Jeu vidéo / Resident Evil: Operation Raccoon City

Date de sortie
Développeur
Slant Six Games
Éditeur
Capcom
Moteur
-
Modes de jeu
Type de jeu
Third Person Shooter
Thème du jeu
Action

Test de Resident Evil : Operation Raccoon City

Alors que nous pouvions nous attendre à un Resident Evil 6, Capcom fait durer le suspens avec Operation Raccoon City. Un épisode orienté multi coopératif et action en veux-tu en voilà. Nous ne sommes plus vraiment dans le survival horror, nous sommes là pour déchiqueter du zombies et fracasser militaires et agents de sécurités.

Resident Evil 2.5

Resident Evil : Operation Raccoon City - Screenshot 1
Il est pas beau Vector ?

Operation Raccoon City propose un mode Campagne qui se place plutôt bien dans l’histoire de la licence. Les évènements relatés sont ceux de Resident Evil 2 et 3 mais vu d’un autre angle, celui de l’USS, le service de sécurité d’Umbrella. Vous n’avez qu’un seul objectif, détruire toutes les preuves impliquant la multinational dans la destruction de Raccoon City, les documents, les disques durs et trois cibles : Leon S. Kennedy, Jill Valentine et Claire Redfield. Coopératif oblige, votre équipe se compose de quatre soldats qui ont carrément les crocs, le tout dirigé par Hunk, un type qui n’a peur de rien. Vous accompagnerez cette équipe de joyeux drilles durant sept chapitres, ce qui fait tout juste 4h de jeu si vous comptez trouver la totalité des preuves (car il y en a plusieurs qui ne sont que des objectifs annexes).

Resident Evil : Operation Raccoon City - Screenshot 2
50 balles tirées, aucun des deux n'est encore mort

L’aventure est plutôt rythmée mais on n’accroche pas forcément, les séquences sont trop hachées entre des tonnes de chargements (plutôt courts certes), alors le jeu tente bien de camoufler cela par des ouvertures de portes très longs mais ce n’est pas gagnant. Bref, Operation Raccon City n’a rien d’épique et vous n’aurez peur qu’à une ou deux occasions, si et seulement si vous êtes la cible du script (une chance sur quatre). En revanche, vous serez souvent mis sous pression, parfois prisonnier entre deux feux : les militaires d’un côté et les zombies de l’autre. Surtout que Slant Six Games a eu la mauvaise idée de faire appel à la mécanique la plus simple lorsque l’on ne veut pas se prendre la tête pour augmenter la difficulté : la santé. Cette superbe jauge de santé que nous pouvons multiplier allégrement par dix pour donner l’illusion que la situation est plus complexe. A quoi bon faire spawner en masse quand on peut augmenter la santé ? Alors vous vous tapez des vagues d’ennemis qui peuvent se prendre plusieurs headshots avant de mourir, les seules phases où c’est une promenade de santé (sans mauvais jeu de mots) reste contre les zombies de base. En revanche, face à des hunters, lickers, tyrans et un Nemesis si cher à la licence Resident Evil, l’affaire est plus hasardeuse, vous viderez des chargeurs et des chargeurs avant de vaincre. Cette faiblesse dans le gameplay aurait pu être atténuée par un bon feeling avec les armes, ce qui n’est pas le cas. Nous n’avons jamais le sentiment de tomber sur la perle rare dont il faudrait économiser les balles. Jamais.

Le coop, arme absolue

Resident Evil : Operation Raccoon City - Screenshot 3
Les dialogues se laissent suivre

Tout le plaisir du jeu passe par le coopératif, le solo n’a aucun intérêt, vos compagnons sont des idiots. Ils vous suivent bêtement et ne cherchent pas à monter une stratégie. Avec des joueurs humains, l’expérience est toute autre, le level design des maps dont les environnements rappellent ceux de RE2 et 3 (forcément) est franchement correct. Nous avons très vite le sentiment d’un monde couloir, à raison, et pourtant, lors des phases de shoot, nous nous apercevons rapidement que le studio nous a laissé une certaine liberté. Régulièrement, vous pourrez prendre à revers un groupe ennemi, voire, l’attaquer sur trois flancs en même temps. Dès qu’ils sont étouffés dans leur abris de fortune, une petite grenade à fragmentation suffit à massacrer tout ce beau monde et faire sortir les derniers survivants d’un amas de poussières. A d’autres occasions, il ne faudra pas hésiter à rester en groupe, dos à dos pour éliminer des lickers qui s’approchent par les plafonds ou par les murs quand il faudra à l’inverse se disperser face à un ennemi seul. Bien sûr, si l’on veut vraiment se marrer et ne pas se faire chier pendant une interminable joute, il faudra passer par la case « difficulté facile » qui permet de rendre l’action plus jouissive au détriment d’une pression réduite (et en même temps plus réaliste, nous sommes l’élite des mercenaires).

Resident Evil : Operation Raccoon City - Screenshot 4
Vector est invisible, saurez-vous le retrouver ?

