Jeu vidéo / Assassin’s Creed Valhalla

Date de sortie
Développeur
Ubisoft Montreal
Éditeur
Ubisoft
Moteur
-
Mode de jeu
Type de jeu
Monde ouvert
Thèmes du jeu
Action, Aventure
Image de Assassin's Creed Valhalla

Test d’Assassin’s Creed Valhalla

Ce douzième épisode se déroule pendant l’ère viking. Et j’ai hâte de mettre les mains sur Lagertha. Oups, non rien je divague. Alors est-ce que ce Assassin’s Creed Valhalla relève brillamment le challenge d’offrir un gameplay repensé et approfondi à même de convaincre les néophytes comme les joueurs plus aguerris ? Éléments d’explication et verdict ci-dessous.

Un scénario moyen

Lorsque l’on pense aux vikings, difficile de ne pas faire le parallèle avec la série de Michael Hirst qui a bien relancer la hype sur ces guerriers nordiques.

Le jeu lui, nous propose une aventure se déroulant majoritairement en Grande-Bretagne (avec un prologue en Norvège et deux zones plus mythologiques). Bon, le pays n’est pas réunifié et il comprend de grands royaumes anglo-saxons comme la Nordumbrie, Mercie, Anglie, Essex, Wessex, Sussex et le Kent. Et nos bons amis les Vikings ne découvrent pas cette nouvelle terre, ils y sont déjà nettement implantés. Un peu comme ce que devrait notre proposer le Spin-off de la série Vikings avec Vikings Valhalla. Voilà, pour le background général.

L’action se déroule au IXème siècle. Et on y incarne un raider viking, Eivor (on peut switcher à la volée entre un personnage masculin ou féminin). Notre héros est contraint de quitter la Norvège, ses guerres intestines et ses ressources éparses afin d’emmener un clan nordique de l’autre côté de la mer glacée du Nord, vers les terres fertiles des royaumes brisés anglais. Sa mission : y établir un nouveau foyer, qu’importe le prix.


Je n’ai jamais été friand des scénarios des différents Assassin’s Creed. Mais je trouve celui-ci un peu mieux que d’habitude sans que cela atteigne des sommets. Notre héros est empathique avec sa belle rhétorique et sa répartie qui fait souvent mouche. L’histoire principale est d’honnête qualité. Dans chaque régions, on rencontre de nouvelles personnes aux déboires diverses. Cela se laisse suivre et on apprécie la possibilité de faire des choix (c’est nouveau pour un Assassin’s Creed) qui changeront un petit peu le déroulement scénaristique. Bon, ce n’est pas The Witcher et cela ne change pas grand-chose non plus, le plus souvent.

C’est un peu bizarre de ne pas avoir de fin, une fois tous les royaumes conquis. On doit également éradiquer tous les membres de l’ordre avant d’en savoir plus.

Là, on je n’ai pas du tout accroché, c’est avec les personnages de « légendes ». On croisera les fils de Ragnar Lodbrok. Ils m’ont plus fait penser à une belle brochette de pieds nickelés qu’autre chose : décevant. Surtout le pathétique Ivar, très loin de sa représentation dans la série Vikings…

Une belle réalisation artistique

Il n’y a pas de bon technologique avec Assassin’s Creed Odyssey, pour autant je trouve le jeu beaucoup plus joli que ce dernier. En effet, le titre dispose d’énormément d’environnements et de paysages différents. On trouve souvent de très jolis panoramas à contempler.

Les lieux variés se succèdent : montagne enneigées, forêts automnales, prairies foisonnantes de fleurs, marais brumeux, différentes villes à l’architecture bien définies sont autant de décors qui composent Assassin’s Creed Valhalla. Assassin’s Creed Odyssey était démesuré, sympathique visuellement mais avec des zones extrêmement semblables. Ce n’est plus du tout le cas avec ce nouvel opus et c’est, selon moi, un gros point fort du titre.
On retrouve divers effets météorologiques convaincants ainsi que des effets de lumières bien maitrisés même s’il n’y a pas de gestion du Ray-Tracing.

Les textures sont fines et bien détaillées. Les animations des personnages sont assez fluides (ce n’est pas encore la perfection hein). Le tout est donc très agréable à l’œil. Avec toutes les options graphiques à fond il y a de quoi bien flatter nos rétines.

Les cinématiques font le job. Je n’ai pas trouvé d’améliorations probantes à ce niveau par rapport aux autres épisodes de la saga.


Au niveau sonore, les doublages français et anglais font le job. J’ai préféré jouer avec les voix anglaises pour une plus grande immersion. Mais j’aurais surtout préféré que les Vikings parlent Danois entre eux…

Les bruitages : rien de spécial à signaler. Tandis que les musiques sont bien dans le tempo de l’action et sont agréables à écouter.

