Jeu vidéo / Battlefield 3

Date de sortie
Développeur
Dice
Modes de jeu
-
Thème du jeu
First Person Shooter

Test de Battlefield 3

La saga Battlefield fêtera ses dix ans l’année prochaine. Il s’agit d’une série de FPS initialement consacrée aux affrontements multi-joueurs. Battlefield 3 propose une campagne solo, des missions co-op et évidemment du multi-joueurs. C’est toujours développé par Dice et édité par Electronic Arts. Ce nouvel opus bénéficié également d’un nouveau moteur graphique que l’on annonce somptueux. Est-ce que Dice, fort de son expérience en la matière, nous délivre le FPS militaire le plus aboutie de cette célèbre saga ? Éléments d’explication et verdict ci-dessous.

Le Solo : un benchmark minable

Battlefield 3 suit les traces des Call of Duty en proposant une campagne solo très hollywoodienne

Battlefield 3 suit les traces des Call of Duty en proposant une campagne solo très hollywoodienne. On incarne le sergent James Blackburn qui poursuit un méchant terroriste à la tête d’une organisation qui veut du mal aux gentils de l’Amérique du Nord. L’aventure vous mènera au Moyen Orient, en Europe et aux Etats-Unis par le biais de douze missions. Cette campagne dure entre six et sept heures.

On est un simple larbin qui doit suivre continuellement ses supérieurs. Cela se traduit par un univers extrêmement cloisonné. On déambule dans des couloirs étriqués à la poursuite du prochain checkpoint qui est matérialisé par de grosses indications à l’écran, au cas où l’on serait assez nul pour le louper. Le principe n’est pas très emballant, mais le reste est bien pire.

En effet, « l’IA » est nullissime. Les affrontements sont donc fades au possible. Les ennemis ne visent que nous. Nos coéquipiers sont incapables de tirer en courant et ne nous aident franchement pas. De plus, tant que vous n’avez pas rejoint le point de passage (script) suivant vos adversaires respawn indéfiniment. Si vous êtes blessé lourdement, il suffit de se cacher cinq secondes pour recouvrir sa santé maximale. Jouer au niveau de « difficulté » le plus « élevé » ne change rien, à part recevoir des dégâts plus important. Je disais que nos ennemis ne visent que nous, ce n’est pas tout à fait exact : ils ne visent que nous quand on se place aux endroits prévus. Il arrive que l’on choisisse un emplacement pour se positionner que les développeurs n’avaient pas imaginé, et là on devient totalement invisible.

On rajoutera, qu’il y a encore pas mal de bugs de collisions, de murs invisibles, de scripts qui ne se déclenchent pas, etc. Prenons pour exemple la mission « Operation Guillotine » qui a été mise en avant par un trailer pour présenter cette campagne solo. On se retrouve près d’un pont après avoir essuyé un tir de rocket. Là, on doit rejoindre notre chef qui est à une dizaine de mètres de là. C’est ce que l’on fait, mais rien ne se passe, jamais. Pire, les ennemis ne nous localisent plus et respawn à l’infini (comme d’hab). On avance un peu sous le pont, on s’allonge, ah il ne fallait pas, on reste scotché au décor. On relance la partie, on va au même endroit, on ne comprend toujours pas pourquoi on n’avance plus, on va dans la rue parallèle, ah non on ne peut pas, il y a un mur invisible. On n’est toujours pas inquiété par les tirs adverses. On revient en arrière, ah bug de collision ya une rambarde invisible, ce n’était pas prévu que l’on revienne sur nos pas. On retourne à l’endroit précis où se déroule les affrontements, ah yes on est redevenu visible, mais toujours rien ne se passe ? Après, quatre relances, direction Google, pour en fait découvrir qu’il faut impérativement attendre près d’une voiture, le temps qu’elle arrête de bruler pour rejoindre notre chef et débloquer le script. C’est un exemple parmi tant d’autres.

Ces diverses séquences mollassonnes de gunfights pré-calculées, sont constamment suivies de séquences de QTE à répétition : histoire de complètement nous faire péter un câble j’imagine.
La campagne de Battlefield 3 réalise donc le carton plein. Ce n’est même pas mauvais, c’est exécrable. Un medley de tout ce que l’on peut trouver de pire dans un FPS solo : chapeau bas messieurs les artistiques !

