Test de Grand Theft Auto V
Grand Theft Auto V est le nouvel opus de la célèbre saga de jeu vidéo d’action-aventure. C’est toujours développé par Rockstar North et édité par Rockstar Games. Il s’agit d’un titre très attendu et l’arrivée d’un nouvel épisode constitue à chaque fois un événement en soi. Alors est-ce que cette attente est justifiée ? Et surtout est-ce que le jeu est cette fois bien optimisé pour nos bécanes ? Éléments d’explication et verdict ci-dessous.
Un pays de psychopathes au langage fleuri

Le jeu se déroule encore une fois dans la ville fictive de Los Santos et de ses alentours. On évolue dans l’État fictif de San Andreas, inspirée des véritables villes de Los Angeles et de la Californie du Sud.
Cette fois-ci, on peut incarner trois protagonistes : Michael, Trevor et Franklin. Il s’agit de criminels dont les événements se lient entre eux lors des missions. Michael est un ancien braqueur de banque d’une quarantaine d’années qui a pris sa retraite et qui semble mener une nouvelle vie parfaite et idyllique dans sa villa à Beverly Hills. Trevor, la quarantaine également, est un ancien pilote militaire devenu toxicomane et psychopathe. Franklin, lui, est un arnaqueur, âgé d’une vingtaine d’années, travaillant pour un concessionnaire arménien vendant des voitures luxueuses à des personnes qui ne peuvent pas se les offrir.
Le scénario ne constitue pas le point fort du jeu. C’est assez linéaire et relativement quelconque. Il n’y a pas de réels rebondissements. Et on a même un peu de mal à s’immerger dans cette histoire un peu fade.
Par contre, la mise en scène est très réussie. Les cinématiques utilisent encore une fois le moteur du jeu. Et les transitions pour revenir dans notre partie sont quasiment imperceptibles. Si l’histoire n’est pas très prenante, la façon de la raconter est elle extrêmement convaincante. Les techniques de narrations sont parfaitement maîtrisées.
On bénéficie également de personnages principaux et secondaires aux profils bien travaillés, bien que très caricaturaux. La mise en situation et les relations entre tous ces PNJ constitue une belle réussite qui suscite notre empathie. On apprécie également l’excellente satire de notre société.
Bref, l’immersion dans ce monde fictif est une belle réussite. Même s’il n’était peut-être pas nécessaire de mettre cinq jurons par phrase.
Une grande carte

Selon le studio, le terrain de jeu est plus grand que les maps de GTA : San Andreas, GTA 4 et Red Dead Redemption réunies. La superficie de cette carte est effectivement importante. Et on peut s’amuser à la campagne, dans le désert, dans des canyons, des villages, à la montagne, dans les airs et dans des fond marins et évidemment dans la ville de San Andreas.
Cette variété d’endroits différents apporte un réel plus à nos sessions. On notera également que les décors sont très hétéroclites et modélisés avec soin. Il n’est pas rare, même après de nombreuses heures de jeu, de découvrir un nouveau coin inconnu.
De plus, les développeurs ont vraiment le soucis du détail. Et cette diversité des lieux est soutenue par une grande richesse des environnements. C’est extrêmement crédible et l’on a rarement vu un monde ouvert aussi bien maîtrisé.
La conception de cette carte est également excellente. Il n’y a pas grand-chose qui nuit à notre progression. Les éléments sont disposés, par exemple, afin de ne pas entraver notre conduite sauvage. On trouvera toujours une échappatoire, des raccourcis et divers monticules afin de réaliser de belles cascades.
Notre seul petit reproche concerne le peu d’éléments destructibles. Et le fait, que l’on ne puisse toujours pas rentrer dans de nombreuses habitations. Mais sinon, dans sa diversité et dans sa conception Rockstar nous propose une carte qui fera date et référence dans un monde ouvert.
Des missions très variées

