Jeu vidéo / Dying Light 2

Date de sortie
2e trim. 2020
Développeur
Techland
Moteur
C-Engine
Mode de jeu
Types de jeu
Monde ouvert, RPG
Thèmes du jeu
Action, Aventure, Horreur, Survival Horror
Jaquette de Dying Light 2

Test de Dying Light 2 Stay Human

Dying Light 2 est enfin de sortie après moult reports et retards. Sept ans après la sortie du premier opus, qui constituait déjà une suite spirituelle à Dead Island, Techland est toujours aux manettes de cet open-world mélangeant parkour et affrontements contre des zombies. Ce nouvel épisode est-il à même de combler les fans du démembrement de morts-vivants ainsi que les néophytes ? Éléments d’explication et verdict ci-dessous.

Un scénar de série B sans grandes saveurs

C’est la cata ! Le virus a gagné. Il y a plus de vingt ans à Harran, nous avons affronté le virus… et perdu. Aujourd’hui, la défaite nous guette à nouveau. La ville, l’un des derniers grands refuges humains, est déchirée par les conflits. La civilisation est revenue au Moyen Âge. Pourtant, un espoir demeure. Nous ! On incarne Aiden Caldwell, un nomade capable de changer l’avenir de la ville.

Au niveau de la narration, j’ai trouvé l’histoire le plus souvent insipide. Le scénario n’est pas très captivant. On navigue dans de la série B qui nous distille de pseudos rebondissements par moment. C’est très quelconque et l’écriture des dialogues, la narration et la mise en scène ne sont clairement pas au niveau.

Il y a beaucoup, vraiment beaucoup de dialogues. Les différents personnages ne sont pas du tout charismatique. Les seconds rôles ne sont absolument pas travaillés. Et les méchants sont très caricaturaux et fades. Ce n’est pas le plus important pour le style de jeu mais un minimum d’effort sur ces aspects n’aurait pas été du luxe. Et il serait temps que Techland se paye des scénaristes capable de rendre une histoire intéressante avec des personnages attachants.

Le studio a beaucoup insisté sur l’impact de nos décisions. Il y a de nombreuses intrigues interconnectées mais c’est difficile de ne pas s’y perdre. Et en plus on a vraiment du mal à s’immerger dans la narration et le devenir de tout ce beau monde ne nous intéresse pas plus que cela. Donc les conséquences… De plus, il n’y a pas de sauvegardes afin de revenir en arrière pour s’apercevoir de ce qui peut changer vraiment dans l’histoire.

Concrètement, on a juste ressenti une différence lorsque l’on choisi une faction plutôt qu’une autre. En effet, les quartiers contrôlés seront plus axés Parkour ou bien remplis de pièges mortels (par exemple). C’est sympathique mais ce ne changera pas fondamentalement la donne. L’impact de nos décisions est bien là mais ce n’est pas aussi pertinent et intéressant que cela.

La durée de vie du jeu est très bonne avec une quête principale et moult défis et missions secondaires. Le studio avait annoncé dans les 500 heures de jeu pour tout finir à 100%. On estime à une trentaine d’heures de jeu l’histoire principe et du double au triple pour faire également les missions annexes. C’est long mais assez redondant. A part si vous adhérez totalement au concept évidemment.

Une réalisation en dents de scie

Graphiquement, Dying Light 2 n’est pas une claque visuelle mais c’est visuellement très correct. Monde ouvert oblige, on notera que les décors ne sont pas trop diversifiés mais qu’ils restent plaisants.

Il y a aussi une grande différence entre les environnements intérieurs et extérieurs. Dans des endroits clos comme les égouts ou certains bureaux le rendu est vraiment très joli avec divers filtres du plus bel effet. En extérieur le tout reste plus fade même si les couchers de soleil sont assez réussis malgré un surplus de saturation.

Les textures sont dans l’ensemble fines et bien détaillées. Mais là encore, cela ressort bien mieux en intérieur. Car certaines textures on un peu tendance à baver en extérieur.

Les animations des zombies et des autres personnages sont convenables. On apprécie surtout les divers démembrements et le gore bien présent. C’est tellement fun. Mais il n’y a rien de nouveau et on aurait adoré un travail plus poussé comme le propose Killing Floor 2.

Les cinématiques sont datées au niveau des expressions des protagonistes. Avec en plus quelques décalages labiales et un portage français assez bof. J’ai croisé au début du jeu, une fillette qui commence à parler avec la voie d’une fille, pour ensuite prendre celle d’une femme et revenir enfin à sa voie du début. OK !

Sinon, on bénéficie de rares musiques qui nous imprègnent bien dans l’action et dans les moments d’explorations. Les différents bruitages sont très convaincants (à part les armes à feu) et les divers cris des mort-vivants nous immergent dans cet enfer sur terre.

Le titre est assez bien optimisé avec quelques rares chutes de framerates. Mais pour cela il faudra du bon matos. Par contre, avec le ray-tracing activé cela sera la soupe à la grimace pour de nombreuses bécanes vu la consommation excessive du bousin.  

