Jeu vidéo / Galactic Civilizations III

Date de sortie
Moteur
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Modes de jeu
Type de jeu
Stratégie 4X
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Test de Galactic Civilizations III

La dernière fois que le studio Stardock nous a envoyé à la conquête de l’univers, c’était en 2006 avec Galactic Civilizations II. Malgré ses défauts, il avait su trouver son public par une gestion et une stratégie sur plusieurs plans : espace et planètes. 9 ans après le studio décide de revêtir sa casquette de dev et propose une suite après avoir joué les éditeurs avec un jeu pour lequel ils ont eu du flair : Sins of a Solar Empire aka SOASE. De retour à la création et après un an et demi de gestation depuis l’annonce officielle dont plusieurs mois en Early Access sur Steam a un prix stratosphérique, qu’en est-il de cette nouvelle itération ?

Un univers

Image de Galactic Civilizations III
Le choix de votre race détermine votre style de jeu

Nous ne tournerons pas autour du pot, sur le principe, Galactic Civilizations III est un 4X tout ce qu’il y a de plus classique. C’est en fouillant dans les menus et les options que nous découvrons tout le potentiel de ce jeu. D’abord, il est exclusivement 64bits et cela se comprend tant il est gourmand en ressources lorsque les paramètres sont poussés dans leurs extrêmes. Au lancement d’une partie multijoueur ou d’une partie solo personnalisée, de nombreuses options sont à votre disposition et il y en a une qui est tout simplement une folie et porte d’ailleurs ce nom, il s’agit de la taille de la carte. En insane, vous serez plongé dans un univers complet parsemé de galaxies dont vous aurez choisi la disposition. Elles peuvent être collées les unes aux autres, sous la forme d’une spirale, en clusters plus ou moins gros ou complètement éclatées. C’est cette dernière option qui donne de l’ampleur au gameplay de GC3, vous pourrez sans problème jouer plusieurs centaines de tours avant de rencontrer une autre race. Pour atteindre certains lieux reculés de votre univers, vous serez obligé d’avancer progressivement en installant des bases spatiales le long de votre route.

Image de Galactic Civilizations III
La taille de la carte et ses paramètres influenceront aussi votre style

Dès la première annonce, les développeurs ont été assez clairs, Galactic Civilizations III serait comme son prédécesseur avec surtout un multijoueur et un gameplay plus profond. Autre détail, le jeu est exclusivement 64bits ce qui ne devrait pas gêner la majorité d’entre nous. Les habitués du jeu vidéo de stratégie au tour par tour seront à l’aise avec l’interface. Une campagne est proposée et s’avère être un bon prétexte pour s’initier aux mécanismes de GC3, vous pouvez aussi vous tourner vers une partie personnalisée en solo ou vous lancez dans le grand bain avec le multijoueur. Contrairement à Civilizations de Firaxis Games, nous ne sommes pas spécialement accompagnés dans notre découverte du jeu, ce qui fait que de prime abord nous sommes tentés de nous dire que le jeu est très sommaire et ne propose pas grand chose de vraiment novateur. Puis au fil des heures, vous allez rentrer dans les menus et découvrir des options pour le moins sympathiques.

Image de Galactic Civilizations III
Les moyens de victoire sont variés bien qu’assez classiques

C’est une chose de se dire que notre Galaxie forme un disque de plus de 100 000 années-lumière de diamètre, s’en est une autre d’intégrer un tel concept dans un jeu vidéo. Depuis la sortie en 2006 de Galactic Civilizations II et le passage en tant qu’éditeur pour Stardock avec le très bon Sins of a Solar Empire, les composants de nos chers ordinateurs ont évolué, notamment du côté du processeur, ce qui a permis au studio américain de mettre les petits plats dans les grands pour Galactic Civilizations III. Annoncé il y a plus d’un an, proposé en Early Access sur Steam a un prix stratosphérique et compatible uniquement avec des solutions 64bits, cette nouvelle itération compte bien nous faire découvrir l’immensément grand.

Un peu plus près des étoiles

Image de Galactic Civilizations III
Cette planète me dit quelque chose

Tout est fou dans Galactic Civilizations III, ce 4X inspiré par la série de Sid Meier’s, Civilization, propose une galaxie entière comme terrain de jeu. Vous pouvez tout définir, de la forme de la galaxie à son nombre de planètes, de systèmes solaires, la quantité de nébuleuses ou encore de ceintures d’astéroïdes. Votre galaxie peut s’avérer si vaste que vous aurez rarement l’occasion de la parcourir en entier, surtout, une seule partie peut promettre aisément une cinquantaine d’heures de jeu avant qu’une race atteigne la victoire. C’est si grand que le jeu peut se permettre de vous plonger dans de gigantesque étendue de vide où il vous faudra plusieurs tours pour les traverser si et seulement si vous vous êtes donné les moyens technologiques et matériels pour le faire.