Comme ses grands frères Grand Theft Auto V propose de nombreuses missions et activités différentes. Il est toujours question de voler des véhicules, de réaliser des poursuites effrénées, d’effectuer des assassinats et de prendre part à des affrontements sanglants entre rivaux.
Les missions principales, ainsi que les secondaires, nous plongent dans de nombreuses situations variées qui sont cocasses et amusantes. Certaines, surtout vers la fin, sont même très spectaculaires. Le tout est donc très divertissant et l’on alterne bien avec tout le panel de véhicules (des voitures, des vélos, des véhicules aquatiques ou bien encore aériens) qui est mis à notre disposition.
On peut s’engager aussi dans plusieurs activités de divertissement, ou mini-jeux, comme le golf (pas mal), le tennis (bof), les fléchettes, le triathlon, le BASE jumping, etc…
En exploration libre, le joueur peut incarner le protagoniste qu’il souhaite et faire ce qu’il veut. On peut switcher facilement et à tout moment entre nos trois pieds nickelés. Chaque personnage à des missions spécifiques et les événements se lient entre eux lors des missions. Durant celles-ci, il n’est pas rare que nos acolytes soient réunis et que l’on doive changer plusieurs fois de point de vue. Avec, par exemple, Trevor qui gère le transport en hélicoptère, Franklin qui snipe les ennemis et Michael qui descend en rappel le long d’un immeuble. Certaines séquences nous imposent la gestion d’un personnage tandis que d’autres nous laissent plus libre de nos choix.

Le système est bien pensé et bien géré. C’est encore un plus dans l’univers de la saga même si cela nous fait regretter qu’il n’y ait pas de vrai mode en coopération.
La réelle nouveauté de cet opus concerne l’incorporation de séquences de braquages. Ces sessions sont divertissantes et elles nécessitent des phases de préparations en préambule (voler le matériel adéquat, désigner les complices désirés, etc…). Il faut aussi choisir notre angle d’attaque parmi deux ou trois options possibles. Il y a donc plusieurs choix pendant certaines missions.
Cela offre une bonne rejouabilité surtout que l’on peut rejouer facilement toutes les missions. Afin d’opter pour d’autres voies ou bien pour réaliser le score parfait (il y a encore le système de médaille).
La durée de vie est importante et difficilement quantifiable. Il faut compter, au moins, une bonne cinquantaine d’heures de jeu pour terminer les missions principales et secondaires en explorant tranquillement toute la carte. Et encore plus, afin de terminer le jeu à 100%. Mais surtout, Grand Theft Auto V propose aussi un mode on-line qui vous occupera encore d’innombrables dizaines d’heures si vous adhérez au principe.
Un gameplay peaufiné

Cet opus ne renouvelle pas les mécaniques de jeu de la saga. On peut dire que c’est plus peaufiné au niveau de la conduite et des déplacements du joueur. Mais fondamentalement vous serez en terrain conquis si vous avez joué à l’opus précédent.
Nos personnages ont différentes caractéristiques à augmenter. Mais cela reste toujours aussi anecdotique. Il n’y a pas de limite de poids et l’on peut transporter un véritable arsenal. Le panel est un peu plus important. Et on peut même améliorer un peu les attributs de certaines armes en ajoutant des chargeurs plus grands, une meilleure poignée ou bien encore un silencieux. Là encore c’est mieux, mais cela reste assez succinct, par rapport à d’autres titres du moment.
La conduite est plus souple et surtout plus arcade. Le rendu s’en trouve plus agréable et le pilotage est ainsi plus nerveux et plus précis. On peut, par exemple, retourner facilement un véhicule qui se trouve sur le toit. Ce n’est pas un bon point pour la crédibilité, mais au moins cela permet de ne pas devoir l’abandonner pour en trouver un autre.
Les poursuites sont donc encore plus distrayantes surtout que le système contre les forces de l’ordre a, lui aussi, été repensé dans le bon sens.
Les séquences de gunfight sont identiques à ce que l’on a l’habitude. On peut se mettre à couvert facilement et enchaîner les headshots face à une IA assez peu redoutable. En effet, nos ennemis ne font pas trop preuves d’initiatives pour nous déloger. C’est rare de recevoir des grenades et ils ne nous contournent pas. Le pire étant qu’ils sont toujours très clairement détectés sur notre radar (adieu effet de surprise). Ce qui gâche clairement le rendu de ces affrontements. Il faut dire aussi, qu’à la souris c’est certainement plus facile qu’avec une manette et que le jeu a été conçu dans cette optique. Par contre, ils sont nombreux (par moments) et ils font de gros dégâts (pour compenser) lorsque l’on se retrouve dans leur ligne de mire. C’est un aspect du titre sur lequel on aurait souhaité des améliorations.
Un multi conséquent

