Jeu vidéo / Killing Floor 2

Date de sortie
Moteur
-
Mode de jeu
-
Thème du jeu
First Person Shooter
Image de Killing Floor 2

Test de Killing Floor 2

Killing Floor 2 est la suite du jeu éponyme sortie en 2009. Il s’agit toujours d’un FPS multijoueurs développé et édité par Tripwire Interactive. On en attend beaucoup étant fans depuis le mod d’Unreal Tournament 2004. Alors est-ce que, Killing Floor 2 est à même de convaincre les vieux routards du genre ainsi que les néophytes ? Éléments d’explication et verdict ci-dessous.

Petit mod devenu grand

On va se régaler.
On va se régaler.

Killing Floor 2 reprend intégralement le concept de son aîné (issu d’un mod UT2004). Il s’agit d’un FPS uniquement multijoueurs. Vous pouvez jouer en ligne jusqu’à six en coopération (ou seul comme un con hors ligne).

Il n’y a pas vraiment d’histoire. Si ce n’est qu’une expérience d’une société de clonage a mal tournée et que cela a provoqué une invasion de monstres (Zeds) qu’il faudra éradiquer. Le titre propose aux joueurs d’affronter des hordes d’ennemis qui envahissent le niveau par vagues successives, de plus en plus virulentes.

Killing Floor est selon moi, le seul jeu avec UT2004 (moddé) à proposer un gametype Horde (Invasion) divertissant sur la longueur. Cette suite ne change absolument pas la donne et les mécaniques de gameplay sont identiques.

Pas grand chose de nouveau depuis le mod au niveau du gameplay

Image de Killing Floor 2
Débloquer totalement les 10 classes cela prend du temps. Croyez moi !

Killing Floor 2 repose sur un mode coopératif. Et les joueurs doivent rester unis et s’entraider pour espérer survivre. Chaque joueur doit choisir une spécialité, chacune possédant ses propres caractéristiques complémentaires avec les autres.

Il y a dix classes différentes avec plusieurs perks (améliorations) à débloquer avec le temps. On retrouve deux arbres de compétences et l’on doit choisir entre deux capacités tous les cinq niveaux jusqu’au niveau vingt-cinq.

C’est assez basique mais relativement varié. On peut incarner un personnage qui se spécialise dans le le combat rapproché avec des armes blanches, ou dans les fusils à pompe, les mitraillettes, les revolvers, les explosifs, le snipe, un pyromane, un Medic, etc…

Développer toutes les classes jusqu’au niveau vingt-cinq c’est long, mais une seule c’est assez rapide. Et on regrette qu’il n’y a rien au delà, un simple concept de prestige serait le bien venu pour les joueurs les plus assidus.

La coopération réside surtout dans le fait de combattre ensemble et de se protéger mutuellement. On partage ses ressources (argent et même armes) afin qu’un collègue avec moins de fonds puisse s’équiper avec un meilleur armement. On ne peut pas, par exemple, réanimer un coéquipier mort durant une vague. Il reprendra la partie à la prochaine en perdant en plus tout son inventaire. Cela induit que l’on doit faire attention à nos fesses. Ainsi qu’à celles de nos équipiers si on ne veut pas repartir de zéro et avoir une équipe pas suffisamment armée. Car les morts à répétitions finissent pas fortement handicaper sur la fin de la partie.

Un challenge bien relevé.
Un challenge bien relevé.

Il faudra apprendre à économiser ses ressources, à les partager, à arpenter la map pour trouver des munitions ainsi que certaines armes. On s’enrichit « naturellement » en tuant des monstres. À la fin d’une vague, il y a toujours le marchand qui nous permet, durant un temps limité, d’acheter armes, grenades, munitions et gilets pare-balles. On peut aussi vendre le matériel trouvé qui ne nous intéresse pas afin d’accroître nos ressources pour se dégoter du meilleur matos plus rapidement. Car évidemment les premières armes ne sont pas les meilleures. Et les dernières valent cher. De plus, il y a une limite de poids et l’on ne peut donc pas transporter beaucoup d’armes n’y devenir très riche (si le serveur est bien réglé).

Ce système est bien rodé et il fonctionne bien. Il y a toujours plusieurs niveaux de difficultés proposant un excellent challenge en mode élevé. L’enfer sur terre (le dernier) nécessite d’être soient même au niveau vingt-cinq ainsi que la plupart de nos coéquipiers afin d’avoir une chance de l’emporter.

L’opposition est, par moments, tellement violente que l’on devra se déplacer sans cesse. On peut toujours se poser dans un coin pour éliminer des hordes d’ennemis. Mais moins que dans l’opus précédent. Il faudra par moments fuir et vite.