Le Coop : c’est guère mieux

Battlefield 3 propose six missions jouables en coopération à deux joueurs

Battlefield 3 propose six missions jouables en coopération à deux joueurs. Il s’agit d’environnements inspirées de la campagne, mais conçus uniquement pour ce mode de jeu. Ce qui est un bon point, car on ne rejoue pas la campagne solo à deux. Après, on affronte toujours cette « IA » débile donc ce n’est pas super amusant non plus. Concrètement, il faut effectuer les actions de concert avec son partenaire. En gros, c’est toujours la même chose : tuer deux ennemis en même temps. On s’ennuie vite. Le Level Design n’est pas travaillé, on aurait aimé varier les missions et pourvoir jouer une fois en infiltration, une autre fois plus bourrin, etc. Mais ce n’est pas possible, car on évolue encore dans des couloirs et que l’on a toujours la même chose à effectuer. Pour augmenter la rejouabilité artificiellement, Dice a prévu de nous faire débloquer quelques armes jouables en multi en gagnant de l’XP. C’est vache, et on finit vite par utiliser des techniques qui permettent de débloquer ces armes plus rapidement (Mission 6 : Google est mon ami) pour ne plus jamais rejouer à ce coop.

Le Multi : c’est excellent

Le multi-joueurs est aussi excellent que ce à quoi nous nous attendions

Il est clair que le multi de Battlefield 3 était très attendu. Et autant le dire d’emblée, le multi-joueurs est aussi excellent que ce à quoi nous nous attendions. Le jeu utilise des serveurs dédiés Ranked contrairement à Modern Warfare 3 sur PC. Dice n’a pris aucun risque et il n’y a pas d’innovations au niveau du gameplay. Le studio s’est contenté de proposer des améliorations à un ensemble déjà bien rodé.

Les gametypes sont donc similaires à ce que proposé Battlefield Bad Company 2. Il y a cinq modes de jeu.

Rush (Ruée) : Il se joue en deux équipes de seize joueurs avec véhicules. Il y a quelques serveurs à 64 joueurs. Un round on attaque et l’on doit prendre le contrôle d’une série de relais de communication en les détruisant. L’autre round on devra les défendre. Ce qui change la façon de jouer selon le camp où l’on est affecté. Néanmoins, la victoire se joue à chaque round et non sur les deux. C’est-à-dire que le fait de défendre plus de points de contrôle que l’équipe adverse n’entre pas en compte par exemple.
Conquest (Conquête) : Ce mode est identique à celui de Battlefield 2. Il oppose deux équipes de trente-deux joueurs. Chaque équipe a 100 points qui permettent à ses joueurs de respawner. Quand une équipe contrôle la majorité des objectifs disséminés sur la carte, les points de l’équipe adversaire diminuent. L’équipe qui n’a plus de points (tickets) a perdue.
Team Deathmatch (Match à mort par équipe) : Il se joue en deux équipes de 12 joueurs. L’équipe atteignant le nombre de tués requis en premier gagne la bataille. Il n’y a pas de véhicules.
Squad Match (Match à mort en Escouade) : Il se joue en quatre équipes de quatre joueurs. La première équipe à atteindre le nombre de tués requis l’emporte. Il y a des véhicules d’infanteries de combat.
Squad Rush (Ruée en Escouade) : il se joue en deux équipes de quatre joueurs. Il faut détruire toutes les stations M-COM pour les attaquants et réussir à les sauver pour les défenseurs en épuisant les tickets adverses.

Il a pour l’instant seulement neuf cartes pour accompagner ces cinq modes. Elles sont toutes jouables selon le gametype. On espère donc vite voir arriver des DLC (gratuits !) pour proposer un choix plus large. On regrette évidemment que la communauté ne puisse pas modder et proposer de nouvelles choses…
Il y a quatre classes différentes comme dans Battlefield Bad Company 2, contrairement à Battlefield 2 qui en proposait sept. Les classes ont été renommées comme suit : La classe Assaut remplace le Medic (c’est bien connu que les Medics sont en première ligne), la classe Soutien remplace la classe Soldat. Les classes de l’Ingénieur et de l’Eclaireur (sniper) n’ont pas été renommées. Chacune à ses capacités propres et fonctionnent comme dans Battlefield Bad Company 2 (fournir des munitions pour le soldat, ressusciter pour le medic, réparer un véhicule pour l’ingénieur, etc.) en plus d’un arsenal et de spécialisations spécifiques. Le problème avec ce système de classes et de trouver le bon équilibre. Ce n’est jamais simple. Personnellement, il m’a semblé que l’on a vraiment de gros atouts dans chaque classe. Il faut juste savoir les utiliser au bon moment. De toute façon on ne peut pas trop briller en se la jouant soliste. Ici, c’est le jeu en équipe qui prime avec l’obligation d’aider ses camarades pour progresser et de réaliser des actions plus coordonnées qu’à l’accoutumée pour les fans du genre.

Il n’y a pas beaucoup de réelles nouveautés, mais Dice a su améliorer un gameplay déjà bien rodé pour nous proposer des affrontements intenses et très spectaculaires.