Le mode multijoueur est connu sous le nom de GTA Online. C’est un monde ouvert, jusqu’à 30 joueurs, dynamique, persistant et en constante évolution puisque Rockstar y ajoute graduellement du nouveau contenu.
Vous commencez en créant votre propre personnage et pouvez ensuite modifier son apparence, améliorer ses compétences, devenir propriétaire de véhicules modifiés, acheter des propriétés et prendre part à diverses missions et activités.
Le titre propose différentes façons de jouer et le tout est très configurable et particulièrement bien géré et pensé. On peut faire du Online Solo (sic, histoire d’être sûr de remporter une course), du Online avec ses amis ou avec son crew que cela soit en session privée ou avec des inconnus.
Il y a d’innombrables gametypes différents cela offre un choix très large qui plaira au plus grand nombre. On retrouve ainsi d’innombrables courses avec tous les types de véhicules et avec diverses règles. C’est bien plus conséquent et amusant que dans le solo. Un vrai régal.

Il y a aussi des passe-temps identiques au solo, mais jouables à plusieurs donc comme : le Parachutisme, des Cascades, le Bras de Fer, du Tennis, des Fléchettes, du Golf, etc…
On peut aussi s’amuser avec différentes activités comme des missions en coopération ou en versus, du TDM, une sorte de CTF, du Horde (Invasion) et bien évidemment on peut faire aussi des braquages en équipes.
On peut également commettre des Hold-up contre des épiceries, des stations-service, des fourgons blindés ou bien encore des débits de boisson pour repartir avec la caisse. Si « Import-export » vous botte plus vous pouvez partir à la recherche de véhicules spécifiques à remettre à votre commanditaire.
Bref, le choix est large et comme pour le solo on ne s’ennuie pas une seconde entre diverses missions. Ce mode GTA Online est vraiment très bon et il permet de s’amuser encore longtemps après avoir terminé le solo.
Une réalisation à la hauteur

Grand Theft Auto V propose des environnements riches, variés et très bien modélisés. Visuellement, le titre est vraiment joli par moments. C’est clairement un des plus beaux jeux en monde ouvert actuellement.
La direction artistique est très réussie avec des décors bien rendus et des textures fines et détaillées. On apprécie également les différents effets de lumière ainsi que le mode jour/nuit bien géré. Les animations des personnages sont correctes même si on aurait aimé plus de démembrements sur les piétons notamment. On aurait adoré également bénéficier de décors plus destructibles et d’une gestion des dégâts sur les véhicules plus poussée encore.
Le seul réel souci réside dans un clipping prononcé et constant.
Le titre propose de régler manuellement plein de choses efficacement. Que ce soit au niveau des détails ou des différents filtres à appliquer. C’est ergonomique et très appréciable. On peut même jouer en 4K si on en a les moyens.

GTA 5 n’a rien à voir avec GTA 4 lors de sa sortie. On voit bien que le portage PC est réussi. Et surtout le tout est bien optimisé. On n’a même pas rencontré de bugs lors de nos différentes sessions de jeu. Sur ce point, le studio s’est clairement racheté une conduite. Et le titre tournera très bien sur de nombreuses configurations « joueurs » un peu datées.
Au niveau sonore, on bénéficie également d’un rendu de haute volée. Les bruitages sont en dessous du reste. C’est correct, mais on aurait aimé avoir un rendu des armes et des différents véhicules encore plus percutants. Le doublage (en VOSTFR) constitue une belle réussite avec des phrases bien placées et des intonations crédibles qui permettent de nous immerger efficacement. La bande-son propose des titres majeurs par le biais d’innombrables radios. Il y en aura forcément pour tous les goûts.
Conclusion

Grand Theft Auto V se positionne, sans grandes surprises, comme un des titres majeurs de cette année sur nos bécanes.
Tout n’est pas parfait, mais il propose toujours plus : plus beau, plus grand, plus varié, plus d’online, etc…
L’expérience de jeu est très bonne et ce monde ouvert constitue l’un des meilleurs jamais créés. Le titre arrive à nous captiver de nombreuses heures en solo ou en online sans que l’ennuie s’installe. Les fans de la franchise seront en majorité comblés. Et les nouveaux venus devraient apprécier à sa juste valeur cet épisode éblouissant.