Test de Rocket League
Rocket League est la suite de Supersonic Acrobatic Rocket-Powered Battle-Cars. C’est toujours édité et développé par Psyonix. La première constatation est que le studio a eu le bon goût de modifier le nom de son jeu afin que celui-ci ne dépasse plus la limite de caractères imposé par Twitter. Et la seconde, c’est que nous pouvons enfin en bénéficier sur nos bécanes. Le principe reprend le concept du mod Carball d’Unreal Tournament 2004. C’est-à-dire que vous jouez à une sorte de partie de football mais les millionnaires en shorts sont remplacés par des bolides. Alors est-ce que, Rocket League tient ses promesses et arrive à captiver un large public ? Éléments d’explication et verdict ci-dessous.
Un jeu multijoueur

Rocket League est un jeu basé sur le multijoueur on-line. Il propose des oppositions jusqu’à huit joueurs sur des serveurs dédiés et du cross-platform avec la PS4. On a le choix d’effectuer des matchs en 1vs1, 2vs2, 3vs3 et 4vs4. Le plus courant reste le trois contre trois. Ce qui est intéressant c’est que les maps s’adaptent en taille selon le nombre de participants.
Le titre propose également un mode solo assez développé avec la possibilité de créer et de participer à divers championnats en plus des matchs d’exhibitions. Dans ce cas, on joue donc seul contre des bots qui possèdent trois niveaux de difficultés. Et étonnamment, ces derniers sont loin d’être nuls. Dans l’ensemble c’est distrayant même si rien ne vaut le online.
On notera également que le jeu propose de l’écran splitté à deux et jusqu’à quatre joueurs. On peut donc jouer à plusieurs sur un même écran en local mais aussi en online. C’est vraiment pas mal.
En on-line, on peut faire des parties normales ou bien classées. Malheureusement, il n’y a pas de système pour pénaliser les Ragequit intempestifs. Et à l’heure actuelle, le jeu est victime de son succès avec pas mal de problèmes pour accéder aux serveurs… Mais cela devrait être corrigé assez vite.
Il n’y a qu’un seul gametype et uniquement quatre cartes jouables. Il y a bien trois déclinaisons de cartes supplémentaires avec des éléments de tempête et de nuit mais au final c’est assez limité sur ce point. Surtout qu’elles ont toutes quasiment le même level-design.
Pimp my ride

La personnalisation de son bolide est assez avancée. Après chaque match, quel que soit le résultat, et le mode de jeu (solo ou on-line) on obtient un nouvel élément de décoration. Il faut environ vingt heures pour tout récolter.
Tout d’abord, on dispose de dix véhicules différents. Et on peut les peindre avec la couleur souhaitée et dans différents tons (mat, brillant, rouille, etc…).
On aura le choix de leurs adjoindre sept stickers, vingt-quatre jantes, trente-six traînées de couleurs, dix-huit chapeaux et trente-trois antennes. Les possibilités sont donc importantes à ce niveau. Et c’est un plus bien sympathique pour se distinguer de la masse.
Par contre, il n’y a pas un seul son de Klaxon alors que l’on en attendait un florilège. C’est incompréhensible pour un jeu avec des voitures et cela peut être ennuyeux pour le gameplay. En effet, si on joue sans micro, un petit coup de Klaxon permettrait d’indiquer rapidement à son coéquipier de nous laisser la balle si on est mieux positionné par exemple.
Au niveau des goodies, on apprécie le tableau des statistiques complets. Bien qu’il ne fasse pas la distinction entre le solo et le online… Et la possibilité d’enregistrer et de conserver le ralenti de certains de nos plus beaux buts.
Un gameplay simple mais addictif

Au lancement du jeu, on nous conseille d’utiliser un gamepad. Alors j’ai essayé, mais je trouve cela totalement injouable à la manette (sic). J’avoue que ce n’est pas mon truc et que surtout j’ai joué des centaines et des centaines d’heures au mod Carball : ceci expliquant sûrement cela. Donc pas de soucis, si vous avez l’habitude du combo clavier/souris.
La prise en main est très rapide. C’est simple et intuitif. On se déplace avec les touches de direction. Il y a une touche pour enclencher le turbo, une pour freiner et une pour sauter. En l’air, on peut utiliser les mêmes touches de direction pour manœuvrer notre véhicule. Mais je vous conseillerais de garder uniquement l’axe des X (gauche/droite) et d’adjoindre une touche spécifique pour incliner la voiture vers le haut et une autre vers le bas.
Les mouvements sont fluides et la maniabilité est très bonne. Les déplacements sont rapides et nerveux on passe d’un camp à l’autre très vite. Pour cela, il suffit d’actionner notre turbo dont la jauge se remplie en récoltant de nombreux power-ups placés sur la carte. On ne reste jamais bloqué dans un élément du décor et l’on peut même rouler aisément sur les murs.
Le rythme est donc élevé et très soutenu. Les parties sont rapides et durent cinq minutes avec prolongations et but en or en cas d’égalité. Le jeu est parfait sur de courtes sessions, si vous ne disposez pas de beaucoup de temps. Mais on en vient vite à se dire « allez encore une autre » et à jouer des heures entières tant le gameplay est addictif.

