquat pour cela. La nouvelle compétence « survie » s’avérera un peu plus utile en hardcore puisqu’elle vous permettra de cuisiner un grand nombre de recettes. Sans pour autant réinventer le gameplay car les environnements sont bien trop garnis en matériel, vous trouverez de la nourriture et des munitions à foison ce qui rend la cuisine et l’artisanat vraiment sommaire. A l’exception de la fabrication de kits de réparation, le reste est tout à fait dispensable et est souvent trop contraignant, il faut cumuler bien trop de choses pour créer de simples balles, impossible de faire avec les moyens du bord. Quelques plugins viendront peut-être améliorer ce concept sympathique mais loin d’être réellement hardcore.

« Fallout New Vegas est bourré de bugs mais est un bon RPG »

Fallout New Vegas est bourré de bugs, de problèmes de quêtes qui ne s’activent pas ou mal, la marque de fabrique de Bethesda et son moteur de jeu. Mais c’est le prix à payer pour avoir un terrain de jeu important et lorsque l’on fait le point sur le nombre de quêtes qui n’ont posé aucun problème et les autres, il n’y a pas photo, New Vegas est un bon RPG. En abonnant le leveling des mobs, en ajoutant son mod hardcore, la customisation des armes et l’artisanat, et en proposant des quêtes annexes intéressantes, le jeu marque de nombreux points. Avec son interface toujours aussi peu pratique sur PC, son level design insuffisamment approfondi et sa VF moyenne lui font perdre des points. L’intrigue est plutôt sympa et le panel de choix est important, dommage que leurs conséquences soient toujours équilibrées entre aspects positifs et négatifs. Avec sa durée de vie d’une trentaine d’heures et son potentiel de rejouabilité, New Vegas l’emporte sur ses défauts mais garde toujours ce petit goût d’inachevé que les joueurs ont connu dans Fallout 3.