Pour ce qui est de l’optimisation générale du titre. Je n’ai pas rencontré de gros soucis de stabilité durant la centaine d’heure passée à parcourir le titre. Il y a bien eu quelques crashs intempestifs mais c’était rare. Le titre nécessite une config relativement puissante pour tout faire tourner à fond mais moins que pour Watch Dogs Légion. Ce n’est pas le titre le mieux optimisé mais il y a bien pire.

Au final, on bénéficie d’un Assassin’s Creed convaincant pour sa réalisation artistique.

Le goût de l’exploration


S’il est très agréable de parcourir les différentes régions d’Assassin’s Creed Valhalla grâce à la variété (et beauté par moments) des lieux, c’est aussi très ludique car l’exploration est vraiment mise en avant dans cet opus.


En effet, notre personnage peut varier les équipements et il doit les améliorer. On bénéficie de diverses armes et parties d’armures. Chacune ont des particularités et des spécificités propres. On peut accroitre leurs caractéristiques à l’aide de lingots plus ou moins rares. Et on peut aussi insérer des runes pour améliorer encore plus leur puissance. Mais il faudra bien les découvrir avant de pouvoir s’en servir.


Nos aptitudes et compétences se développent en faisant progresser le niveau de notre personnage. Mais certains sorts nécessitent d’être appris via des livres de savoirs qu’il faudra aussi dégoter ici et là.


Notre colonie a besoin de différents matériaux pour s’agrandir et devenir pérenne. Cela demande aussi de parcourir la carte à la recherche de précieuses richesses.


On retrouve des points d’intérêts disséminés qui dissimulent des activités ou des richesses à récolter. On doit souvent résoudre de petites énigmes comme tirer sur un loquet avec un arc à travers une vitre avant de pouvoir pénétrer dans une maison, par exemple. Pouvoir ouvrir un coffre, cela se mérite sur Assassin’s Creed Valhalla. Rien de très compliqué non plus, mais c’est très sympathique et satisfaisant de devoir procéder de la sorte.
L’exploration est donc primordiale afin de progresser dans l’aventure. C’est agréable à faire et c’est lucratif. Un très bon point !

Les diverses missions que l’on doit entreprendre sont tout aussi variées. Il y a les missions principales très semblables à ce que l’on a déjà rencontré dans la franchise. On trouve pléthore de missions secondaires. Ce qui est intéressant, c’est que la résolution du problème se trouve proche de l’endroit du commanditaire. Rien de foufou, même si au début y’en a vraiment des séquences bien WTF : cela ne se prend pas du tout au sérieux. Bon, après niveau immersion ce n’est pas top non plus car on est un Viking : on détruit, brule, pille et autre le pays et à deux mètre de là on va aider un paysan à trouver son chat ou ranger une caisse. Hum, cela ne m’a pas trop gêné mais ce n’est pas super crédible.


On trouve, enfin, une multitude d’activités. Certaines sont reprises d’anciens opus de la saga : suivre une feuille dans un parcours d’obstacle, aligner un croquis spécifique au pixel prêt dans le décor. Mais on pourra aussi ériger un cairn (ya plus passionnant), faire un concours de boisson (un mini-jeu de QTE), un affrontement verbal (afin d’accroître notre charisme), ou bien des parcours de plateforme-énigmes afin de récupérer des fragments d’anomalie de l’Animus. Enfin, on bénéficie aussi d’un jeu de dés que j’ai particulièrement bien apprécié. Tout, n’est pas du même niveau, rien n’est obligatoire pour notre progression mais au moins cela varie les plaisirs.

Comme avec les autres Assassin’s Creed la durée de vie est très importante. Je n’ai pas joué en ligne droite, mais il m’a fallut plus de quatre-vingt heures pour finir l’histoire principale et vaincre l’ordre maléfique. Je n’ai pas encore terminé toutes les activités. Et je pense, que pour platiner le titre il doit falloir plus de cent-vingt heures (150 en prenant son temps) de jeu. On apprécie également la recherche d’armes mythiques (marteau de Thor, Excalibur, etc…) qui constitue des activités end-game intéressantes.

Des combats plus sanglants


Dans les Assassin’s Creed on tue par milliers. Et c’est encore le cas dans cet épisode évidement. On a fortement apprécié le fait que cela soit plus sanglant. En effet, on croisera des démembrements et des têtes qui volent par moment. Moi et mon âme de poète : on aime. J’aurais adoré que cela aille encore plus loin (tripes et boyaux à l’air, sang qui gicle des carotides) mais enfin je comprends que pour la franchise cela ne soit pas le cas Haha. Les exécutions sont toutes aussi brutales, elles se répètent mais que c’est drôle de prendre les deux marteaux d’un ennemis pour lui écraser la tête avec ou bien encore de l’empaler avec sa longue épée.