Dying Light 2 ne brille pas dans sa finalisation. On rencontrera de nombreux bugs d’affichages, de scripts, de clipping, d’artefacts visuels, plantage…. Et si vous jouez en coopération, c’est encore pire : faudra vraiment rester proche pour en éviter un max. Cela devrait s’améliorer avec le temps (espérons).

Dying Light 1.5 pour du loot à outrance

Dying Light 2 ne propose pas beaucoup de nouveautés par rapport à son aîné qui (à part le Parkour) reposait déjà sur Dead Island. Bref, on est en terrain plus que connu !

La liberté d’action et d’exploration est toujours très importante car on fait un peu ce que l’on veut dans l’ordre que l’on veut. Au niveau des quêtes, c’est exactement le même principe. Vous avez des missions à effectuer que différents PNJ vous donneront. Il y a la trame principale et de nombreuses missions secondaires.

Vous gagnez de l’expérience (XP) en combattant et en remplissant ces objectifs (ainsi que des objets). La plupart du temps vous devrez vous rendre à un endroit récupérer un objet et revenir au point d’origine. Il n’y a pas de réelle diversité, même si plusieurs missions nécessitent d’accomplir plusieurs tâches successives. Bref, préparez-vous à faire le facteur et à beaucoup marcher. On remarque aussi l’incorporation d’un système à là Ubisoft. On escalade des tours pour afficher les points d’intérêt, on marque des endroits à la jumelle, on libère des avant-post, des camps et des stations de métros. Cela devient vite répétitif.

Dans ce monde apocalyptique, on ramassera quantité d’objets. Pour tout dire la course au loot est presque plus importante que dans un Diablo. On passe notre temps à récolter des items. C’est fastidieux et finalement peu ludique !

Le système est très archaïque. Il repose encore une fois sur les principes de Dead Island, le monde a un peu évolué depuis… Souvent on devra se placer pile poil devant une armoire afin de pouvoir ouvrir son tiroir : on bouge un peu c’est foutu. C’est vraiment contraignant et cela casse bien le fun du jeu.

 Au niveau du système économique ce n’est pas très bien exploité. Car si on récolte beaucoup on va devenir très riche assez vite. Et du coup (vers la moitié du jeu, ou les trois quart selon votre niveau d’exploration), on ne va plus perdre notre temps à ramasser les divers items. C’est vraiment dommage que cela ne soit pas mieux calibré. Et le principe que la monnaie reste le moyen de paiement et d’étalonnage dans une ville barricadée et infectée de zombies est juste stupide. Les plus courageux auront toujours un peu l’espoir de dropper une belle arme, alors on explore, on ouvre ou on crochète des tonnes de trucs et cela est très barbant !

Dying Light 1.5 pour des combats sanglants

Les combats se déroulent aussi de la même manière que dans Dying Light et Dean Island. Il y a rarement de grandes hordes d’ennemis, mais quelques groupes de trois à quatre zombies. Ces derniers suivent plus ou moins notre propre leveling.

La difficulté n’est pas très élevée et c’est bien dommage. Cela devient assez vite bourrin. On aurait aimé avoir la possibilité de choisir différents niveaux de difficulté. Car si on avait ressenti plus de stress lors de ces affrontements l’immersion aurait été bien plus importante.
En effet, la technique du coup de pied pour repousser notre (ou nos) ennemi (s) marche toujours à merveille. On aura ensuite tout loisir de lui assener des coups afin de le démembrer (miam) et de le réduire en miette. On peut aussi enchaîner plusieurs coups de pied, pour mettre notre adversaire au sol et après lui infliger un instant kill en lui écrasant la tête.

Si cela ne suffit pas la technique du blocage, de l’esquive et  du straff sont infaillibles pour tourner autour d’un groupe d’ennemis en leur assénant de multiples coups. Cela marche aussi sur tous les ennemis plus coriaces, même s’il vous faudra vous y reprendre à plusieurs fois en bloquant et esquivant leurs attaques. Par contre, il y a toujours une jauge de stamina qui se recharge pour ne pas pouvoir enchaîner sempiternellement les coups.

C’est basique mais toujours aussi efficace.

Les combats proposent donc toujours des affrontements au corps à corps. Et l’on dispose de nombreuses armes pour diversifier les démembrements et la mise à mort des zombies. On trouvera des armes tranchantes : machettes, haches, hachettes, couperets, couteaux, katana, etc… Des armes contondantes : masses, marteaux, tuyaux de plombs, clés à molettes, bâtons, etc… Des armes à feux : pistolets, revolvers, arbalètes, etc. Et des armes de lancer, cocktail molotov, grenades explosives, incendiaires.

Bref, il y a vraiment de quoi faire mais rien de bien nouveau. Mais c’est toujours aussi « fendard » d’exploser du mort-vivant. Par contre, si ce cela ne vous branche pas cela va vite devenir répétitif. Malgré le fait que l’on peut utiliser quelques pièges et parties du décors pour varier un peu les plaisirs.

