Breach est un FPS multijoueurs téléchargeable qui propose comme caractéristique principale des environnements destructibles. Il s’agit d’un jeu développé et édité par Atomic Games, un studio qui a notamment réalisé la série Close Combat. Et qui a dernièrement collaboré avec le gouvernement américain pour développer des logiciels de simulation. Passer de la conception de titres d’entrainement militaire à celui de jeux vidéo n’est pas si simple. Est-ce que Breach relève brillamment ce challenge, pour un titre vendu au même prix que certains packs de cartes ? Éléments d’explication et verdict ci-dessous.

Un gameplay classique et mou

Breach est un FPS 100% multijoueurs. Il n’y a donc pas de solo ni même de mode d’entrainement. On devra faire nos gammes directement sur le champ de bataille. Le titre se veut une simulation militaire réaliste. C’est important à noter, le jeu se rapprochant plus d’un Operation Flashpoint que d’un Battlefield : Bad Company 2 par exemple. Il faudra un minimum de balles pour tuer un adversaire, les amateurs devraient apprécier.

Le gameplay est classique et oppose deux équipes de 8 joueurs (CIA et Terroriste) à s’affronter sur cinq cartes différentes. Il y a cinq classes disponibles (rifleman, gunner, support, sniper et recon qui est à débloquer après plusieurs gains d’XP). Celles-ci sont ultra classique et la seule chose qui change se sont les armes de leur inventaire. Il y a en tout une vingtaine d’armes réparties entre chaque classes, ce qui est très honorable. On peut également leur ajouter un dizaine de gadgets pour les améliorer. Tout cela se fait par un classique gain d’expérience qui est extrêmement long à récompenser le joueur.

Les cinq gametypes proposés sont eux aussi classiques. Il y a du Team Deathmatch et du Sole Survivor (dernier survivant) qui ne sont pas très intéressant à jouer. Il y a aussi le mode Infiltration qui est un capture de points. Le mode Retrieval est lui un peu plus original, car il y a une seule « bombe » sur la carte et chaque équipe doit la ramener dans son camp pour marquer le point. Le joueur qui transporte la « bombe » ne peut pas tirer. Le dernier mode Convoy est une reprise du mode Payload de TF2 en quelques sortes. Une équipe attaque et doit escorter un véhicule d’un bout à l’autre de la carte en passant plusieurs points de contrôle dans un temps imparti. Pour pouvoir franchir ces points de contrôle qui sont des barricades, il faudra les faire exploser. Le véhicule avance quand on est à coté de lui et il est indestructible. Ces trois derniers modes sont intéressants à jouer (surtout le dernier), car ils proposent une bonne coopération entre les joueurs d’une même équipe pour parvenir à la victoire. Évidemment si vous tombez sur une team qui fait n’importe quoi ou qui ne comprend pas quoi faire cela va être très ennuyeux.

Quand on lance le jeu pour la première fois il y a deux choses qui choquent (au delà de l’aspect artistique on va y revenir). Un c’est injouable en l’état à la souris. Il vous faudra éditer le fichier Breach.ini vous-même (désactiver UseMouseFiltering et baisser à 1,0 MouseInputScale) pour pouvoir viser correctement. Et deux, le joueur avance très lentement, en gros il a une balle ou deux dans la jambe. Certes, c’est une simulation, mais c’est très pénible de se mouvoir à ce rythme. Et cela enlève pas mal de fun et de punch au final au titre. On a vraiment l’impression de jouer à un titre mou de chez mou, surtout que les affrontements sont très brefs et loin de proposer un plaisir satisfaisant. On s’ennuie ferme.

Le jeu propose un système de couverture et ainsi la possibilité de passer en vue à la troisième personne lorsque l’on est à l’abri derrière un muret par exemple. C’est là encore assez mal fait, car on peut voir tout ce qui se passe autour de nous (mais pas devant lol) tout en restant planqué.

Une réalisation artistique du siècle dernier

Un autre gros souci de Breach réside dans sa réalisation artistique d’un autre temps. Graphiquement c’est très moche. On revient 10 ans en arrière, les environnements sont vides avec des textures hideuses. On notera que pour afficher tout cela les temps de chargements sont assez conséquents.

Mais on touche réellement le fond avec l’ambiance sonore. Il n’y a aucune vie dans les maps, c’est un désert auditif. Et les bruitages sont tellement mauvais que cela en devient risible. Alors d’accord, il ne s’agit pas d’une super production avec un budget colossal. Mais on est quand même en droit d’attendre plus d’un titre qui sort en 2011. Si vous passez d’un Battlefield : Bad Company 2 à Breach vous allez sentir le poids des âges s’abattre sur vous violemment.

Reste le moteur physique que l’on nous a vendu avec force avant la sortie du jeu. Concrètement, c’est également décevant, car dans l’action cela reste assez anecdotique. En fait on ne peut détruire que les surfaces en bois (enfin pas les arbres). Les bâtiments vont rester debout (leurs murs porteurs et les escaliers). Et la destruction brique par brique des murs ne sert strictement à rien. Sachant qu’il faut vider un chargeur complet pour en enlever une : l’intérêt m’échappe.

Une semaine après sa sortie, les serveurs sont encore occupés. Et vous pourrez trouver une partie facilement, c’est déjà çà. Mais, ce n’est pas sûr que l’intérêt perdure très longtemps.

Conclusion

Breach propose un jeu complet de simulation de guerre à un prix attractif. Malheureusement, le titre manque clairement de fun. On pourrait passer outre cette réalisation artistique désuète, si le gameplay suivait. Mais ce n’est pas le cas. Le rythme est mou, on s’ennuie ferme. On avance à deux à l’heure, et les affrontements manquent de punch. Il faut investir des heures pour bénéficier d’un équipement intéressant. Et le titre ne nous en donne pas spécialement envie. C’est dommage car un gametype comme Convoy par exemple est amusant et propose un bon Team Play. Breach n’est pas totalement mauvais, mais il ne plaira pas à un très grand nombre. Il y a beaucoup trop de défauts majeurs. Il vous faudra vraiment aimer la simulation pour vous y intéresser plus que quelques heures.