Test de Borderlands 2
Gearbox Softwares a eu besoin de trois ans avant de nous proposer une nouvelle aventure sur Pandore. Après Borderlands, voici que nous testons Borderlands 2. Pas de titre à rallonge, le soft se veut sans fioriture. Pas question non plus de changer la recette, le jeu se veut toujours aussi déjanté et cru que le premier.
Retour à Pandore

Cinq ans se sont écoulés dans le jeu, c’est à nouveau Marcus Kincaid qui nous raconte l’histoire, sans l’enjoliver bien entendu. Quatre nouveaux personnages prennent places dans cet univers, toujours des chasseurs de l’Arche, mais plus la même Arche et les classes ont changé. Commençons par Axton, un Commando armé d’une tourelle Scorpio 2.0. Puis vient Salvador, un Défourailleur dont la compétence spéciale est d’utiliser momentanément deux armes à la fois et de regagner des points de santé. Clairement le personnage le plus facile à jouer. Ensuite nous avons Maya, elle est, comme Lilith, une Sirène et le seul personnage féminin jouable, sa compétence lui permet de neutraliser son adversaire ou soigner ses alliés. Enfin, il reste Zer0, Assassin de profession, il est doté de la capacité Leurr3 qui le fait disparaître 5 secondes. Notez qu’une cinquième classe a été annoncée, la Mécromancienne qui sera disponible dans un DLC.
En cinq ans, Pandore a bien changé, l’ouverture de l’Arche a permis de mettre en évidence un nouveau minerai, l’Eridium. Le boss d’Hyperion Corporation, le Beau Jack comme il se fait appeler, a entrepris de creuser le sol de la planète pour récupérer tout ce minerai et devenir encore plus riche qu’il ne l’est. Problème, vous êtes un chasseur de l’Arche, vous n’avez donc qu’une seule motivation, être riche. Cette respectable ambition va vous amener à croiser la route des anciens héros de Pandore, qui, menés par Roland ont décidé de mener la résistance. Sans oublier ce bon vieux Clap Trap, le robot qui vous sauvera au début du jeu. Vraiment, personne ne sera dépaysé, à commencer par l’intro qui emploie les mêmes chutes que celle de Borderlands. Les PNJ sont les mêmes, du docteur Zed à Marcus en passant par Scooter. Heureusement se cache des rencontres sympathiques comme avec Sir Hammerlock ou la merveilleuse Tina qui du haut de ses treize ans s’amusent à dynamiter et électrocuter ses convives. Si vous êtes réceptif, les habitants du monde désolé de Pandore vous feront rire, autrement, si la sauce ne prend pas, vous risquez de sévèrement vous ennuyer.
On prend les mêmes et on recommence

Ne nous y trompons pas, Borderlands 2 affiche des qualités, l’armurerie et le bestiaire ont tous deux été élargis. On retrouve l’existant, du Skag au bandit en passant par des « petits » nouveaux comme les Garogos, les rôdeurs, les nomades et les robots d’Hyperion. C’est l’occasion d’ajouter quelques subtilités durant les combats puisque le point critique n’est pas systématiquement les yeux ou plus généralement la tête. A l’instar des robots, un tir de fusil de précision suffit à les démembrer, bien que fonctionnant toujours, vous les démunissez de leurs armes. Encore plus sympa, prenons le cas du Goliath, s’il perd sa tête, il entre dans une sorte de transe qui le rend plus fort et plus brutal. Il se met alors à attaquer n’importe qui et chaque victime (jusqu’à un maximum de 5) le rend de plus en plus coriace. En outre, Gearbox a pris le temps d’améliorer l’IA, l’ennemi se cachera plus fréquemment derrière des objets et ils sont capables de communiquer entre eux, ils ont même des chefs qui, s’ils tombent au combat, donnera un sacré coup au moral des survivants qui pourront alors prendre la fuite. Enfin, notez que la réalisation des défis ne vous rapportent plus de l’argent sinon des points de brutasse qui permettent de booster très légèrement vos capacités via des jetons : précision, cadence de tir, délai de recharge de votre bouclier, santé etc. Retenez aussi que la répartition des jetons est valable pour l’ensemble de vos personnages. D’ailleurs, vous retrouverez le système de banque qui met à disposition vos objets là encore à l’ensemble de vos personnages.
Et en même temps, ne nous leurrons pas, s’il y a bien ces satisfactions, il y a néanmoins une grosse impression que Borderlands 2 aurait très bien pu être Borderlands. Les changements sur le gameplay tiennent du détail comme ce nouvel effet élémental, le slag qui affaiblit la protection de la victime ou les compétences des personnages qui ressemblent beaucoup aux anciennes classes du jeu. Certes les arbres de compétences sont mieux pensés et poussent davantage à la spécialisation mais ça reste des choses connues. Reste le plaisir de découvrir un scénario mieux construit et plus intéressant à suivre. Et ne snobons pas les quêtes annexes qui ont nettement plus de saveur que dans Borderlands. N’empêche qu’il reste ce petit goût de déjà-vu.
Pandore comme vous ne l’avez jamais vu