On peut améliorer notre arsenal avec un système de crafting qui ne permet finalement pas grand-chose. On doit trouver des améliorations pour qu’une arme soit plus puissante, résistante ou maniable et il faut trouver des plans (puis les divers composants) pour pouvoir lui ajouter des effets dévastateurs. On pourra ainsi infliger des dégâts supplémentaires d’électricité, de poisson et de feu.

Cela reprend le même principe que Dying Light et de Dead Island ! Tout en étant un petit peu mieux 😉

Dying Light 1.5 pour du Parkour et des combats de nuit (plus fades)

On bénéficie toujours du système de déplacement de style Parkour. On court rapidement en sautant au dessus des obstacles et on peut aussi grimper et escalader facilement tout les édifices. Cela apporte un réel plus dans ce monde ouvert et c’est toujours plaisant de se prendre pour un Yamakasi. Après, c’est encore un peu rigide parfois, on rate un tuyau car on n’est pas bien dans l’axe (toujours ce manque de précision) est on finira écraser comme une grosse m…

Nouveauté, mais oui incroyable un truc nouveau ! Il s’agit d’une sorte de voile, un parapente que l’on pourra débloquer après avoir bien avancé dans la partie. Concrètement, on peut se jeter dans le vide (pratique sur les hauts bâtiments du milieu du jeu) et planer un moment. C’est rigolo ! Ce n’est pas fondamental mais cela ajoute un petit quelque chose d’amusant.

Au final, ce système de Parkour est toujours bien géré et il constitue un point fort du jeu.

Il y a un toujours un cycle jour-nuit. Et si la nuit tous les chats sont gris, il y a aussi de nouvelles engeances qui font leurs apparitions. Notre héros est maintenant lui aussi infecté. Et pour ne pas se transformer on doit gérer son apport d’UV. Rien de bien difficile on ne manque pas de ressources.

La nuit les rues qui sont quasiment vides le jour se remplissent. On pourra donc explorer plus facilement des bâtiments conçus à cet effet. On trouve un système d’exploration pas folichon qui nous demande de longer doucement des murs ou bien de lancer un objet pour détourner l’attention de guetteurs. On peut se faufiler derrière un infecté pour lui infliger un instant-kill. Bof-bof, j’ai vite joué tout cela en mode bourrin. La difficulté étant faible. Et les gains pas toujours monstrueux mais bien fastidieux pour les atteindre.

La nuit c’est aussi le moment propice aux poursuites. Malheureusement, la difficulté est revue à la baisse et on aura très rarement « peur » de se faire croquer. Les rapaces ne sont plus que rarement de la partie. Il faut atteindre un haut niveau de poursuites pour les croiser. Et en plus, on peut assez facilement les tuer avec le bon matos. On peut stopper momentanément une de ces créatures avec une lampe UV. Mais plus la chasse dure et plus le nombre d’assaillants va augmenter. Pour survivre, il faudra réussir à les distancer ou à atteindre une zone protégée. C’est dommage, on ne ressent plus trop ce sentiment de stress la nuit. Les ballades sont assez pénardes et on les termine vite sans grand danger.

 

Dying Light 2 nous laisse un goût mitigé. La faute à un titre qui n’innove presque pas et qui se repose sur des principes de gameplay un peu daté.

En gros, si vous avez aimé le premier opus celui-ci ne devrait pas trop vous déplaire. Il n’y a que les poursuites la nuit qui sont moins bien ficelées selon moi. A contrario, si vous n’avez pas accroché à Dying Light ce nouvel opus ne changera pas la donne pour vous.

On bénéficie d’un monde ouvert à la réalisation bancale. Il y a une vrai liberté d’action mais pas mal de zones copié/collé. Le level-design manque un peu de verticalité. Et nos missions deviennent vite répétitives.

Les combats sont quasiment les même depuis Dead Island. Toutefois, cela reste le gros point positif du jeu si vous aimez le style. Car on ressent bien l’impact des coups que l’on inflige même si la difficulté générale est assez basse avec une IA (zombies, humains et monstres) au ras des pâquerettes.

Le parkour est toujours bien sympathique mais cela manque un peu de souplesse et de précision.

Le système de loot repose sur un système très fastidieux et assez ennuyeux à la longue.

Bref, vu le prix demandé, on vous conseille d’attendre de belles promos si vous aimez le genre. Car, il y a pas mal de défauts mais cela reste plaisant un temps (pas les 500 heures annoncées lol) de fracasser du zombie en monde ouvert.   

Points positifs
  • Des combats toujours plaisants et sanglants.
  • Un monde ouvert assez grand.
  • Durée de vie conséquente.
  • De jolis panoramas.
Points négatifs
  • Histoire et narration fade.
  • Un simple titre 1.5.
  • C'est très répétitif.
  • La nuit c'est moins stressant.
  • Des mécanismes datés qui reposent en majorité sur Dead Island (2011)
  • Une pluie de bugs