Qu’est-ce qui change alors ? Et bien au niveau du gameplay les ajouts notables sont : la possibilité de jouer à 64 joueurs, de s’allonger par terre, le retour des jets pilotables, une lampe tactique qui éblouit, un trépied pour poser l’arme par terre (pour tirer avec beaucoup plus de précision) et une visée nocturne. Pour le reste c’est peu ou prou similaire au précédent épisode.

Dice a pas mal amélioré son système d’expérience qui permet de débloquer des gadgets, des armes et des spécialisations. Il y a un système de progression central pour le joueur qui peut monter jusqu’au grade cinquante. Et un système de progression pour chaque classe et maintenant pour chaque véhicule. Si on joue qu’en Ingénieur on ne débloque que des améliorations pour cette classe. Idem pour les véhicules : on ne débloque que des spécialisations pour le jet si on joue avec, etc. Il n’y a pas beaucoup d’items supplémentaires. La grosse différence réside dans le fait qu’il faut utiliser une arme pour débloquer ses améliorations. Avant vous aviez un viseur vous pouviez l’adapter sur toutes vos armes de toutes les classes, maintenant il faut débloquer ce même viseur pour chaque arme. Il y a un peu moins de vingt améliorations par arme et on peut en utiliser trois simultanément. Le calcul est vite fait, il vous faudra énormément d’heures de jeu pour tout débloquer. Néanmoins ce système est beaucoup plus efficace. Après une demi-douzaine d’heures vous devriez avoir un arsenal qui permet de ne pas trop être désavantagé face à des vétérans. Il est bon de noter que lorsque vous tuer un ennemi vous pouvez récupérer son matériel (tant que vous restez en vie) ce qui atténue aussi les disparités d’arsenal entre un nouveau venu et un joueur chevronné.

Les joueurs sont toujours organisés au sein d’une escouade de quatre. L’intérêt est de pouvoir respawner auprès de vos collègues, et non plus seulement dans les bases contrôlées par votre équipe. Avec des amis organisés cela amène un plus stratégique non négligeable.

Au final les parties sont nerveuses, extrêmement dynamiques, explosives, spectaculaires et jouissives. Les cartes sont peu nombreuses mais très bien conçues et avec un gameplay qui se renouvelle relativement bien. Le titre favorise le jeu en équipe et il est assez bien équilibré. Il y a néanmoins par moment un petit sentiment de frustration qui peut ressortir. En effet, les armes sont puissantes, on meurt vite sous le feu des balles et on n’a pas toujours l’occasion de riposter lorsque l’on se fait surprendre. C’est pourquoi partir seul sans coordination est suicidaire et inutile. Cela rend le jeu en escouade primordial et là les combats deviennent de petites merveilles à savourer sans modération. On notera toutefois que l’ajout d’un viseur avec vision nocturne change énormément le gameplay. C’est limite Over Cheaté, car cela procure un avantage considérable. De plus on ne profite plus des somptueux graphismes, car on passe la plus grosse partie de notre temps dans un champ de vision vert à rechercher la moindre petite tâche jaune. C’est très éloigné de l’intimité que proposé Battlefield Bad Company 2 Vietnam qui n’avait pas le moindre viseur.

Frostbite 2 cheval

C’est tout simplement un des plus beau titres qu’il nous ait été donné d’admirer tellement les décors sont bien détaillés et finement réalisés.

Battlefield 3 utilise le moteur graphique Frostbite Engine 2. Celui-ci permet d’afficher de somptueux graphismes avec des cartes de grandes tailles et une excellente fluidité. Les environnements que nous sommes amenés à croiser sont d’excellente facture. Ca y est : on joue à Crysis (et même plus encore) en multi avec 64 joueurs. Evidemment le solo propose des environnements plus détaillés (c’est bien son seul intérêt), mais c’est déjà très impressionnant. C’est tout simplement un des plus beau titres qu’il nous ait été donné d’admirer tellement les décors sont bien détaillés et finement réalisés. Les textures sont elles aussi, cette fois, de très bonne qualité. Les intérieurs sont plus variés et moins fades que les précédents opus. On a droit également à des jeux de lumières joliment orchestrés qui saturent un poil par moment, mais nettement moins que dans Battlefield Bad Company 2.
Les animations ont-elles aussi étaient retravaillées. La technologie déjà utilisée dans la série des FIFA permet d’avoir des comportements bien plus réalistes. Bref, visuellement c’est un sans-faute. Même si l’on aurait préféré avoir plus de sang et de démembrements.