Image de Galactic Civilizations III
L’arbre technologique se divise en 4 branches

Jusqu’à 128 races peuvent simultanément prendre place dans votre partie, par défaut, GC3 n’en propose qu’une petite dizaine et un éditeur vous donne la possibilité d’en créer à volonté. Là encore, la variété des paramètres permet de créer différents styles, des humanoïdes aux robots avec des caractéristiques, des bonus et des malus bien particuliers qui ont une influence tout au long de la partie (intelligence, fertilité, courage, type de système de départ, forme des vaisseaux, arbre technologique etc.). Grâce à un système de points à répartir, il n’est pas possible de faire une super race, ce qui permet en multijoueur de faire s’affronter vos propres créations à celles des autres.

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L’arbre technologique peut s’afficher de façon plus classique

Ce qui en impressionnera plus d’un, c’est de se rendre compte que vous avez réalisé une partie de 1 000 tours sans rencontrer toutes les civilisations qui composent votre galaxie. Les joueurs peuvent évoluer dans une même galaxie à un rythme différent, le hasard a une grande influence dans ce phénomène. Une race militaire peut cruellement s’ennuyer si elle se retrouve à l’écart par rapport aux autres systèmes solaires, il lui faudra avancer technologiquement avant d’aller en découdre avec le reste de l’humanité et la guerre sera plus coûteuse pour elle du fait de cet éloignement. Une galaxie si vaste implique aussi une bonne stratégie d’expansion, il est inconcevable de tout contrôler et tout gérer, au-delà d’une trentaine de planètes sous votre giron la pression sur vos épaules est telle qu’il convient de ne pas aller plus loin.

Vers l’infini et au-delà

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Les combats sont on ne peut plus sommaires et seules les batailles spatiales sont observables

La grande force de GC3 est que le jeu vous propulse dans une gigantesque galaxie et en même temps, vous vous retrouvez à gérer le bien-être de petites planètes. Il faut choisir vos bâtiments et les disposer intelligemment pour créer une synergie entre chacun, jongler entre production et recherche tout en vous assurant que vous restez dans le vert financièrement et que vos habitants sont satisfaits de leur vie ici-bas. En parallèle, il faut mettre en place sa stratégie spatiale en construisant une flotte tournée vers la découverte, l’attaque ou la défense ou les trois à la fois. Vous ne pouvez pas faire n’importe quoi, un vaisseau colonisateur doit partir avec une partie de la population d’une planète pour pouvoir s’installer ailleurs. Il est indispensable d’exploiter les ressources disponibles dans l’espace. Certaines sont faciles à obtenir comme le Durantium, d’autres sont beaucoup plus rares comme l’anti-matière présente uniquement à proximité de trous noirs. Ces ressources permettent de construire des bâtiments et des vaisseaux aux capacités accrues. Avec autant de diversité, Stardock a poussé le vice loin en laissant la possibilité aux joueurs de customiser entièrement leurs vaisseaux aussi bien dans la forme que dans les caractéristiques. Pourquoi ne pas faire un colonisateur capable de transporter une planète entière ? Privilégier la vitesse, la puissance de vos radars, votre visibilité, vos boucliers, votre armure, adapter votre armement ou vous doter d’outils spéciaux permettant par exemple de traverser un trou de ver.

Image de Galactic Civilizations III
Les idéologies manquent de profondeur

Cela donne une telle multiplicité d’approches pour s’étendre dans la galaxie qu’il est possible d’avoir une forme de cohabitation entre les peuples. Les races robotiques auront plus de facilité à s’installer en zone hostile tandis que les humanoïdes préféreront les planètes luxuriantes. Il existe aussi des planètes spéciales, qu’elles soient gelées, désertiques ou encore aquatiques, lors de votre développement technologique, vous serez amené à faire des choix qui vous rendrons plus efficace dans certaines conditions que d’autres et viendront accroître ou réduire les tensions avec vos voisins. Dans un tel contexte, la diplomatie est une branche de développement à part entière, tout commence par le traducteur universel puis vient la gestion du commerce, du tourisme mais aussi de négociations plus terre à terre comme le partage de cartes, de technologies ou les alliances. Avec l’IA, c’est un peu n’importe quoi entre des guerres qui se déclenchent entre peuples à des années-lumière les uns des autres ou des sommes ridiculement basses pour une ressource très rare mais avec des joueurs humains, conscients des enjeux et dotés d’une vision à long terme, la diplomatie offre des opportunités très intéressantes. Toutefois, il n’y a qu’un seul vainqueur et toute relation s’en retrouve fragilisée, que celui-ci se soit tourné vers une victoire technologique, militaire, par expansion ou en réalisant l’ascension.