Le jeu propose douze maps : neuf officielles et trois communautaires intégrés au jeu. La variété est là et l’on apprécie tout particulièrement leur taille très correcte ainsi que leur level-Design bien maîtrisé. Il y a de nombreux passages et l’on est tout le temps sur le qui-vive tant le danger peut provenir de partout.

On notera que le titre propose un workshop comme son ainé, avec déjà de belles cartes supplémentaires.

Un jeu brutal, gore, violent et jouissif

Gore à souhait.
Gore à souhait.

Il y a une quarantaine d’armes différentes (armes blanches, pistolets, mitraillettes, fusils à pompe, lance-flamme, etc.…). Le principe est que l’on peut utiliser n’importe laquelle mais que l’on fait plus de dégâts avec une arme dédiée à sa classe.

Le rendu des armes est très bon. On ressent bien le recul ainsi que la puissance de certains joujoux. Les fusils à pompe sont notamment jouissifs de brutalité. Il n’est pas rare d’exploser deux ou trois têtes avec un seul coup bien ajusté, d’envoyer voler les restes d’un ennemi éventré ou bien encore de démembrer une petite horde d’une dizaine d’opposants en quelques tirs précis. Le Pulvérisateur et l’Eviscérateur sont aussi fort distrayants avec leur jet de clous et de lames de scie circulaires (qui rebondissent comme dans UT). Le titre mixe des armes conventionnelles à d’autres plus imaginaires.

Le gros ajout de Killing Floor 2 réside dans son tout nouveau système de démembrement inspiré par le mythique Soldier of Fortune. Il y a 19 points de démembrement et le résultat est somptueux. C’est gore à souhait. Mais c’est extrêmement convaincant et jouissif. Les Zed Time (bullet-time) au rendu noir et blanc sont également sympathiques et bénéficient d’animations très détaillées.
Les possesseurs de carte Nvidia (only) récentes peuvent également bénéficier de la technologie « FleX gore tech ». Cela repose sur le « NVIDIA PhysX Flex » et cela permet en plus des démembrements de mettre les viscères de nos opposants à l’air. Il y a deux niveaux différents : le premier permet d’ajouter des boyaux tandis que la deuxième affiche de magnifiques gerbes de sang lorsqu’une extrémité et arrachée. Un headshot, une grenade et l’on n’est pas loin de l’orgasme sanguinaire. Une tuerie !

Image de Killing Floor 2
Tout repeindre en rouge c’est beau.

On apprécie également que les murs se repeignent de rouge lors de nos massacres, que les corps (non explosés) restent sur le sol, etc… Killing Floor 2 constitue LA nouvelle référence en termes de gore (et de bon goût) c’est indéniable. On attendait le jeu sur ce point et le résultat est conforme à nos attentes. Cela envoie du pâté ami bouchers.

Les gunfights sont donc excellents et devraient convaincre l’ensemble des amateurs de FPS. On se tape des sessions par moments violentes, stressantes mais fun à souhait vu le nombre simultané de Zeds.

À ce sujet, on est très déçu qu’il n’y ait pas de nouveaux monstres. Ils sont très bien diversifiés et animés, mais on espérait plus de nouveauté sur ce point avec la sortie finale. Cela constitue le gros point noir de ce nouvel opus. Car en plus, à part un incorporé à Killing Floor 1, ce sont les mêmes depuis le mod… On apprécie par contre l’apparition d’un nouveau boss de fin bien violent et costaud, mais c’est trop peu.

À la toute fin de l’early-access, le studio a ajouté deux-trois petits éléments très sympathiques au gameplay. En effet, les zeds peuvent strafer ou se protéger des headshots par moments. C’est plus fréquents en mode de difficulté élevé. Cela les rend un peu moins bêtes. De plus, un type de monstre dégage de l’acide en mourant ce qui nous oblige à nous déplacer. Et un autre, buff ses partenaires afin de nous occasionner de plus gros dégâts.

Ce n’est pas grand-chose, mais c’est vraiment pas mal pour dynamiser un peu plus la chose. C’est issu du mode versus que le studio a ajouté à ce nouvel opus.

Du versus et des Micro-transactions

Image de Killing Floor 2
Le Versus OK, les micro-transactions c’est non !

Car oui, la grosse nouveauté de Killing Floor 2 réside dans ce mode versus. Le gameplay est sensiblement le même sauf qu’une équipe de six opposants peut diriger n’importe quels zeds.
Pour les survivants c’est relativement similaire, mais plus intéressant. Car avoir à gérer également une intelligence humaine en face change bien la donne lorsque l’équipe est bien soudée.
Pour l’équipe des Zeds, cela varie forcément bien le gameplay. Un peu comme dans Left 4 Dead on peut escalader des façades que les humains ne peuvent pas. Et on doit attaquer conjointement afin de faire le plus de dégâts possible. On meurt souvent, mais le respawn est assez rapide (selon la vague). C’est défoulant et amusant car on peut utiliser diverses attaques au corps-à-corps.

