Jeu vidéo / Need for Speed: The Run

Date de sortie
Développeur
EA Black Box
Modes de jeu
-
Thème du jeu
Course

Test de Need for Speed : The Run

Need for Speed: The Run est le dernier épisode en date de la célèbre série de jeux vidéo de courses de voitures. Cet opus est toujours édité par Electronic Arts et il est cette année développé par EA Black Box. On nous promet que « ce Need for Speed va placer la barre encore plus haut ». Il est vrai que le titre est soutenu par le moteur graphique Frostbite 2 qui nous a éblouit avec Battlefield 3. Alors quelles sont les forces et les faiblesses de ce Need for Speed cuvée 2011 ? Éléments d’explication et verdict ci-dessous.

Le solo : seul contre tous

Jack Rourke : la mafia aura ta peau

L’aventure nous place dans la peau de Jack Rourke, un citoyen américain, qui, pour échapper à la Mafia participe au Run. Il s’agit d’une course clandestine à travers les routes balayant les Etats-Unis d’ouest en est, qui séparent San Francisco de New York. Nous devrons dépasser tous nos concurrents un à un durant ce périple. On débute en étant classé dernier au-delà de la 200ème position.

Le principe est donc différent des autres Need for Speed. Mais en fait, il s’agit toujours d’enchainement de courses très classiques. Et l’on retrouvera le plus souvent des remontées à faire sur 6 à 8 poursuivants, mais aussi des duels et du contre-la-montre. C’est ce dernier gametype qui vous donnera le plus de fil à retordre au niveau de difficulté le plus élevé, car il faut enchainer les courses parfaites sur 4 à 5 checkpoints. En fait, on termine généralement à une ou deux secondes de l’arrivée, si on ne prend pas de gros risques tout en optant pour une conduite agressive. Cela donne du piment au jeu, les autres types de courses sont plus faciles en général. Par contre, si vous jouez à un niveau de difficulté plus bas (moyen ou faible), le jeu ne propose pas de challenge intéressant, vous serez un simple spectateur durant toute l’épreuve. Et si vous ne recommencez pas les courses, la campagne se terminera donc en 4 heures, ce qui est assez court.

Un gameplay trop classique

On voit pas mal de paysage durant ce Run.

On voit pas mal de paysage durant ce Run, mais les tracés se cantonnent le plus souvent à de longues lignes droites plus au moins larges. Il y a bien évidemment des courses en montagne, ou des routes sinueuses mais c’est beaucoup plus rare. Toutefois ce voyage touristique est relativement intéressant de par ses conditions météorologiques variées et ses routes larges mais peu redondantes. Malgré tout, il manque quelque chose pour que l’aventure devienne inoubliable. Quand on voit la course scriptée sur l’Independence Pass (avec les avalanches) on rage que cela soit la seule de la partie. Black Box aurait dû aller au bout de son idée et nous proposer beaucoup plus de séquences intenses et spectaculaires de cet acabit. Au lieu de cela on a droit à de l’ultra classique et à des séquences inutiles de QTE…

La conduite redevient plus classique par rapport à ce que proposé le dernier Need for Speed : Hot Pursuit. On oublie le maniement basé sur la glisse du véhicule, les dérapages sont rares et ce avec tous les types de revêtement et les différents effets climatiques. C’est très arcade et cela va très vite, si vous avez déjà joué à un épisode de la saga vous ne serez pas dérouté. Les courses sont courtes (3-4 minutes) et l’action est intense. On notera que l’on peut passer manuellement les rapports de vitesse cette année. Et que notre jauge de nitro se recharge plus ou moins rapidement en fonction des risques que l’on prend (comme l’année dernière). Il y a encore des courses poursuites avec les forces de l’ordre ou la mafia, mais elles sont extrêmement scriptées.
Need for Speed oblige, on bénéficie d’un panel de véhicules de luxe conséquent. Pour en changer, il faudra s’arrêter dans des stations-services disposées toutes les trois/quatre courses, ce qui n’est pas très pratique. L’autre nouveauté réside dans l’utilisation de flashbacks. On débute la course avec 3 d’entre eux et cela nous permet de revenir en arrière (au dernier checkpoint) si on pense pouvoir améliorer le tronçon ou si l’on se crash et si on sort de la route. Le problème est que ce système n’est pas trop au point. Il suffit souvent de couper un virage, ou déborder un peu trop de la route pour qu’il se déclenche sans un timer d’avertissement. C’est plus énervant qu’autre chose.