Une ergonomie de seconde facture

Image de Galactic Civilizations III
Les combats spatiaux ne sont pas toujours très palpitant

Pour pouvoir gérer une zone de jeu si vaste, encore faut-il avoir les bons outils et c’est à partir de là que Galactic Civilizations III montrent ses faiblesses. Nous ne pouvons pas définir au moment de la fabrication la composition d’une flotte, c’est dommage car elle est limitée en nombre de vaisseaux mais une unité est composée de plusieurs vaisseaux, pour connaître ce nombre, il faut fouiller et fouiller. Dans le même ordre d’idée, la liste des vaisseaux est complètement mélangées, triées par ordre alphabétique, quand dans un Civilization vous retrouvez les colons et les ouvriers en top of list, ici c’est le chaos et si vous êtes du genre à faire des tonnes de customisation, la tâche est alors encore plus ardue. De plus, vous ne pouvez pas dégager les vaisseaux obsolètes ou rassembler en famille histoire de rendre la chose plus lisible.

Autre cas, même galère, une base spatiale peut être améliorée de moult façon, minière, militaire, culturelle, archéologique mais pour y arriver, il faut appeler des vaisseaux de construction qui doivent être montés dans un atelier. Il y a alors deux soucis, il faut alors trouver dans quelle chaîne de montage les commandes ont été faites pour pouvoir annuler une erreur, impossible de décommander. Vous ne choisissez pas non plus dans quel atelier faire cette commande. En période de guerre cela peut devenir particulièrement énervant à gérer, vous pourriez avoir envie de focaliser vos ateliers en bordure extérieure sur la construction de flottes militaires quand les ateliers plus en retrait pourrait se taper la tâche ingrate de gérer les bases.

Image de Galactic Civilizations III
Le menu diplomatique se présente sous la forme de planètes mères

La gestion des flottes est aussi une hérésie, lorsque dans une série comme Total War, vous avez une interface extrêmement simple et pratique pour fusionner ou séparer des unités, dans GC3 on ne sait pas vraiment ce que l’on fait. D’un point de vue stratégique, c’est aussi très limité, le jeu autorise l’empilement mais si vous avez la mauvaise idée de séparer vos troupes, il n’y aura pas de notion de renforts lors d’une attaque. Il existe différents armements mais une nouvelle fois, il faut fouiller dans la documentation pour trouver leur utilité et créer les bonnes combinaisons contre l’ennemi, il n’y a malheureusement aucun indicateur qui résume les atouts et défauts comme nous pourrions le trouver habituellement dans les jeux de stratégie au tour par tour.

Image de Galactic Civilizations III
Le recul est très important dans Galactic Civilization 3

C’est comme ça à tous les étages, le système de recherche ne permet pas de créer une suite de technologies à découvrir, il faut systématiquement refaire un choix. Dans le même style, la mini carte se réinitialise à chaque tour à niveau de zoom qui ne permet aucune lisibilité.

Heureusement, cette version du jeu est nettement plus stable qu’à l’époque de l’Early Access sur Steam. L’optimisation en revanche est parfois fébrile notamment lorsque vous passez d’une vue stratégique (affichage sous la forme d’icônes des unités, planètes, ressources etc.) à une vue avec tous les détails. A ce moment là, l’ordinateur a tendance à s’affoler au point parfois de provoquer des retours bureau mais rien de dramatique grâce aux sauvegardes automatiques.

Une réussite mitigée

Image de Galactic Civilizations III
Tout n’est pas aussi poussé que ce menu dans GC3

Galactic Civilizations III est arrivé plein de promesses, certaines ont été tenues comme l’immensité des cartes, la personnalisation des races et des unités (il est possible de reproduire l’étoile de la mort ou de l’Enterprise sans problème). Nous avons même droit à trois arbres technologiques différents et des spécialisations uniques qu’il est impossible de cumuler en totalité. A l’inverse, certaines options manquent de finesse, vous ne pouvez pas avoir une micro gestion, planète par planète, de la répartition de vos ressources. Des indicateurs sont parfois très obscurs comme le niveau de moral par rapport au nombre d’habitants. Cette nouvelle itération apporte le système d’idéologies, très proche de ce que l’on peut voir dans les Sid Meier’s, l’intérêt en moins tant les avantages sont infimes. Le bât blesse surtout avec l’IA, lorsque nous voulons vraiment profiter de la prouesse de ce 4X, jouer dans une galaxie immense avec une centaine de races, il faut faire appel à elle pour éviter d’interminables parties en multijoueur, en solo, nous n’avons évidemment pas d’autre choix que de s’y soustraire. Le problème est qu’elle est tout simplement consternante, elle fait n’importe quoi lors des votes de l’ersatz des Nations Unies en mode galaxie, elle vous demande des ressources rares pour une centaine de crédits mais peut vous offrir un échange de carte pour un tarif à 5 chiffres, en fait, dès qu’il s’agit d’argent, elle ne s’embête pas, elle calcule selon un pourcentage de votre trésorerie sans rapport avec la valeur réelle du bien échangé. Plus globalement, d’un point de vue stratégique, l’IA est très faible, laissant d’énormes trous dans sa défense, ayant beaucoup de mal à anticiper l’attaque de ses ateliers ou de ses bases. Bref, il sera facile d’apprécier l’univers, le look des unités, les niveaux de zoom, graphiquement, c’est très réussi mais le gameplay, bien qu’il possède des qualités a aussi des défauts qui cassent l’expérience du joueur.