Très boudé à son lancement, lors de l’early-access par les fans qui préféraient que le studio avance sur le Core-Gameplay, ce mode a bien évolué depuis. Il est surtout beaucoup plus équilibré et cela se laisse jouer agréablement un temps. Après, selon moi, il est évident qu’il ne constitue pas un mode aussi fondamental pour le jeu que ce que représente le versus dans la franchise des Left 4 Dead.

L’autre nouveauté provient de l’incorporation de micro-transaction dans le jeu afin de personnaliser armes et personnages. Dans un jeu payant, on ne pourra jamais soutenir de telles décisions. Après, il y a diverses choses : des packs (quatre) de costumes à cinq Euros, des clés à 2.5 Euros (prohibitif) ainsi que directement les items que l’on peut obtenir dans les diverses caisses. On s’attend également à blindes de DLC après la sortie…

On peut droper un item toutes les vingt-quatre heures. Mais ne vous attendez pas à des miracles. On ne drop que les plus classiques (et moins chers) ainsi que des tonnes de crates… Il y a bien un système de craft, mais il faut dix objets de même catégorie pour créer un item de valeur supérieure. Cela vaut généralement pas le coup autant tout vendre sur le marché steam et acheté (au pire) l’item voulu. On se serait bien passé de tout cela…

Une réalisation artistique réussie bien que salissante

Ce n'est pas de l'UE 4 mais c'est déjà bien convaincant.
Ce n’est pas de l’UE 4 mais c’est déjà bien convaincant.

Le titre tourne sous Unreal Engine 3. C’est une déception car on aurait souhaité que le studio utilise la quatrième itération de ce moteur qui est bien plus poussée. Mais il faut être honnête en précisant qu’il s’agit d’une version 3 très modifiée. Tripwire Interactive appelle cela du 3,75 pour les numérologues en herbe.

Peu importe au final, ce qui compte c’est que le rendu visuel est très convaincant. Les maps bénéficient de décors variés. Les différents effets de lumières et d’explosions sont bien gérés. Les textures sont fines et bien détaillées. Le tout est très « propre » et agréable à l’œil.
Évidemment le travail sur les zeds au niveau visuel et sur les animations et aussi de très bonne qualité. On apprécie l’éclairage destructible (ainsi que certains éléments) et le fait que les maps se repeignent en rouge en fin de partie avec tout ce sang au sol ou sur les murs.

On soulignera que le titre est vraiment bien optimisé. Cela devrait tourner à fond sur de nombreuses bécanes. Et on n’a pas rencontré de bugs importants ou gênants (quand on se souvient du premier à sa sortie ou bien du mod on apprécie l’évolution). A part, pour la technologie du FleX gore tech qui peut occasionner de lourdes chutes de framerates si vous n’avez pas de cartes Nvidia très puissantes.

Au niveau sonore, les bruitages sont convaincants pour les zeds. Pour les armes, c’est pas mal, mais cela pourrait encore être mieux. La bande-son fournie du très vieux métal bien en adéquation avec l’ambiance.

Conclusion

Paris comme on l'aime.
Paris comme on l’aime.

Killing Floor 2 nous a vraiment emballés. Alors soit sa sortie d’early-access est totalement foirée car il n’y a pas de nouveaux contenus. À part une dernière classe bien moisit. Ce qui frustrera logiquement les joueurs qui y jouent depuis son lancement.

Soit il n’y a rien de bien nouveau dans le gameplay et dans les mécaniques de jeu. Et on regrette amèrement qu’il n’y ait pas de nouveaux modèles de Zeds (à part un boss) depuis l’opus précédent (autant dire le mod !).

Soit le système de micro-transaction : c’est vraiment se foutre de notre gueule.

Mais les sensations de gunfights sont tout simplement excellentes. Le rendu des armes est très bon, on ressent bien leurs puissances. Et l’ambition de fournir un système de démembrements poussés est une vraie réussite. Tout comme la technologie du FleX gore tech. C’est vraiment jouissif de faire des parties si violentes et gore. Killing Floor 2 constitue la nouvelle référence du genre. Et c’est peut dire que cela envoi du pâté. Mazette ! que c’est bon.

Seul ou entre amis (à choisir) c’est tout simplement excellent car le challenge est vraiment corsé par moment (en difficulté haute évidemment).

Si vous n’avez pas du tout aimé le premier opus vous ne devrez pas plus aimer celui-ci. Mais sinon, on vous le conseille fortement car Killing Floor 2 s’annonce comme un des tous meilleurs FPS multi-joueurs de cette année.