Jeu vidéo / Duke Nukem Forever: The Doctor Who Cloned Me

Date de sortie
Développeur
Gearbox Software
Éditeur
2K
Modes de jeu
-
Thème du jeu
First Person Shooter

Test de Duke Nukem Forever – « The Doctor who Cloned me »

Si le développement de Duke Nukem Forever a été chaotique et surtout très long, il faut bien avouer que les DLC annoncés très tôt par Gearbox après la sortie du jeu sont arrivés en tir assez serrée.
Si le premier regroupait quelques goodies orientés vers le multi-joueur, le deuxième et dernier en date propose aux fans une mini-campagne solo ayant pour titre The Doctor who Cloned me, décomposés en quatorze niveaux pour 4 à 5 heures de jeu.

Celle-ci se situe très directement après la campagne du jeu originel. Duke se réveille dans un laboratoire, attaché à une chaise. Ses derniers souvenirs sont le sauvetage par hélicoptère dont il a bénéficié après son combat contre l’Empereur Cycloïde.
Il ne mettra pas longtemps à s’apercevoir qu’il est prisonnier de l’infââââaaame docteur Proton, qui s’est servi de lui pour bâtir une armée de clone robotiques afin de prendre en main l’invasion alien et dominer le monde.

Avant de se lancer dans la dissection de ce Duke Legal Content, deux mises aux points sont nécessaires :
Le présent article ne reviendra pas sur les qualités et défauts de Duke Nukem Forever. Une critique assez longue a déjà été publiée dans nos colonnes et vous pourrez vous y référer à loisir pour vous faire un avis – s’il était encore besoin. Toutefois, notons que depuis sa sortie, Gearbox a profité d’un patch pour implémenter la possibilité de pouvoir posséder quatre armes simultanément au lieu de deux, répondant ainsi à l’une des critiques les plus récurrentes.
De façon plus personnel, je tenais aussi à souligner le fait que je suis farouchement opposé au principe même des DLC payants. Je n’en ai jamais acheté et ce n’est pas demain que je m’y mettrais. Néanmoins, quand le sieur Galen m’a proposé de me penché sur celui-ci, je n’ai pas hésité une seule seconde. Ca me permettait d’une part de prolonger l’expérience Duke Nukem Forever et – qui sait ? – cela me permettrait peut-être de changer d’avis sur les DLC.

En avant donc pour quelques heures de sexe, stéroïdes et armes à feu…

Always bet on Duke !

Au programme, nous avons deux nouvelles armes, une nouvelle créature et deux nouveaux boss.

Nous commencerons donc par nous pencher sur les apports de ce DLC au gameplay originel du titre. Au programme, nous avons deux nouvelles armes, une nouvelle créature et deux nouveaux boss.
En terme d’arme, nous avons le retour de l’Expander et l’Impregnator tout nouveau tout beau. Pour ce qui est de la première, on constate que, au même titre que le Freezer, l’arme se révèle moins efficace que sa contrepartie de Duke3D, mais surtout peu amusante à l’usage. Quant à la seconde, comme le nom l’indique à peine, il s’agit du monstre du même nom que le Duke tiendra fermement dans ses mains, pour lui faire cracher ce qu’il a dans le ventre à la face de ses adversaires. Encore une fois, d’une efficacité très relative en solo mais cette fois-ci, assurément très humiliant en multi-joueur !
Pour les nouvelles créatures, si l’on excepte les deux nouveaux boss évoqués ci-dessus, on ne se retrouve qu’avec l’armée de clones du docteur Proton, des sortes de Terminators déclinés en version nue, avec squelette métallique apparent ou avec un habillage duke-fashioned. Une fois passé le plaisir de se combattre soi-même, on constatera que les clones en question sont loin d’offrir un challenge vraiment épique…

Oh, et il serait dommage de ne pas signaler que, cerise sur le gâteau, en parallèle de sa campagne solo, The Doctor who Cloned me propose aussi quatre nouvelles maps multi-joueur : Sky-High, Command, Drop Zone et Biohazard.
L’ensemble est assez moyen, à l’exception de la première qui offre un énorme potentiel de fun à plusieurs…

No one steals our chicks and lives !

La campagne solo se décompose grosso-modo en deux grosses parties.