Une fois cette campagne solo terminée, le joueur peut la rejouer dans un nouveau niveau de difficulté. Il y a aussi toute une série de défis annexes à effectuer. Il s’agit en fait de rejouer les épreuves du mode solo en utilisant une voiture présélectionnée. Cela a le mérite d’exister et de rallonger la durée de vie, toutefois il n’y a rien de bien nouveau et cela peut devenir redondant.

Un multi-joueurs limité

Independence Pass : la course du jeu !

Il y a aussi un mode multi-joueurs. Celui-ci permet de s’affronter jusqu’à huit. Malheureusement, il n’y a rien de bien transcendant sur le long terme. En effet, on évolue toujours sur les mêmes tracés que le solo, il n’y a pas de mode coopératif, pas de mode versus police/fuyards. On fait sempiternellement la même chose, c’est-à-dire viser la première place sur les mêmes circuits. C’est très décevant par rapport à un Need for Speed : Hot Pursuit. Il y a bien une catégorisation des épreuves entre les différentes classes de véhicules, et si vous y jouez avec des amis l’incorporation de l’Autolog est plutôt sympa. Mais cela manque énormément de diversité. On s’y amuse, mais l’intérêt ne dure pas.

Une réalisation artistique de qualité

Graphiquement le titre tient la route, c’est joli est surtout très fluide à grande vitesse.

Après Battlefield 3, Need for Speed: The Run est le deuxième jeu à utiliser le moteur graphique Frosbite 2. On apprécie d’avoir des décors si variés (ville, désert, montagne enneigée, canyons, etc.), ce n’est pas toujours le cas dans la série. Il y a aussi toute la panoplie d’effets météorologiques escomptés ainsi qu’un cycle nuit/jour. Graphiquement le titre tient la route, c’est joli est surtout très fluide à grande vitesse. Toutefois, il nous semble que le moteur est sous exploité en comparaison de Battefield 3, car cela n’a rien de renversant non plus. On retiendra également que la destruction des décors (même scriptée) n’est quasiment pas utilisée. Et les temps de chargement sont trop importants, surtout lors des flashbacks.
L’ambiance sonore est elle aussi de qualité. On ressent bien la puissance de nos différents petits bolides et les musiques accompagnent bien le titre. Par contre, il y a un fort décalage de synchronisation labiale lors des différentes cinématiques.

Conclusion

Au final cela résume bien le titre : amusant un temps, mais trop classique et lassant à la longue.

Need for Speed: The Run offre des courses intenses dans la lignée des autres titres de la série. Il y a un réel sentiment de vitesse qui se dégage lorsque l’on joue à ce jeu d’arcade. Toutefois, on ne peut que regretter que Black Box ne nous ait pas proposé plus de séquences spectaculaires à l’instar de celle avec les avalanches dans l’Independence Pass. Il y avait pourtant de quoi faire et cela aurait été beaucoup plus saisissant que leurs séquences de QTE ! Au contraire, le gameplay est ultra classique et très scripté, c’est un petit peu dommage. La campagne solo est plaisante à jouer si vous optez pour le niveau de difficulté « élevé ». Il y a une certaine rejouabilité et tout un tas de défis supplémentaires pour faire durer un peu plus le plaisir. Malheureusement on en fait vite le tour car il s’agit sempiternellement des mêmes circuits. Heureusement, ces derniers ne sont pas trop redondants et ils bénéficient de décors très variés. Même si on peut penser que le moteur graphique est sous exploité, l’ensemble graphique est de bonne qualité. Le mode multi-joueurs déçoit par contre, car il ne propose pas grand-chose de différent du solo. Il n’y a qu’un seul réel gametype et on évolue encore et toujours sur les mêmes tracés. Au final cela résume bien le titre : amusant un temps, mais trop classique et lassant à la longue.