Jeu vidéo / Dead Space 2

Date de sortie
Développeur
Visceral Games
Modes de jeu
Type de jeu
Third Person Shooter
Thème du jeu
Survival Horror
Jaquette PC de Dead Space 2

Test : Dead Space 2

Test de Dead Space 2 sur PCElectronic Arts, souvent critiqué par son appât du gain, tente de redorer son blason. C’est ainsi que nous avons pu découvrir Mirror’s Edge puis plus tard, Dead Space. Derrière tout ça, Visceral Games, un studio qui quittait le pédiluve du développement pour le grand bain. Dead Space, sans réinventer le survival horror allait en devenir le fer de lance. Isaac Clarke, leur héros, va à nouveau occire du Nécromorphes dans ce Dead Space 2 effrayant.

« Un succès inattendu, un jeu attendu »

Le succès de Dead Space était plutôt inattendu, mérité certes, mais inattendu. Si bien que son éditeur, Electronic Arts, a toqué à la porte de Visceral Games et réclamé ce deuxième épisode. N’hésitant pas à encourager le jeune studio à succomber aux sirènes du profit quitte à sacrifier le scénario. Dans Dead Space 2, l’action prend le pas sur la peur et nous ressentons ce choix dès le début. Enfermé dans une camisole de force, vous devez fuir le laboratoire installé sur la Meduse, une ville spatiale en orbite autour de Saturne. L’occasion se présente lorsque les Nécromorphes débarquent, bien décidés à contaminer toute la population.

Test de Dead Space 2 - Screenshot 1
Certaines séquences continuent de nous prendre les tripes

Le scénario n’est pas des plus travaillés, celui de Dead Space 1 aussi, mais ce dernier avait le mérite d’être relativement tortueux en multipliant les protagonistes. D’ailleurs, si vous n’avez pas joué au premier, une vidéo de plusieurs minutes récapitule les faits précédents. Dans Dead Space 2, nous cassons du Nécromorphes en croisant de temps en temps quelques fanatiques. Les rencontres sont rares et de toute façon sans intérêt. Un seul mot d’ordre, action. Et de ce côté, Dead Space 2 réussit avec brio, les développeurs ont multiplié les scènes intenses et particulièrement violentes. L’ambition est toujours la même, rendre hommage aux œuvres cinématographiques. Le final entre en plein dans cette idée, des Nécromorphes qui foncent sur nous à l’infini, nous obligeant à constamment progresser dans cet environnement hostile sans jamais avoir le temps de reprendre son souffle. La première partie du jeu, promet ses quelques moments de frayeur, notamment grâce aux divers clins d’œil faits au premier épisode. Mais le métier qui rentre rend certains scripts vraiment prévisibles et parfois peu crédibles comme ce cadavre qui nous tombe dessus et fait hurler de peur Isaac alors que 30 secondes avant il repeignait les salles d’hémoglobine.

Pourtant, des éléments tendaient à améliorer le scénario, Isaac est notamment doué de parole. Pour survivre, nous travaillons en commun avec deux autres personnes (sans jamais être en groupe). Le problème est que notre personnage comme les autres manquent cruellement de charisme, le studio emprunte allégrement à la série B voire à la série Z. Visceral Games va s’en jouer par une conclusion à prendre certainement au second degré, nous y voyons-là plutôt un moyen de faire passer une pilule difficile à avaler.

« Si le scénario n’est pas top, la technique est toute autre »

Test de Dead Space 2 - Screenshot 2
Déjà vu mais très efficace

Soyons honnêtes, le survival horror n’a jamais vraiment été le cadre de bons scénarios. Si l’on en fait abstraction, on se rend compte que la mise en scène et que la technique en mettent vraiment plein les yeux. Le rythme soutenu entraîne le joueur dans le joueur dans l’aventure. Les séquences plus effrayantes entretiennent le rythme : dans le noir, dans l’inoubliable salle de décontamination, dans les recoins de chaque couloir. L’ensemble est plus cohérent et plus fluide, les transitions se font sans chargement, l’annonce d’un chapitre se fait discrètement, à l’image du HUD complètement vide qui sied si bien au genre. Le gameplay sur PC ne souffre plus d’aucun bug, les mouvements d’Isaac se font avec plus d’aisance sans être la panacée. Le système d’achat est mieux pensé et il faudra utiliser ses points de force avec parcimonie pour améliorer les quatre armes que nous pouvons porter simultanément. Vous pourrez désormais récupérer tous vos points de force d’un objet moyennant quelques pièces sonnantes et trébuchantes, cela permet d’utiliser ses points sans attendre d’avoir tous les schémas d’arme.

