Jeu vidéo / Medal of Honor: Warfighter

Date de sortie
Développeur
Danger Close
Modes de jeu
-
Thème du jeu
First Person Shooter

Test de Medal of Honor: Warfighter

Medal of Honor: Warfighter est le FPS édité par Electronic Arts qui alterne une année sur deux avec la franchise Battlefield. C’est toujours développé par Danger Close qui a pondu un premier ersatz fadasse en 2010. Cette année le studio s’occupe aussi de l’aspect multi-joueurs, exit Dice. Autant dire que l’on craint un peu le pire pour ce nouvel épisode qui bénéficie par contre de l’apport du moteur Frostbite 2. Medal of Honor: Warfighter relève-t-il le niveau de son prédécesseur ? Et est-il tout simplement un FPS plaisant à jouer dans la durée ? Eléments d’explication et verdict ci-dessous.

L’Axe du Mal contre reste du monde

Le scénario nous plonge toujours dans la peau des meilleurs soldats du monde regroupés dans une unité top secrète appelée TIER 1

Le scénario nous plonge toujours dans la peau des meilleurs soldats du monde regroupés dans une unité top secrète appelée TIER 1. Contrairement au précèdent titre la trame se déroule aux quatre coins du monde (Somalie, Bosnie, Yémen, Philippines…) et l’on pourra incarner des troupes d’élites venues du monde entier, comme le GROM polonais et l’ UDT sud-coréenne. Il y a une dizaine de pays représentés. Les missions sont basées sur la lutte antiterroriste. Et la campagne dure entre quatre et cinq heures selon le niveau de difficulté.

Cette histoire nous est présentée par de multiples flash-back. C’est parfois un peu difficile à suivre. Il faut bien avouer que c’est surtout dû au fait que les différents protagonistes ont tous autant de charisme qu’une boîte de conserve. On ne s’immerge pas du tout dans l’aventure, et on se fiche royalement de ce qui peut bien arriver à cette bande de baltringues.

Une porte pour toutes et toutes pour une

Danger Close : les fétichistes des portes

Le gameplay est un pot-pourri de ce qui se fait (de pire) dans les FPS actuels. C’est destiné à la grande masse de joueurs casual. La cible est bien de reprendre certaines caractéristiques (et le marché si possible) des Call of Duty. On suit donc les ordres et les scripts, il n’y a aucune liberté d’action. Il y a un radar pour se rendre au prochain point et l’on ne pourra jamais faire le touriste. Il y a évidemment des murs invincibles, on régénère notre santé très vite, le hud est énorme et affreux. On a des armes avec des munitions illimitées (ou cela sera notre coéquipier qui nous fournit, là encore sans restrictions), les ennemis sont le plus souvent marqués avec de grandes flèches rouges sur leurs têtes, etc. Bref c’est du grand classique que les amateurs de FPS ouvert auront du mal à apprécier. Pour les autres, l’action est en plus nettement moins spectaculaire que dans un Call of Duty.

On s’ennuie donc fermement pendant plus de la moitié de la campagne à faire du tir au pigeon. Toutefois, si vous avez le courage de poursuivre l’aventure, cela s’améliore sur la fin. N’attendez rien d’exceptionnel, mais les poursuites à pied et en voiture, et une ou deux missions sont plus plaisantes à jouer. Une fois terminé, vous pourrez refaire le jeu dans des modes de difficultés plus ardues (seulement au niveau des dégâts encaissés). Mais le jeu n’a vraiment aucune rejouabilité.

Pour terminer sur le solo de Medal of Honor: Warfighter on ne peut pas ne pas mentionner le délire débile du studio qui consiste à défoncer des portes. Cela nous lasse dès la deuxième et cela dure jusqu’à la fin. Vous allez passer votre temps à casser des portes, et vous aurez droit à de multiples gadgets pour y parvenir. On ne doit vraiment pas avoir la même conception du fun dans un FPS que Danger Close.

L’intérêt de cette campagne est donc faible. C’est au mieux moyen si vous n’êtes pas trop exigeant.