On retrouve les trois branches d’aptitudes d’Assassin’s Creed Odyssey (Guerrier, Assassin et Chasseur) mais c’est agencé différemment. Chaque niveau gagné nous permet de récolter deux points de compétence à positionner comme on veut dans une constellation. On améliore ainsi nos caractéristiques propres (armure, vie, dégâts au corps à corps, etc…) et on accède aussi à divers pouvoirs. Il y en a plus et surtout ils sont plus amusants. J’ai particulièrement apprécié la chaîne que l’on lance sur un ennemi pour ensuite l’envoyer dans la direction voulue (dans le vide, le feu, sur un autre ennemi) vraiment très drôle. On peut aussi sauter en l’air pour assommer notre adversaire, ramasser une arme pour la relancer vers l’ennemi, projeter une pluie de haches, etc…


Avec l’opus précédent, je n’utilisais quasiment que les aptitudes au combat. Ce n’est plus le cas ici, notre armement est plus dévastateur et change la façon de jouer que l’on utilise une dague, des haches (akimbo powaa), des lances, un fléau, un marteau ou bien encore un bouclier. C’est intéressant de se monter un deck particulier en jouant sur la particularité et la symbiose de notre équipement et de nos aptitudes. Bon, ce n’est pas un Hack&Slash mais c’est un début. On notera que notre arc ne tire plus des flèches explosives, incendiaires ou bien encore empoissonnées en rafales. C’est un peu plus réaliste et moins abusé. On peut toujours le faire, mais cela nécessite de l’adrénaline.


Le tout est plus peaufiné et plus sympathique à l’usage.


Notre équipage décent du bateau dans Valhalla (alléluia). C’est utile lors des pillages ou des prises de château (ou place forte) sans être non plus fondamental. Le regret provient encore une fois d’une IA peu convaincante. Le bestiaire est assez varié mais ils sont bien stupides et ne nous offrent pas une résistance à toute épreuve. De la chair à pâtée quoi, comme d’habitude… C’est dommage car cela nuit bien, par moment, au ressenti général.

C’est d’autant plus vrai lors des prises de château. Car en plus, à ces moments là, je ne sais pas pourquoi, mais ils sont souvent buggés et ils ne bougent pas avant de se faire latter, etc… Cela aurait dû être des moments de stress et de grande difficulté mais le tout est bien trop mou !

Assassin’s Creed Valhalla constitue certainement un des épisodes que j’ai préféré. Et c’est grâce à sa grande diversité des lieux et des activités. Notre progression nécessite d’explorer ce vaste monde et dans résoudre ses mystères. Le fait que le titre propose de jolis panoramas constitue un réel plus.

J’ai apprécié également le fait que les combats soient plus violents et sanglants. Les affrontements sont plus peaufinés que dans l’opus précédent. Le système fonctionne bien. Par contre, c’est dommage de ne pas avoir du répondant en face à cause d’une IA qui manque de panache.

Je n’ai pas trop eu l’impression d’être un Viking. C’est plus un Assassin’s Creed avec des Vikings qu’un jeu de Vikings. Par exemple, lorsque l’on pille un monastère on va devoir tuer les soldats mais si on s’égare à occire des religieux ou des villageois on est désynchronisé. Je vais brûler tout un village pour ensuite aider un paysan à récupérer son chat. Il manque clairement quelque chose pour s’immerger dans cette vie de pirates scandinaves que je n’ai pas vraiment ressenti dans le jeu.

J’aurais souhaité que le titre pousse plus loin toutes ces bonnes idées mais il y a toujours une retenue afin de plaire au plus grand nombre et l’obligation d’en faire un jeu grand public. C’est dommage mais je pense qu’en l’état Assassin’s Creed Valhalla vaut largement le détour.

Points positifs
  • Graphiquement réussi.
  • De jolis environnements variés.
  • Un monde ouvert imposant et généreux.
  • Des combats plus intéressants et surtout plus sanglants.
  • L'exploration au cœur du jeu.
  • L'Orlog un vrai bon jeu de dés
  • Durée de vie
  • Des activités variées
Points négatifs
  • L'IA des ennemis
  • Pas vraiment d'évolution du gameplay
  • Quelques petits bugs (IA, collision)
  • Plus un jeu AC qu'un jeu de Vikings