Si la prise en main est aisée, Rocket League dispose d’une bonne courbe d’apprentissage et de progression. En effet, il faut un peu de temps avant de devenir un bon joueur et d’arrêter de faire son boulet.
Ce gameplay coopératif repose essentiellement sur trois axes. En premier lieu on anticipe et l’on prévoit ou va atterrir la balle et que peut faire le coéquipier ou l’opposant selon sa position. Ensuite, on se doit de bien apprécier les trajectoires de notre bolide par rapport à la balle. Ainsi que notre placement par rapport à nos partenaires sur le terrain. Enfin, il faut réaliser les bons tricks dans le bon timing.
Pour marquer, il suffit de pousser la grosse balle dans le but adverse. Mais elle se trouve souvent en l’air et l’on devra enchaîner les sauts et les doubles sauts pour la frapper verticalement et les tonneaux (une sorte de Dodge) pour la toucher horizontalement. Et bien sûr, on peut aussi s’envoler en enclenchant le turbo et en inclinant notre bolide dans tous les sens.
Une excellente maîtrise prend du temps, mais le rendu est vraiment jouissif surtout si on affronte des amis.
Le Carball du pauvre

Rocket League manque quand même un peu de profondeur dans son gameplay. C’est un bon jeu, très distrayant, mais il n’atteint pas en la matière la quasi-perfection du mod (gratuit) Carball d’Unreal Tournament 2004. Et cela, à cause de deux éléments essentiels.
Tout d’abord, il n’y a pas d’armes. Le gameplay de base est intéressant, mais en proposer un autre avec des armes rendrait la chose beaucoup plus variée. En effet, le maniement de notre bolide dans Carball est différent et l’utilisation du turbo également. Mais surtout on peut transporter jusqu’à trois armes qui ont en plus deux utilisations distinctes. On les récolte via des power-ups qui se trouvent sur la carte et on les utilise dans l’ordre voulu. Il y a, par exemple, des roquettes (avant et arrière), une boule de bio que l’on dépose derrière soit ou que l’on lance en avant et en cloche, des mines que l’on pose au sol ou que l’on fixe sur un véhicule ou sur la balle avec un déclenchement à distance, une sphère de protection qui empêche de se faire tuer ou qui repousse ennemi et balle (parfait pour faire des passes précises latérales), un tir plasma qui repousse l’opposant ou qui l’immobilise un temps, etc…
Le gameplay est en cela beaucoup plus riche car il propose d’innombrables tricks et combos. On peut les utiliser pour marquer des buts spectaculaires ou bien réaliser des sauvetages désespérés.

Et enfin, le level-design des cartes dans Rocket League est quasiment identique. Les dimensions des cages et du terrain, ses formes sont très similaires. Certaines phases sont assez redondantes lorsque les attaquants propulsent la balle sur les côtés afin qu’elle retombe lentement devant le but. On a compris qu’ils ont vraiment étudié ce rendu mais c’est un petit peu répétitif car on le retrouve sur toutes les maps. Alors que l’on pourrait très bien imaginer, comme dans Carball, des buts en l’air de différentes dimensions inclinés horizontalement, perpendiculairement, ou selon divers angles. Des cartes plus rectangulaires ou avec différents niveaux afin de faire des bandes comme au billard plus facilement. Ou bien encore, des maps dans l’espace avec des champs magnétiques qui repousse la balle mais pas les véhicules, etc…
Cela ajouterait, là aussi, plus de folie, de profondeur et de diversité.
Pour finir, on regrette que le studio ne propose pas d’outils de modding. L’Unreal Engine 3 est un moteur très connu et cela permettrait d’avoir plein de bonne chose avec un système intégré au workshop de steam.
Une réalisation de qualité

Comme tous les jeux qui sortent actuellement, on préférerait que Rocket League utilise la version 4 de l’Unreal Engine. Mais le rendu graphique est de très bonnes qualité. Les environnements sont variés pour le style. Et c’est visuellement joli à regarder.
Les couleurs sont chaudes et chatoyantes. On remarque que les cartes changent de teinte selon la couleur des équipes (bleu, orange, violet, jaune, etc…). C’est pas mal fait et au niveau du gameplay on se repère ainsi très vite au cas où l’on aurait oublié dans quels camps marquer.
Les skybox sont immersives avec un petit coup de cœur pour les environnements dans les stades. Il y a quelques effets de lumières, mais ils n’entravent pas l’action qui est toujours claire est très lisible.
On apprécie également la qualité de modélisation des différents bolides. Du joli boulot en la matière.
Le jeu est bien optimisé et il devrait tourner dans de bonnes conditions sur de nombreuses bécanes.
Enfin, au niveau sonore les bruitages sont convaincants. Même si on aurait préféré des moteurs encore plus pêchus. L’ambiance est immersive avec un public qui réagit aux diverses actions.
Conclusion

Rocket League est un genre qui n’est pas représenté sur nos bécanes. C’est pourquoi on est très heureux de voir arriver ce deuxième opus. Le gameplay est simple à prendre en main, mais il y a quand même une bonne courbe d’apprentissage et de progression avant de devenir un véritable crack.
Les parties sont rapides et nerveuses. On ne s’ennuie pas une seconde et ce gameplay est particulièrement addictif. C’est encore plus amusant en ligne avec des amis. Le titre parfait pour s’amuser gaiement et passer de bonnes soirées.
Pour autant, on est un peu frustré que le jeu ne propose pas plus de profondeur et de diversité dans son gameplay. En ce sens, le mod Carball d’Unreal Tournament 2004 lui est nettement supérieur. Il y a de très bonnes bases, mais on adorerait voir arriver un gametype avec des armes et des maps beaucoup plus variées dans leur level-Design.
Malgré tout, Rocket League est un titre qui vaut largement son prix, par rapport au grand nombre d’heures de fun qu’il nous propose. C’est pourquoi on vous le conseille chaudement.