Le coop est mis en exergue par la difficulté générale induite par le nombre important d’ennemis à la fois. Vous serez amené à vous écrouler sous la pluie de balles et vos coéquipiers pourront venir vous réanimer. Durant un combat trop rapproché, vous pourriez aussi contracter le virus G et devoir utiliser votre spray anti-viral pour ne pas finir en zombie. Dernier élément sympa, le cumul d’expérience, chaque destruction de preuves rapportent des points à la fin du chapitre. Points que vous dépenserez dans des capacités passives et actives plus ou moins utiles dont une capacité spéciale unique à chaque personnage (qui sont six au total). Par exemple , Vector se rendra invisible grâce à sa chouette tenue en hexagones tandis que Bertha vous soignera en plein combat et Four Eyes prendra le contrôle des zombies.

Il n’y a pas que la campagne

Resident Evil : Operation Raccoon City - Screenshot 5
Boom ! Headshot !

Resident Evil : Operation Raccoon City ne se limite pas à sa campagne coop, d’autres mods de jeu sont disponibles en multi. Outre le classique Team Deathmatch, nous avons droit à un simili Capture The Flag au travers de BioHazard. Deux équipes s’affrontent pour récupérer une fiole du virus apparaissant au hasard sur la map et la ramener dans son camp. Au milieu de tout cela, des zombies qui seront attirés par le porteur de la fiole qui, pour sécuriser la fiole contre tout geste brusque est contraint d’avancer plus lentement.
Autre mode, Survie : un hélicoptère contenant seulement quatre places se pose après un certain temps sur la maps. Les survivants se castagnent pour patienter en sachant que chacune de vos morts vous obligent à attendre de plus en plus longtemps avant de respawn. Problème, ce mode est par équipe, ils y a donc une forte probabilité de finir par un match nul avec ce nombre de places pair. Le mod aurait au moins pu prévoir de départager selon le nombre de kills de chaque équipe par exemple.
Enfin, reste le mode Héros qui oppose les quatre protagonistes principaux de Resident Evil 2 et 3, à savoir, Leon, Claire, Jill et le petit dernier, Carlos, à quatre « villains » dont Hunk que l’on rencontre dans cet Operation Raccoon City. Le but du jeu est simple, éliminer l’équipe adverse durant un Last Man Standing. Toutefois, la mort d’un joueur se fait en deux temps, la première fois lorsqu’il est un héros, la seconde fois, lorsqu’il apparaît comme un simple soldat aux capacités amoindries.

Une réalisation qui pêche

Resident Evil : Operation Raccoon City - Screenshot 6
Une simple malette sur le sol peut bloquer votre perso

Le contenu peut faire saliver mais l’on déchante assez vite, d’une part car le multi n’est pas aussi peuplé qu’un Battlefield, trouver des serveurs intéressants est plutôt ardu. D’autre part, nous ne comptons qu’une petite dizaine de maps voire moins par mod, ce qui provoque une lassitude rapidement. Enfin, et c’est probablement le défaut majeur du jeu, outre le feeling des armes qui ne vous retournera pas, les mouvements du personnage sont lents et donnent franchement l’impression d’une lourdeur. Vous ne pouvez pas faire grand-chose hormis vous mettre à l’abri, vous ne pouvez même pas sauter ! C’est d’autant plus dommage que de nombreux objets jonchent le sol et stoppent systématiquement votre course alors que vous auriez simplement besoin de l’enjamber à défaut de sauter par-dessus. Il n’est même pas possible de se baisser, il n’y a que derrière un abri que cela arrivera et là encore, vous serez la proie des balles.

Resident Evil : Operation Raccoon City - Screenshot 7
Oui bah oui, nous sommes dans le noir

La réalisation dans son ensemble laisse à désirer, laissant mûrir deux hypothèses, les développeurs n’ont pas été à fond dans le projet ou bien il a fallu faire des économies de bout de chandelles. Graphiquement, c’est acceptable mais les environnements sont souvent trop sombres (vous n’avez pas de lampe torche) et vous croiserez à maintes reprises des textures franchement pas terrible. Le plus grave pour les fans, c’est le manque de respect donné à certains personnages clés. Première victime, Léon et son doublage français à la limite du supportable. Dommage alors que notre propre équipe ne souffre pas de ce défaut.

Avis mitigé pour une note mitigée

Resident Evil : Operation Raccoon City - Screenshot 8
Le HUD est dédié au pad

Avec Operation Raccoon City, Capcom tente de donner quelque chose à se mettre sous la dent pour les fans. Le pitch est intéressant dans ses grandes lignes mais manque de profondeur, il est là en prétexte d’un déluge de démembrements. L’aspect coopératif est véritablement l’atout du jeu qui n’est pas sans rappeler un Scourge Project que j’ai testé il y a déjà pas mal de temps. Si l’on peut tolérer le ressenti des armes, en revanche, la maniabilité du personnage couplée à la vue TPS font grincer des dents. L’IA vraiment faible nous oblige à passer par le jeu en ligne, une dépendance qui ne convient qu’un certain temps à ce genre de jeu. Il vaut mieux l’acheter dès à présent, dans un ou deux ans, vous serez contraint de le ranger dans un fond de tiroir, désespéré par vos alliés contrôlés par l’ordinateur.