Après avoir suffisamment tourné autour du pot, il est temps de s’attaquer au gros morceau : la campagne solo de ce DLC.
Celle-ci se décompose grosso-modo en deux grosses parties.
Dans la première, avoir s’être libéré de ses entraves, Duke a une vision fugitive des combats qui continuent de faire rage entre les forces armées de la Terre et les aliens. Puis, prenant son courage et son shotgun à deux mains, il va s’enfoncer dans les entrailles du complexe souterrain qui s’étend sous ses pieds afin d’affronter le docteur Proton et mettre un terme à ses rêves cloniques. Dans la seconde, une fois débarrassé de Proton, Duke apprend que les forces aliens se sont regroupées sur la lune afin de lancer un nouvel assaut qui pourrait bien être décisif. Il n’en faut pas plus à notre blond peroxydé pour faire un peu de tourisme spatial…
Au final, nous avons deux idées maîtresses derrière cette campagne, qui chacune auraient pu constituer un add-on à elle seule… et qui l’aurait dû !
La première partie est particulièrement ennuyeuse. Tout d’abord, il s’agit – une fois de plus – de l’exploration d’un complexe souterrain, qui sur une bonne partie malheureusement manque cruellement de vie et dont les puzzles ne sont que guère enthousiasmants. Par ailleurs, les ficelles du scénario sur cette partie sont dramatiquement prévisibles. La visite du centre d’entraînement des clones partait sur une bonne idée, avait un potentiel d’humour encore beaucoup sous-exploité et tourne finalement vite à une sorte de tutoriel un peu tardif et surtout poussif. Pour couronner le tout, le combat final contre le docteur Proton, même s’il est intéressant, manque un peu d’un souffle épique : on parle quand même d’affronter la Némésis de Duke Nukem, là !!!

Au final, nous avons deux idées maîtresses derrière cette campagne, qui chacune auraient pu constituer un add-on à elle seule… et qui l’aurait dû !

Passé la fuite hors du complexe au gameplay un peu trop mécanique, on se retrouve face au général de l’Earth Defence Force qui va amorcer la transition vers la seconde partie de la campagne : aller affronter l’impératrice Cycloïde sur la Lune. L’action se réveille enfin ! Fini les couloirs et les salles souterraines, on se retrouve pris entre les survivants de l’armée du docteur Proton et nos chers vieux aliens pour jouer du shotgun à tout va. S’il y a un réel mieux, l’ensemble n’est cependant pas exempt de faiblesses.
Après quelques gunfights plutôt bien menés, nous avons une fuite à bord d’un bus scolaire bien trop courte et dénuée de réelle tension, un peu comme l’était la phase de jeu à bord du chariot, dans les mines. Ce bus nous amène vers ce qui semblera maintenant un passage obligé de la franchise : un bar/hôtel de passe – ici au milieu du désert – (l’inspiration « Une Nuit en Enfer » est probablement voulue) rempli de babes en chaleur. Cette phase s’intègre cette fois bien mieux au sein de l’histoire que le passage au Titty City dans le jeu originel. Une fois que notre héros aura fait ses preuves auprès de ces dames, vient le moment d’une petite virée sur la Lune, phase de jeu plutôt bien faite mais au final trop courte, alternant conduite à bord d’un module lunaire et combat à pied où Duke devra tirer parti des quelques sources d’oxygène alien qu’il pourra trouver. On regrettera un peu le manque de logique d’un Duke qui se ballade sur la Lune sans combinaison spatiale (Oui, c’est Duke, mais quand même). Vient enfin le combat final qui est bien plus épique que celui contre le docteur Proton. On déplorera néanmoins qu’une fois qu’on en a compris la logique, il est assez facile à conclure.

Damn, I’m good !

Au final, donc, ce n’est pas cette campagne qui me réconciliera avec le principe des DLC : une première partie fastidieuse et une seconde qui souffre tout de même de quelques lacune

Au final, donc, ce n’est pas cette campagne qui me réconciliera avec le principe des DLC : une première partie fastidieuse et une seconde qui souffre tout de même de quelques lacunes et – en comparaison – bien trop courte. Au fond, ce qui a manqué est un réel travail d’écriture, probablement de playtest, et de peaufinage.
Et pour couronner le tout, si l’humour du titre original était assez bien dosé car plutôt basé sur l’allusion et la suggestion, nous avons ici un humour plus sexually explicit et pas toujours du meilleur goût.
Visiblement Triptych, qui a développé ce DLC et était derrière le scénario final du jeu original, avait deux idées maîtresses dans ses tiroirs (des chutes des différentes idées laissées de coté durant le développement de Duke Nukem Forever ? Possible…) et n’a pas su faire son choix. Du coup, nous avons deux mini-campagnes en une, aucune n’ayant été suffisamment développée pour donner son plein potentiel, et les deux s’enchaînant de façon maladroite.
Nous sommes là en présence d’une succession de mauvaises idées qui a conduit à un produit assez discutable. Les principales et les plus dommageables sont probablement d’avoir voulu le sortir trop vite (probablement sous l’impulsion des têtes pensantes de Gearbox qui veulent prouver qu’ils sont plus actifs et réactifs sur cette franchise que ne l’a été 3DRealms) et de l’avoir sorti sous ce format de DLC qui, bien qu’étant très en vogue n’est probablement pas le plus adapté pour sortir une mini-campagne de 14 niveaux qui atteigne un niveau de qualité suffisant pour combler les fans et réconcilier tous ceux qui ont pu être déçus par le jeu original.

Tout n’est pas perdu pour le Duke, mais ce DLC lui aura probablement fait plus de mal que de bien…