Le style change avec ce côté action mis en avant mais le tout reste vraiment sympathique, la difficulté est excellente, en fanatique, les Nécromorphes sont démultipliés et plus forts, les munitions fondent comme neige au soleil, de quoi rester fidèle au premier opus. Après avoir réalisé une première fois le solo, vous pourrez vous mesurer au mode fou furieux qui porte très bien son nom. Notons que les joueurs PC n’ont pas droit aux armures « élite », de quoi nous faire une belle jambe.

Outre la qualité technique et le scénario, l’autre difficulté d’une suite, c’est d’apporter un contenu nouveau. Quelques armes apparaissent : lance-javelot, fusil chercheur (sniper vraiment inutile), ou le détonateur qui pourra vous sortir de situations particulièrement compliquées. Tout aussi anecdotique, quelques Nécromorphes supplémentaires qui ont trait aux enfants présents dans le complexe de la Meduse, des bébés kamikazes, des enfants hyperactifs… pas de boss à l’horizon, ce qui n’est pas plus mal puisque Visceral Games a tendance à les rendre facile à combattre (localiser leur point faible coloré en orange).

Là où le studio est exemplaire, c’est dans les décors de ce nouvel opus, exit les couloirs gris de l’Ishimura et bonjour la ville aux salles spacieuses et éclectiques. Les lieux sont variés : cathédrale, garderie, habitation, station solaire… en plus des quelques séquences en zéro G. Nous aurions pu croire que l’architecture s’adapte mal au survival horror mais le résultat est finalement concluant car Visceral Games a su astucieusement confiner ces zones à priori vastes par des éléments de décors disposés avec intelligence. Seul point noir graphiquement, les visages, qui ne sont pas une franche réussite (cela explique en partie le manque de charisme des protagonistes).

« Un multi c’est bien, le solo, c’est mieux »

Test de Dead Space 2 - Screenshot 3
Vous êtes insupportables, 2h de retenue !

Dernier ajout mais pas des moindres, Visceral Games nous gratifie d’un mode multijoueur. Le studio a pris la sage décision de privilégier le solo qui convient mieux au genre que le multi. Surtout, la concurrence est rude dans le domaine avec Left 4 Dead en tête. Cinq petites maps se tirent la bourre pour que vous les choisissiez dans un mode unique de jeu. Nous pouvons parler d’un mode à objectif, tantôt il s’agira de détruire un Monolithe, tantôt fuir la map par des capsules de sauvetage. Cela se joue en 4 Vs. 4, assez logiquement, des ingénieurs contre des Nécromorphes. Cependant, les Nécromorphes, qui voient tout dans un ton rouge orangé, sont épaulés par plusieurs IA et peuvent voir à travers les murs, tandis que les ingénieurs profitent d’armures plus ou moins performantes, d’une capsule de stase, une trousse de soin et évidemment, d’armes pour se défendre. Les Nécro choisissent leur point de spawn, à eux d’empêcher les ingénieurs d’atteindre leur but. La partie se déroule en deux manches où les joueurs se retrouvent tour à tour dans chaque camp. Un petit système de leveling est présent et permet de débloquer de nouvelles armes, des skins et de nouvelles capacités selon votre camp. Le problème est que le joueur de Dead Space en solo s’exporte peu au multi, ce n’est pas un mode qu’il attend particulièrement. Le second problème est qu’un tel mode nécessite du jeu en équipe pour pouvoir être intéressant, le manque de public ne facilite pas la cohésion, d’autant plus que le turnover dans une même partie démolit le peu d’esprit d’équipe qu’il reste. Troisième problème, l’absence de serveurs dédiés nous oblige à jouer sur des hosts très volatils et dont l’hébergeur est parfois, susceptibles, qui, dès que le combat tourne en leur défaveur mettent fin à la partie. Bref, les conditions sont loin d’être réunies pour permettre une bonne expérience vidéoludique. En revanche, si vous arrivez à trouver un bon groupe de joueurs, vous pourrez au moins profiter convenablement des cinq cartes du jeu avant d’être lassés.

« Un ton en dessous mais toujours très bon »

Test de Dead Space 2 - Screenshot 4
C'est dans l'espace que nous allons le plus vite

Dead Space 2 était attendu, Visceral Games réussit mais cible un public légèrement différent, plus axé sur l’action. Nous pouvons aisément les comprendre puisque cela semble être la recette incontournable pour qu’un jeu puisse être un succès commercial, c’est du moins ce qu’ils ont dû penser. Il ne faudrait pas que le jeu succombe au syndrome F.E.A.R. en devenant trop facile et en se contentant uniquement d’une grosse dose d’action. Pour le moment, la promesse est tenue, le jeu reste toujours difficile malgré le fait que les joueurs du premier opus bénéficieront d’un effet d’expérience évident. Les séquences plus stressantes se font plus rares mais restent bien présentes. Cette nouvelle aventure d’Isaac est un ton en dessous de son périple dans l’Ishimura. Mais grâce à une mise en scène exemplaire et les décors variés, nous pardonnerons les facilités scénaristiques du studio.