Déjà-vu même dans les environnements, toutefois, c’est un beau travail qu’il convient de saluer. Toujours sous l’Unreal Engine 3, Borderlands 2 s’offre des textures plus fines, un terrain de jeu plus grand et des effets de lumière qui ont rarement eu autant de gueule. Les décors sont variés, si vous commencez dans la neige, vous aurez l’occasion de traverser de vastes prairies et des phénomènes de terraformation vous feront passer du désert de sable aux glaciers en un clin d’œil. C’est spectaculaire et surprenant. Pour éviter qu’en ligne, tout le monde se ressemble, les développeurs ont mis en place un système de personnalisation du personnage qui permet de modifier la tête (en général la coupe de cheveux ou le casque) et la tenue (en général, seulement la couleur), durant la partie, vous avez maintes occasions de ramasser de nouveaux objets de personnalisation.
En termes de réalisation, impossible de bouder son plaisir, c’est chouette graphiquement et la bande son est plutôt réussie et accompagne bien les phases de combats. En revanche, l’ergonomie choisie par les développeurs sent la consolisation. D’un côté, il y a de bons changements comme la carte lors des téléportations bien plus claire que dans le premier opus. Nous pouvons même voir rapidement où sont localisées les missions. De l’autre côté, il y a cette ergonomie à la manette, l’inventaire n’est franchement pas pratique tout comme l’arbre de compétence qui nous fait véritablement regretter l’ancienne formule.
Ceci n’est pas une révolution

Borderlands 2 ne bouleverse pas son gameplay, loin de là, il tend davantage à le peaufiner dans les moindres détails. Sur PC, le jeu souffre de quelques défauts, l’ergonomie console qui ne sied guère pour le cas de l’inventaire et des compétences notamment. Comme toujours, nous ne disposons pas du split screen pourtant présent sur la version console, certains joueurs PC se sont aventurés à l’implémenter mais non sans énormes galères. Il reste le jeu en réseau et en ligne, ce dernier profite d’un excellent matchmaking, en quelques clics, vous vous retrouvez à jouer avec des gars du même niveau qui sont à la même mission que vous dans la partie solo.
Si le jeu manque cruellement d’ambitions, se contentant de ficeler au mieux son scénario et de rajouter quelques éléments dans son gameplay, nous retrouvons là un très bon défouloir. Un jeu à l’humour décapant et un univers en cel-shading des plus réussis. Le tout, avec une progression rythmée où il est difficile de vraiment s’ennuyer. Ce Borderlands « 1.5 » divisera à coup sûr, toutefois, avec une durée de vie qui dépasse la quarantaine d’heures, difficile de le pointer du doigt face à d’autres FPS qui n’en donnent pas toujours pour notre argent.