Une des caractéristiques du Frostbite Engine 2, c’est aussi et surtout sa gestion des destructions du décor. Les effets spéciaux mis en œuvre sont encore plus époustouflant. La moindre explosion provoque toujours une bonne quantité de débris qui inondent les environs de flammes, de fumée noirâtre et de poussière. La gestion des particules et à cet égard une très belle réussite. La qualité enivrante de ce moteur est la gestion de la physique qui permet la destruction totale des bâtiments du jeu en temps réel. Ces scènes de destruction sont sensationnelles et c’est ce qui donne un véritable cachet au. En effet on peut bousiller une bonne partie du décor, histoire de surprendre un ennemi ou de se frayer un chemin plus direct et à couvert dans un bloc de bâtiments. Cela a donc une réelle incidence sur le gameplay et cela dynamise énormément les combats en impliquant de constants sentiments de plaisirs destructeurs et d’insécurité qui renforce l’immersion dans cet univers dangereux.

Dans le feu de l’action, l’ensemble est extraordinaire. Il procure la sensation d’évoluer dans le chaos d’un véritable champ de bataille, et ça, ce n’est pas donné à tous les FPS. On retiendra aussi, que même sans une bête de course, le tout est très fluide avec un excellent rendu.

Battlefield Good Symphony

Le rendu acoustique est une pure merveille.

Battlefield 3 est doté d’une bande-son de qualité. Les dialogues sont réussis aussi bien en français qu’en anglais. Mais ce que l’on retiendra avant tout dans la réalisation du titre ce sont les effets sonores qui font dans le très haut de gamme. Le rendu acoustique est une pure merveille. Battlefield Bad Company 2 faisait déjà très fort. Mais là, un nouveau cap a été franchi. Chaque arme et chaque véhicule bénéficient de bruitages extrêmement convaincants. Les explosions, les tirs de roquettes, d’obus, de balles claquent avec une justesse inouïe. C’est orgasmique, cela envoi du très très lourd, ce qui augmente d’autant plus notre immersion.

Battlelog m’a tuer

Alors remplacer un server browser intégré au jeu par cette grosse merde c’est d’une débilité sans nom

Difficile de ne pas mentionner l’ajout de l’outil Battlelog dans le jeu. En effet, c’est indispensable pour lancer une session du titre que cela soit en solo, en coop ou en multi. Concrètement, vous ne pouvez pas débuter une partie sans lancer votre navigateur web. Alors remplacer un server browser intégré au jeu par cette grosse merde c’est d’une débilité sans nom. Par exemple, vous voulez rejoindre une partie : il faut lancer battlelog ; vous voulez changer de serveur, il faut éteindre Battlefield 3 et repasser par le navigateur et relancer le jeu. Ingénieux ya pas à dire. Surtout que cela bouffe une quantité de ressources processeur non négligeable. Après, il y a aussi des pages pour voir vos stats, c’est pas mal détaillé. On peut aussi créer des pages communautaires, ce qui est intéressant pour un clan ou un groupe. C’est aspect est plus plaisant, mais nous obliger de passer par un navigateur pour lancer une partie c’est inacceptable ! Surtout qu’il faut aussi avoir Origin en marcher pour le lancer.

Conclusion

Battlefield 3 est de loin le meilleur FPS multi-joueurs militaire de cette fin d’année. On y jouera encore pendant longtemps.

Battlefield 3 nous propose pour la première fois dans la saga (or Compagny) une campagne solo. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils auraient pu largement sans passer. En effet, celle-ci est d’une calamité sans nom. Honnêtement, on n’attendait rien de cette campagne et pourtant elle a réussie à nous décevoir (je dirais même horripiler) tant c’est mauvais. Il a aussi des missions jouables en coopération à deux joueurs, mais le niveau n’est guère meilleur. On aurait largement préféré avoir un jeu expurgé de ces excroissances débilitantes pour un prix moindre ou surtout pour plus de maps multi-joueurs. En effet, avec seulement neuf maps jouables et seulement trois ou quatre très vastes le constat comptable est amer. C’est dommage, car ce manque de contenu est le seul gros point noir du jeu, dont le multi est vraiment excellent. Il n’y a pas beaucoup de réelles nouveautés, mais Dice a su améliorer un gameplay déjà bien rodé pour nous proposer des affrontements intenses et très spectaculaires. Le titre est plus équilibré et surtout plus maitrisé. On apprécie notamment la meilleure gestion de la progression de son inventaire. L’évolution majeure de Battlefield 3 repose sur l’incorporation de son nouveau moteur graphique. La réalisation artistique et technique est tout simplement exceptionnelle. Elle est accompagnée par un rendu acoustique de tout premier plan. On en prend constamment plein les yeux et plein les oreilles. Pour ne pas rester en retrait de ce formidable travail effectué par Dice, Electronic Arts a voulu lui, nous en mettre plein les fesses en nous obligeant à utiliser Battlelog et Origin. Le plaisir n’est pas tout à fait le même, mais malgré tout Battlefield 3 est de loin le meilleur FPS multi-joueurs militaire de cette fin d’année. On y jouera encore pendant longtemps.