Un multi du même acabit

Il y a plusieurs gametypes jouables jusqu’à vingt joueurs

Il y a plusieurs gametypes jouables jusqu’à vingt joueurs. Le tout est assez classique : Team Deathmatch, Capture de points, Capture du drapeau en rounds mais avec une notion de Team Survival (c’est-à-dire qu’il n’a pas de respawn et que vous pouvez gagner en ramenant un des deux drapeaux ou en éliminant l’équipe adversaire) et enfin il y a une sorte de Rush ou l’on doit activer (ou défendre) trois bombes qui se déclenchent aléatoirement sur cinq sites l’une après l’autre.

Ces gametypes favorisent le plus souvent le travail en équipe. Mais il y a peu de maps différentes, elles sont très petites avec beaucoup de goulets d’étranglements et le level-design n’est donc pas très bien pensé et reste assez faible. Aucunes cartes ne sort du lot, cela fluctue entre le mauvais et le très moyen. C’est bien dommage.

Il y a plusieurs classes, mais cela ne change que l’équipement. Il n’y a pas de capacités médic ou ravitailleur par exemple. C’est votre coéquipier qui aura ce rôle. En plus, il sert de point de respawn : quel équipier modèle. Vous prendrez donc plus de plaisir en jouant en équipe avec un ami. On peut améliorer et débloquer plusieurs gadgets (arme, optique, chargeur, motif, etc.) en montant de niveaux. C’est là encore très classique, et il y a beaucoup moins de choses à débloquer que dans Battlefield 3 par exemple.

Au final, on fera quelques parties, cela améliore un peu la durée de vie, mais l’on retournera vite, très vite même à Battlefield 3. Il y a quelques petites idées intéressantes, mais aussi beaucoup d’autres qui le sont nettement moins (killstreak offensif, détection des ennemis à travers les murs,…). C’est donc assez fade : ni bon, ni très mauvais.

Frostbite mal exploité

Medal of Honor: Warfighter tourne donc sous le moteur graphique Frostbite 2.0. On bénéficiera dans la campagne solo d’assez jolis décors.

Medal of Honor: Warfighter tourne donc sous le moteur graphique Frostbite 2.0. On bénéficiera dans la campagne solo d’assez jolis décors. Toutefois, les différents environnements sont assez peu homogènes en termes de rendu visuel. Il y a de belles choses (heureusement le plus souvent) et d’autres nettement moins. C’est le cas aussi pour les textures : certaines sont fines et détaillées et d’autres bien baveuses. Il n’y a pas de destruction du décor alors que c’est une des grandes forces de ce moteur. Bref, c’est le plus souvent joli, mais cela nous semble sous exploité, par rapport à la puissance que le studio avait à sa disposition. Mais le pire est atteint sur les maps du multi-joueurs. Pour le coup c’est très moche. On se croirait sur un Call of Duty, de ce point de vue ce n’est vraiment pas un compliment.

Au niveau de l’ambiance sonore, on ne peut que regretter que le titre soit encore une fois très en dessous du rendu des armes et des bruitages d’un Battlefield 3. Les musiques sont-elles plus pêchues.

Conclusion

Il faudrait peut-être songer d’arrêter les frais avec Danger Close qui ne rend vraiment pas honneur à la franchise des Medal of Honor depuis 2010.

Medal of Honor: Warfighter est une déception. On n’en attendait pas grand-chose, mais on espérait quand même un titre beaucoup plus fun à jouer. Alors le jeu n’est pas totalement raté, mais cela reste bien fade. La campagne solo n’est intéressante que sur les trois ou quatre dernières missions sans pour autant atteindre des sommets. C’est évidemment court, sans génie et avec aucune rejouabilité. Le multi-joueurs a quelques petites qualités, il vous amusera peut-être quelque heures. Mais il est à des années lumières de ce que propose un Battefield 3. C’est d’ailleurs aussi le cas de toute la réalisation artistique : c’est nettement moins beau, il n’y a pas de destruction du décor et le rendu acoustique est très en deçà. Cela nous donne un jeu très moyen. Et il faudrait peut-être songer d’arrêter les frais avec Danger Close qui ne rend vraiment pas honneur à la franchise des Medal of Honor depuis 2010.